Jusqu’au 17 juillet, se tiennent les Jeux Mondiaux aux Etats Unis. Parmi les sports présents, le flag football, dérivé du foot US. Entretien avec Pierre Trochet, président de la Fédération Internationale de Football Américain, depuis Birmingham (Alabama).
Tout d’abord, qu’est-ce que le flag football, et quelles sont ses différences avec le football américain ?
Le « flag » reprend les mêmes codes que le football américain. C’est aussi un jeu tourné vers l’attaque, et on retrouve également des lanceurs, des receveurs et des défenseurs, pour simplifier à l’extrême. Les grandes différences, c’est que les règles sont simplifiées et qu’il n’y a pas de contact. On y joue à 5 contre 5, et les plaquages sont interdits. A la place, on attrape des bandes attachées à la taille des joueurs. C’est une pratique plus adaptée pour les jeunes joueurs et les débutants.
Le flag football est ainsi une alternative, mais aussi une passerelle vers le foot US ?
Totalement, car c’est un mode de jeu plus inclusif. Jouer au football américain nécessite beaucoup d’investissement : il y a beaucoup de joueurs, et chacun a besoin de beaucoup d’équipements. En revanche, le flag football a une pratique beaucoup plus simple. Il nécessite moins de joueurs ainsi que moins de protection. On retrouve aussi une dimension plus inclusive, puisqu’il peut se jouer en mixte, avec peu de matériel, et avec des règles plus accessibles. La pratique du flag a moins de critères d’exigences physique que le foot US. Alors on y voit plus de diversité, tant dans les profils que les âges.
« Le flag football, une discipline en pleine expansion »
Que représente cette participation aux Jeux Mondiaux pour le flag football ?
La première fois que notre Fédération a été invitée sur les World Games remonte à 2005, en Allemagne, avec le football américain. Nous avons été de nouveau conviés en 2017, avec à la clé une victoire de l’Equipe de France de Foot US. Cette fois, aux Etats-Unis, à Birmingham (Alabama), c’est au tour du flag football d’apparaître aux Jeux Mondiaux. L’ensemble est présenté par la NFL (ligue américaine de foot us) et réunit les huit meilleures équipes du monde, tant masculines que féminines. Il y a évidemment une volonté stratégique avec cette participation, c’est de montrer que le flag football a sa place dans des événements sportifs majeurs. Il s’agit donc d’une opportunité exceptionnelle, qui permet de démontrer les progrès de la Fédération Internationale. L’idée est de prouver que cette discipline et sa gouvernance sont à la hauteur.
Comment évolue la pratique du flag football à travers le monde, et comment la fédération internationale soutient-elle son développement ?
Le flag football fait partie des sports qui se développent le plus rapidement en ce moment. Autour du football américain, et de la NFL en particulier, il y a une croissance médiatique et économique. Concernant le flag, il s’agit plutôt d’une grande augmentation du nombre de licenciés. On touche 72 pays à travers le monde, répartis sur les cinq continents. En 2023, et pour la première fois de notre histoire, on aura des compétitions continentales en Afrique et en Asie. De quoi nous amener vers les championnats du monde qui auront lieu en 2024 en Finlande. La discipline est vraiment en pleine expansion.
« Après deux ans d’absence, la symbolique du retour est très forte »
Un mot sur une autre actualité, avec la grande finale du championnat de France, à Thonon ce samedi. Le Casque de Diamant fait son retour et le titre sera enfin décerné après deux ans…
C’est génial de voir revenir le verdict de cette compétition. Deux ans de pause, c’est extrêmement long, il a fallu du temps au début de saison pour retrouver des repères. Malgré cela, on a eu un très bon championnat. La symbolique de ce retour est très forte. Pour la Fédération Française, cette année a aussi été un succès, puisque le cap des 24 000 licenciés a été dépassé. Cela paraissait inimaginable il y a un an ! En ce sens, l’accompagnement de l’ANS, notamment en termes de visibilité, est clé dans notre développement. Concernant la finale, c’est sans aucun doute ce qu’il se fait de mieux en France, avec La Courneuve et Thonon-les-Bains. Deux clubs opposés en termes de situation géographique, économique…Avec le niveau de jeu proposé en saison régulière, on peut s’attendre à une très belle finale.