Alors que l’été touche à sa fin, le spécialiste du combiné nordique Mattéo Baud revient sur sa préparation estivale, et les premières compétitions disputées en août.
Pour faire un premier bilan de cette préparation estivale : comment va la forme ?
Je suis très satisfait. On fait beaucoup d’entraînements en qualité et quantité. Je n’ai jamais eu de coup de mou et j’ai pu encaisser toute la charge d’entraînement sans réelles difficultés. Physiquement, ça tenait vraiment la route. A ce niveau-là, je pense que c’est le meilleur été de ma vie. Ça se traduit par de très bonnes sensations et résultats sur les temps de ski. L’objectif de ce gros travail physique et aérobic, c’est de se donner de la marge par rapport au tremplin. Concernant le saut, je suis content de mon niveau. J’ai changé de matériel et il fallait faire quelques réglages, ce qui a été plutôt réussi.
« Ça nous a fait du bien de retrouver le public »
Vous revenez des Grands Prix d’été, comment se sont passées ces compétitions pour vous ?
Plutôt satisfait aussi. A la fin de l’été, on avait quatre compétitions, en Allemagne et en Autriche. Au total, je fais deux top 10. Sur l’un des deux, j’ai fait le 3e meilleur temps de ski de fond. Ces résultats sont importants pour moi, et valident le travail qui a été fait cet été. Sur chacune des compétitions, je ne suis jamais sorti des 15 meilleurs sur les skis. C’est un bon résultat qui me tient à cœur. Un super point de ces Grands Prix, c’est le public. Il y a vraiment du monde, et ça nous a fait du bien de retrouver du public.
A quel point ces compétitions d’été sont utiles pour se jauger en vue de l’hiver ?
Ce sont de bons repères, mais pas totalement un indicateur parfait. On a déjà vu des athlètes très bons en fin d’été, et plus en difficulté une fois l’hiver arrivé. Il y a quand même une vraie différence entre le plastique et la neige. On peut dire que c’est une bonne manière de valider ses sensations et d’observer ses adversaires, mais pas la peine d’en tirer de grandes conclusions.
« Avec ce nouvel encadrement, on sait dans quelle direction on va »
Lors des stages de l’équipe de France cet été, le groupe B s’entraînait avec le groupe A, dont vous faites partie. C’est une manière de challenger les titulaires ?
Oui exactement. Ça nous motive de voir ceux qui poussent derrière. Et pour eux aussi, ça les tire vers le haut. L’idée, c’est aussi de renforcer notre cohésion. Il y a une saine émulation, tout le monde tire dans le même sens, et ça se fait dans une bonne ambiance. C’est seulement depuis cette année que les deux groupes sont réunis. Mais seulement sur des stages ponctuels, d’autant plus en fin d’été, puisqu’on ne prépare pas la même saison non plus.
Maintenant que la nouvelle direction est bien en place, c’est plus facile pour vous, athlètes, d’y voir plus clair ?
Totalement. Pour me projeter, j’ai besoin d’avoir un plan bien défini à court et à long terme. Désormais, avec ce nouvel encadrement, on sait dans quelle direction on va, et comment on compte y aller. On a tous pu bien discuter avec les coachs, et mettre en place nos programmes.
« Partir m’entraîner à l’étranger, un projet que j’envisage vraiment… »
Au sein de l’équipe de France, on a l’exemple de Léna Brocard qui est partie s’entraîner en Norvège, avec les meilleures de la discipline. Est-ce une idée qui vous inspire ?
Complètement. Je pense très sérieusement à faire quelque chose comme ça. Soit l’année prochaine, soit l’année d’après, je pense que je vais me lancer. Peut-être en Norvège aussi, ou probablement dans un autre pays, par exemple le Japon. Pour en avoir parlé avec elle, elle m’a dit qu’elle avait vraiment adoré. Voir d’autres manières de s’entraîner, d’autres états d’esprit… En tant qu’athlète, c’est primordial. Cette démarche d’aller voir ce qui se fait de mieux à l’étranger serait particulièrement enrichissante pour le saut. C’est très intéressant d’avoir d’autres points de vue et méthodes que l’on n’applique pas forcément en France. Au-delà du sportif, j’aime vraiment les langues, découvrir une culture étrangère… C’est un projet que j’envisage vraiment de mettre en place.