L’équipe de France de basket a été battue par l’Espagne (76-88) en finale de l’Euro, dimanche, et doit se contenter de la médaille d’argent. Une nouvelle breloque pour un basket tricolore qui se porte bien, explique à SPORTMAG le président de la Fédération Française de Basketball.
Le bilan du tournoi : « Il faut d’abord féliciter l’Espagne, qui a fait un très beau tournoi. C’est une grande nation. Il faut aussi féliciter l’organisation de cette compétition, même s’il y a certainement des choses à revoir. J’ai eu quelques moments de colère, à cause de l’arbitrage. On vit une situation compliquée, à cause du conflit avec l’Euroligue les meilleurs arbitres n’étaient pas là. On a quand même de bons arbitres qui méritaient d’être à l’Euro, mais au vu des efforts consentis par les fédérations, il faut absolument qu’on ait tous les ingrédients pour réussir. L’organisation était bonne, il faut que tout soit bon, pour contribuer à la promotion de notre sport. Il faut, je pense, essayer de régler le conflit avec l’Euroligue. C’est important. C’est compliqué pour tout le monde, pour les fédérations, les ligues nationales, les clubs, les joueurs et les staffs. Résolvons ce problème pour repartir sur une bonne base, avec une vraie feuille de route. Il faut aussi peut-être ajouter un jour de repos supplémentaire entre les deux tours pour mieux se préparer, et organiser un tirage au sort après les poules, comme je l’avais déjà proposé en 2016 pour les Jeux. Je pense que ce serait intéressant pour éviter d’éventuels calculs lors des derniers matchs de poules. »
« Globalement, on est à saturation dans les clubs »
« Pour revenir sur l’équipe de France, on est fier de ce résultat. On est passé par une petite fenêtre, mais nous sommes fiers de cette troisième médaille consécutive (après les Mondiaux 2019 et les Jeux olympiques de Tokyo). Ce n’est pas rien. On est à deux ans des Jeux de Paris 2024, on souhaite se qualifier pour la Coupe du monde 2023. Nous avons des ambitions sur 2023 et de très grandes ambitions pour 2024. Ce que l’on a vu lors de cet Euro nous rassure. On savait qu’il manquait des joueurs cadres de l’équipe de France, mais on a vu des joueurs se révéler, c’est très positif pour l’avenir. Quand on regarde le bilan de cette année, malgré nos détracteurs, on peut dire que le basket français est solide. »
Sur l’habitude des médailles internationales : « Je ne m’habitue pas aux médailles, je sais trop le travail que c’est pour en arriver là. Mais on le voit par rapport aux SMS qu’on reçoit. La première médaille, j’avais reçu 1000 SMS, la deuxième 500 SMS et la troisième 100. Ce sont plus les gens qui commencent à se dire que c’est normal. »
Sur la santé du basket dans les clubs : « Globalement, on est à saturation dans les clubs. L’année dernière, on a certainement refusé entre 60 et 70 000 licenciés. C’est énorme. Les clubs ont perdu des dirigeants. Nous avons lancé une opération pour en avoir de nouveaux, ce qui nous a permis d’avoir entre 12 et 13000 nouveaux encadrants. Aujourd’hui, notre problème, c’est la saturation des capacités d’accueil. En revanche, on a un gros développement du basket 3×3, c’est pour cela qu’on fonce sur la création de terrains extérieurs. Que les gens viennent pratiquer, même s’ils ne sont pas licenciés à des clubs, qu’ils pratiquent le basket, qu’ils aiment le basket, qu’ils consomment nos offres fédérales. »