Après 12 ans de natation à haut-niveau, Alexandra Nouchet s’est reconvertie il y a quelques années au para-athlétisme. Avec succès, puisque la voilà en route vers les championnats du monde de Paris.
Alexandra, où en êtes-vous dans votre préparation ? Vous rentrez à peine d’un stage au Maroc…
C’est un stage qui s’est vraiment bien passé, il avait lieu à Agadir. Il regroupait uniquement les athlètes qui s’entraînent à l’INSEP. Nous avons des rendez-vous qui se multiplient avec de plus en plus de compétitions qualificatives pour les prochains championnats du monde. Il est donc important d’être performante dès la préparation pour entrer dans un programme à moyen terme qui va permettre d’aborder au mieux les championnats du monde.
Ce seront les premiers championnats du monde en France dans votre carrière. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Ce sera une première tout court sur des championnats du monde. J’ai un parcours un peu atypique et je n’ai jamais eu l’occasion de me qualifier pour des Mondiaux. C’est donc une grande première pour moi. Le fait d’avoir un tel événement à Paris est une très belle opportunité pour nous, sportifs de l’équipe de France. C »est un rendez-vous qui a lieu un an seulement avant les Jeux et qui va nous permettre de représenter la France sur nos terres. C’est une très belle compétition et une chance pour nous d’y participer.
« L’ensemble du parasport qui tend vers une démocratisation importante »
Qu’attendez-vous de ces Mondiaux ?
Ça va me permettre de me situer par rapport à mes concurrentes. Je vais pouvoir voir sur une grande compétition quels sont mes axes d’amélioration en vue de Paris 2024. Je pense qu’il est toujours enrichissant de se confronter à ce qui se fait de mieux dans sa discipline en situation réelle. On affronte des personnes qui sont dans la même situation que nous, avec le même handicap, et c’est donc beaucoup plus équitable.
Autour de vous, est-ce que qu’on parle de plus en plus de ce rendez-vous et de votre discipline ?
L’engouement monte, et pas simplement autour de ma discipline. Je pense que c’est l’ensemble du parasport qui tend vers une démocratisation importante. De plus en plus de médias relaient nos résultats, nos performances et mettent en avant les sportifs de haut niveau. C’est une très belle initiative, cela permet au grand public. Les jeunes savent que le parasport existe et peuvent s’identifier à de plus en plus de champions. Les championnats du monde et les Jeux paralympiques vont être un tremplin qui va permettre de renforcer cette dynamique positive pour le parasport.
« Ça fait plaisir de voir des acteurs engagés »
Cet engouement est-il de nature à voir des entreprises venir s’engager à vos côtés ?
Il y a de plus en plus d’entreprises qui s’engagent, et d’autres qui l’étaient déjà de façon très forte. Je pense à EDF, qui est mon entreprise, celle où je travaille, et qui me soutient dans mon projet de haut niveau. EDF est partenaire des Jeux paralympiques, c’est un signe très fort pour ce rendez-vous d’avoir un tel partenaire. Pour moi, en tant que parasportive, ça fait plaisir de voir des acteurs engagés qui font le choix de m’accompagner.
Après tant d’années en natation, que vous apporte le para-athlétisme aujourd’hui ?
En athlétisme, je voyais les athlètes prendre du plaisir pendant les séances, rigoler, discuter… chose que je ne pouvais pas faire en natation. Ça m’a donc poussé à m’orienter vers le para-athlétisme. La natation, j’en ai fait durant de nombreuses années et j’étais heureuse de pouvoir découvrir quelque chose de nouveau. Je suis quelqu’un qui aime bien se challenger. Il y a beaucoup d’adrénaline, c’est quelque chose qui me plaît beaucoup dans ce sport. Je ne maîtrise pas encore ce sport comme des personnes qui le pratiquent depuis plusieurs années. Mais ce n’est pas un problème : chaque jour je découvre et j’adore ! Chaque jour, j’apprécie le fait d’utiliser de mieux en mieux ma lame en carbone. J’adore découvrir plein de choses et je me sens donc épanouie dans le sport dans lequel je suis.