Après plusieurs années au sein de différents haras, Audrey Teixidor a décidé de sauter l’obstacle. C’est à Piffonds (Yonne), qu’elle lance sa propre écurie, spécialisée dans la formation de jeunes chevaux.
C’est un nouveau départ. Un saut dans une nouvelle vie, porté par une soif d’indépendance. Après plusieurs années d’expérience dans le milieu, Audrey Teixidor a décidé de lancer sa propre écurie avec son compagnon, Xavier Gounon. « J’avais envie d’être plus libre. Tous les deux, on voulait davantage travailler pour nous plutôt que pour quelqu’un d’autre », explique la cavalière. Désormais, les voilà installés à leur compte à Piffonds, dans l’Yonne. Un bon compromis pour le couple : « L’idée est de rester assez proche du bassin parisien, proche de là où sont nos clients. C’est vrai que c’est assez isolé, mais j’ai l’habitude et c’est ce que j’aime ! »
Expérience et passion
Si Audrey Teixidor est pour la première fois à la tête de son écurie, ce n’est pas du tout une novice. Voilà près de quinze ans qu’elle a écumé différents haras réputés. Au fil de son chemin, elle a évolué avec Olivier Janneteau au Haras de Villers, ou encore au Haras de Talma, mené par Michel Guiot, président de la Société Hippique Française. « J’ai pu acquérir beaucoup d’expérience, et poursuivre mon chemin. Sans ça, je n’aurais pu me lancer à mon compte et vivre de ma passion », affirme-t-elle.
Pour la Perpignanaise d’origine, cet amour pour l’équitation remonte à ses débuts sur une selle. « J’avais à peine trois ans, quand je suis allé faire du poney en club, par hasard. Ça m’a tout de suite plu, et je n’ai jamais lâché ! Mes parents ne venaient pas du tout du milieu, alors je suis d’autant plus fière de mon parcours ». C’est après le lycée qu’elle suit une formation au Haras du Pin, établissement qu’a également fréquenté son compagnon Xavier, mais pas au même moment. C’est plus tard qu’ils se sont retrouvés, au Haras de Talma, avant de lancer leur nouveau défi ensemble.
« Un métier où l’on apprend tous les jours »
La spécialité d’Audrey Teixidor, c’est la formation de jeunes montures. A partir de quatre ans, les chevaux peuvent être débourrés, c’est-à-dire accepter une selle et son cavalier, pour commencer leur apprentissage. « On les fait sauter et s’entraîner, pour qu’ils puissent se montrer au public et être valorisés. Ensuite, plus un cheval grandit et progresse, mieux on peut juger de son potentiel. Même s’ils ne sont pas tous fait pour le haut niveau, ils peuvent être redirigés vers de bonnes compétitions amateures. Le travail n’est jamais fait dans le vide », assure la cavalière.
Pour Audrey, la formation est l’essence même de l’équitation, là où elle y retrouve le plus de sens. « Voir progresser un cheval, c’est très gratifiant. C’est un métier où l’on apprend tous les jours. Il y a aussi une part de hasard qui est assez magique. Parfois, un cavalier et un cheval vont se rencontrer et aller loin tous les deux. D’autres chevaux auront du potentiel, mais moins de chance. Notre volonté, c’est de tirer le meilleur de leurs capacités et de les développer au mieux. »
En période de lancement
Vingt boxes, une carrière, un manège, des paddocks et un marcheur en cours de construction : l’Ecurie Gounon-Teixidor prend forme. En lançant leur propre projet, Audrey et Xavier repartent de zéro. Il leur faut construire leur réputation, et trouver de nouveaux clients. « Nous sommes dans la période de lancement, les choses s’imbriquent petit à petit », raconte la cavalière. « Au début, on aura principalement de jeunes chevaux. A force de temps et de confiance, on devrait avoir des chevaux plus expérimentés. On a hâte de voir tout ça prendre forme ! »