Même si elles restent peu nombreuses, les femmes prennent progressivement leur place dans le monde de l’arbitrage professionnel. C’est le cas de Manuela Nicolosi, arbitre de National, qui rêve de participer aux Championnats du monde féminins en France en 2019.
« J’allais voir des matches quand j’étais petite, c’est ce qui m’a donné le goût du football », se souvient Manuela Nicolosi. Pour les arbitres, comme pour les joueurs, le sport est avant tout une affaire de passion. Mais, pour les femmes, percer dans le monde de l’arbitrage professionnel reste compliqué. « C’est un peu plus facile pour nous maintenant qu’il y a quelques années, mais il est vrai que nous restons peu nombreuses. Beaucoup de femmes abandonnent en cours de route, car il faut savoir que nous ne pouvons pas vivre de l’arbitrage. Celles qui continuent, c’est vraiment par passion ». Depuis 2015, Manuela Nicolosi est fédéral assistant de niveau 3. Elle évolue donc sur le bord des terrains lors de rencontres de National (l’équivalent de la troisième division, NDLR) et de Coupe de France. « Je m’entraîne quatre fois par semaine avant le match du vendredi. Depuis trois ans, j’ai pris un préparateur physique afin de peaufiner ma préparation. Prendre une telle décision était essentiel car, à ce niveau de compétition, les exigences physiques sont les mêmes pour une femme que pour un homme. Cela m’a également permis de bien préparer les différentes compétitions internationales auxquelles j’ai participé ». La jeune arbitre de 35 ans a notamment officié lors des championnats du Monde 2015 au Canada et des Jeux olympiques 2016 à Rio. « Ce sont évidemment deux événements qui marquent, dont je me souviendrai probablement toute ma vie. C’est aussi ce type de compétition qui me permet de progresser en tant qu’arbitre ».
Les Journées de l’arbitrage suscitent des vocations
Entre ses entraînements et ses matches à arbitrer, Manuela Nicolosi n’oublie pas de promouvoir l’arbitrage au féminin. C’est dans ce cadre qu’elle a participé aux Journées Nationales de l’Arbitrage, dont la quinzième édition se tenait du 25 au 31 octobre dernier. En bord de terrain, la jeune femme a guidé par oreillette les sportifs qui s’essayaient à l’arbitrage, parmi lesquels Thierry Omeyer, Djibril Cissé, Yoann Huget ou encore François Trinh-Duc. « C’est vraiment un super-événement, proposé par la Fédération Française de Football et La Poste, partenaire des arbitres, qui permet de mettre en avant notre fonction », assure Manuela Nicolosi. « Pour les jeunes filles, ce type d’événement permet de susciter des vocations en assurant une meilleure médiatisation. C’est essentiel, car aujourd’hui, les arbitres femmes ne passent pas à la télévision. Pour en retrouver un certain nombre, il faut descendre jusqu’aux championnats régionaux, voire départementaux. Si les Journées de l’arbitrage permettent à des filles de se lancer, c’est positif ». Quant à sa carrière, elle pourrait prendre une nouvelle ampleur en 2019, à l’occasion des championnats du monde féminins en France. « Forcément, j’ai envie d’y participer ! Une Coupe du monde en France, c’est quelque chose d’exceptionnel. Et puis, notre pays doit être représenté, par son équipe, mais aussi par ses arbitres (rires) ! ».