Coach expérimentée chez les jeunes du basket féminin, Dessislava Anguelova a emmené ses Flammes Carolo en finale de la Coupe de France U18. Entretien avant Bercy.
Pour vous personnellement, c’est une nouvelle finale de Coupe de France U18. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous ?
C’est clair que c’est ma quatrième consécutive, alors je deviens un peu habituée ! Avec Mondeville, j’avais réussi à y aller trois fois. Cette fois, avec Charleville-Mézières, je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’on arrive à ce stade. J’ai récupéré l’équipe en début de saison, et je ne pensais pas que les choses marcheraient aussi rapidement. C’est en revanche une grande première pour le club, on est fiers d’en arriver là aussi pour ça. C’est la récompense du gros travail qu’on a effectué depuis le début de saison.
Après Mondeville, devenu une référence, comment avez-vous construit votre projet à Charleville-Mézières ?
J’avais envie d’un nouveau challenge, de sortir de mon confort. On s’était donné deux ans pour construire quelque chose de solide et aller loin dans l’ensemble de nos compétitions. C’est une très belle surprise pour nous d’arriver en finale de la Coupe de France, d’autant qu’on est au Final Four également en championnat. C’est une vraie saison réussie. Désormais, on va à Bercy pour gagner. Pas grand-monde n’y croyait en début de saison, mais on y est, et on veut la Coupe.
« Quand vous entrez dans la salle, vous ne respirez plus »
En tant qu’habituée du sujet, quels sont selon vous les aspects les plus particuliers à gérer dans une finale à l’AccorArena ?
C’est quelque chose de complétement à part. Déjà, quand vous entrez dans la salle, que vous voyez la grandeur de l’écrin, vous ne respirez plus. La Coupe de France, il n’y a pas d’équivalent. L’aspect émotionnel est le plus important. Il faut travailler pour que mes « gamines » ne soient pas dépassées par l’événement et parviennent à gérer la pression. Il faut parler positif, trouver les mots et pousser à dépasser l’enjeu pour jouer comme on sait le faire le mieux. Sur ce genre de match, ce ne sont pas souvent les meilleures équipes qui gagnent. Je dirais même la plupart du temps ! Il y a tellement de choses qui entrent en compte, l’aspect mental est décuplé. Ce groupe-là sera lié pour toujours par un tel événement. Cela restera avec elles toute leur vie.
Quelles sont les points forts de votre équipe ?
C’est l’équipe justement. Je n’ai pas de stars, mais un collectif exceptionnel. Tout le monde est très appliqué pour donner le meilleur. Notre ADN, c’est de défendre à fond, avec beaucoup d’agressivité. On essaye de jouer rapidement, pour poser beaucoup de problèmes à l’équipe adverse. On veut jouer sur nos qualités collectives.
« Jouer à 9h son match de l’année, ce n’est pas normal »
Au sujet de votre adversaire, qu’avez-vous analysé ?
Je connais très bien cette équipe, qu’on a joué deux fois en championnat Espoirs. La particularité commune à nos deux équipes, c’est qu’il y a beaucoup de cadettes. Alors les deux effectifs seront sensiblement les mêmes. Chacun a ses arguments à proposer, et je pense que l’équipe qui arrivera à poser son jeu dès le début aura un vrai avantage.
Un mot sur l’horaire très spécial de cette finale (9h15) ? C’est évidemment une certaine contrainte…
Très sincèrement, je trouve ça absolument pas normal. L’année dernière, j’avais déjà râlé, j’aime bien faire ça (rires). Je peux comprendre pour les horaires de télé évidemment, mais c’est injuste que ce soient toujours les filles qui jouent en premier, à un tel horaire. Il faudrait au moins alterner : on est en 2023, les JO 2024 arrivent avec toutes ces intentions de parité, ce n’est pas possible de laisser une telle injustice. Jouer à 9h son match de l’année, ce n’est pas normal. Aucun corps n’est dans les meilleures conditions à cette heure-là. On a déjà commencé à s’entraîner à 8h du matin, pour être habituées.
Propos recueillis par Etienne Le Van Ky