L’heure des présentations avec Margot Boulet, nouvelle venue dans la Team SPORTMAG. La médaillée de Tokyo vise les Jeux de Paris 2024, en aviron ET en natation…
Bonjour Margot, bienvenue dans notre Team SPORTMAG ! Pour commencer, nous allons vous présenter et revenir sur votre parcours. Avant l’aviron, vous avez pratiqué des sports complètement différents, racontez-nous…
Margot Boulet : Merci à vous ! C’est clair qu’au début, je ne faisais pas du tout d’aviron. Au départ, je suis une nageuse. A vrai dire, je n’étais jamais montée dans un aviron avant mon accident. J’ai commencé la natation très jeune, avec mes premières compétitions à partir de 7 ans, dans les pas de ma grande sœur. Petit à petit, j’ai vraiment pris goût à la compét’, aux entraînements. J’ai atteint un très bon niveau national dans les catégories jeunes, et un petit niveau européen junior. J’avais le statut de sportive de haut niveau, mais je n’ai jamais réussi à percer et à atteindre le très haut niveau chez les adultes. J’ai aussi choisi de garder les études, et je n’ai pas intégré de structures comme des Pôles ou l’INSEP, même si on me l’a proposé. Tout ça a fait que je n’ai pas passé le coche.
« Le hasard a bien fait les choses »
Ensuite, vous intégrez la garde républicaine à cheval. Là-encore, l’équitation n’a rien à voir avec l’aviron…
M.B : Non toujours pas ! Sur mes dernières années en natation et en licence de bio, je ressentais le besoin d’être au grand air. J’avais envie de voler de mes propres ailes et d’entrer enfin dans la vie active. Alors, j’ai passé le concours de sous-officier de la gendarmerie, avec en ligne de mire les unités d’élite. J’ai intégré la garde républicaine, même si, ayant commencé l’équitation sur le tard, j’avais très peu d’expérience en tant que cavalière. Mais j’adorais ça, et quand je me lance dans quelque chose, c’est à 200%. Ensuite, j’ai réussi à entrer au GIGN, et c’est pendant ma formation avec eux que j’ai eu mon accident. C’est là qu’a commencé ma reconstruction.
Comment avez-vous lancé cette vie d’après ?
M.B : Après ma période d’hospitalisation, j’ai repris la natation. Puis, je suis venue petit à petit à l’aviron. Mes parents sont bénévoles dans un club, à Nogent-sur-Seine, alors j’ai toujours entendu parler de ce sport. Après mon accident, je suis retournée vivre chez mes parents, car j’étais complètement dépendante au quotidien, j’en entendais beaucoup parler ! Ensuite, le hasard a bien fait les choses. Un jour, un cadre de la Fédération est venu pour observer un jeune du club. C’est là qu’on a parlé de sport, de blessure, de para-aviron… Ils étaient intéressés par mon profil, et moi, j’ai trouvé ça très intéressant, alors je me suis lancée !
« Pour être dans l’équipage à Tokyo, j’ai fait une formation accélérée »
Et les résultats sont venus assez vite, jusqu’aux Jeux paralympiques…
M.B : J’ai été approchée en novembre 2019, et l’ambition était très vite de participer aux Jeux paralympiques qui devaient avoir lieu en 2020. Pour être dans l’équipage présent à Tokyo, j’ai fait une formation accélérée. C’était un sacré challenge, une très bonne carotte au bout du nez. Physiquement, on savait que ça pouvait tenir, mais il fallait que j’apprenne à ramer ! Finalement, les Jeux ont été reportés d’un an et ça nous a donné plus de temps pour être prêt. En novembre 2020, on décroche une médaille aux championnats d’Europe, et on arrive ambitieux à Tokyo. Cette médaille de bronze aux Jeux paralympiques, c’est un super moment, ça donne encore plus d’envie pour Paris 2024. D’autant que j’ai aussi pour projet d’essayer de me qualifier en natation…
Pour en savoir plus sur cette médaille olympique et le parcours de Margot Boulet, de sa reconstruction à sa discipline, avec un double projet paralympique en ligne de mire, rendez-vous le mois prochain pour sa prochaine interview.