L’ANESTAPS a dévoilé son indicateur du coût de la rentrée en STAPS. Focus sur ce sujet avec Arthur Garrido, vice-président de l’ANESTAPS en charge des politiques de jeunesse et des affaires sociales.
Arthur, l’ANESTAPS a dévoilé l’indicateur du coût de la rentrée en STAPS. Ce dernier est évalué à 2862,09 €. Ce chiffre est-il en hausse constante ?
En effet, ce chiffre est grandissant d’année en année, notamment au regard de l’inflation. En STAPS, ce qui nous touche tout particulièrement est le coût du matériel sportif. Pour un étudiant en STAPS, il s’agit du deuxième poste de dépense après le loyer. Cela représente un peu plus de 391,21€, avec une hausse de 24% du prix du matériel sportif. Plus que jamais, les étudiants STAPS sont touchés de plein fouet par le coût de la rentrée.
Que peut faire l’ANESTAPS pour tenter d’inverser la tendance ?
Ce que nous demandons et nous attendons, c’est un investissement massif de l’État dans l’enseignement supérieur public pour que les universités puissent venir en aide aux étudiants, peu importe la forme. Je parle du cas des STAPS, mais d’autres filières ont aussi besoin d’aide. Je pense notamment aux étudiants et étudiantes infirmiers et infirmières qui doivent acheter des blouses, du matériel pédagogique, des livres, etc. Tout cela représente des frais non négligeables.
Pour cette année, on peut se réjouir d’une première victoire, c’est l’augmentation des bourses. Cela va permettre à 35 000 nouveaux étudiants et étudiantes de devenir boursiers. C’est une victoire, mais bien sûr, on ne s’arrête pas là. En plus des médias, il faut alerter le grand public qui ne se rend pas compte de ce que peut représenter le coût d’une rentrée pour les étudiants.
Les étudiants ont-ils aussi besoin d’être alertés ?
En effet, je pense malheureusement qu’ils ne se rendent pas encore assez compte. On sort du lycée, on arrive dans la cour des grands, et on ne réalise pas forcément tout ce que cela implique. On ne se rend pas compte de la situation de précarité dans laquelle on vit. Je pense que la majorité des étudiants qui vivent sous le seuil de pauvreté, à savoir 915 € par mois, ont besoin d’être plus soutenus et aidés. C’est ce que nous faisons avec le projet des friperies Sport Planète. On a une dizaine de friperies ouvertes aux quatre coins de la France. Chaque année, le nombre de bénéficiaires est en augmentation. C’est un projet qui permet de lutter contre l’isolement social, la précarité avec des articles à 10% des prix du marché, la surproduction, la surconsommation, de favoriser les circuits courts, ce sont des valeurs qui parlent aux étudiants. Mais pour que ce projet se développe et se pérennise, nous avons besoin de plus d’accompagnement, que ce soit des collectivités ou des universités.
Aujourd’hui, l’ANESTAPS bénéficie-t-elle d’une oreille attentive de l’Etat sur le sujet ?
Nous avons de bons contacts avec le ministère des Sports. Concernant le coût de la rentrée, le plus gros du travail doit se faire avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. De notre côté, des travaux sont souvent menés avec des parlementaires, comme la proposition de loi de la députée PS du 93 Fathia Keloua Hachi sur le repas à 1€ pour tous les étudiants. Les portes d’entrée sont multiples, mais il est aussi important de ne pas se perdre entre tous ces combats. Nous nous battons pour les étudiants, pour qu’ils étudient dans de meilleures conditions, des conditions dignes. C’est un combat à long terme, mais année après année, on avance sur le sujet.