Avec le quatre barré mixte tricolore, Margot Boulet arrive ambitieuse aux championnats du monde de para-aviron, du côté de Belgrade (Serbie, 3-10 septembre).
Commençons par évoquer la para-natation : comment s’est passé la classification médicale aux Mondiaux de Manchester ?
(Contexte : Margot devait repasser l’examen médical de World Para-Swimming, qui pouvait lui permettre de disputer des épreuves de para-natation et de viser les Jeux Paralympiques)
Malheureusement, c’était à prévoir, ma classification n’a pas été validée. Le résultat est le même qu’au mois de mars. Mon handicap est constaté sur terre, mais, une fois dans l’eau, on considère que j’ai des compensations trop efficaces. Pour un petit point sur soixante, je ne suis pas éligible. C’est les règles, c’est comme ça. Ce que j’ai du mal à accepter, c’est que je suis éligible en dehors de l’eau. Comme on en avait déjà parlé, ma cheville n’est pas différente une fois dans la piscine !
« J’ai perdu du temps et de l’énergie »
Au moins, ce n’est plus un dossier qui traîne indéfiniment…
C’est vrai. Désormais, je suis fixé. Même si ce n’est pas passé, comme je m’y attendais, j’étais vraiment soulagé que ce soit derrière moi. En sortant de la salle, j’étais quand même libéré d’un certain poids. Mais j’ai perdu du temps et de l’énergie. J’aurais aimé éviter cette situation et qu’on me dise d’entrée que ce n’était pas possible. On ne refera pas l’histoire. Désormais, je me concentre entièrement sur mon projet sportif collectif, en aviron.
Avec l’équipage tricolore, cap vers les championnats du monde de Belgrade (3-10 septembre). Dans quel état d’esprit attaquez-vous la compétition (en quatre barré mixte) ?
On sort des derniers stages, à Temple-sur-Lot. On a vécu un été studieux, avec beaucoup de travail. L’objectif premier pour nous, c’est de rentrer en finale. Ce qui signifierait qu’on qualifierait notre coque pour les Jeux Olympiques. Evidemment, une fois en finale, on veut décrocher le meilleur résultat possible. Avec ce quota olympique en jeu, ce n’est pas le moment d’y aller la fleur au fusil. Il faut qu’on décroche cette place pour notre bateau. Et ensuite, c’est du bonus. Notre course la plus importante, c’est à Paris l’année prochaine.
« Ce n’est pas le moment d’y aller la fleur au fusil »
Belgrade, c’est un site que vous connaissez ?
Pas du tout ! Personne dans l’équipe n’a déjà disputé une course là-bas. Même notre entraîneur ne connaît pas le plan d’eau. Pour être honnête, ce n’est pas quelque chose qui me stresse beaucoup. Il y a un ponton de départ, un ponton d’arrivée et deux kilomètres entre eux, et voilà ! Je suis assez pragmatique à ce niveau-là. Pas de surprise, pas de virages.
Comment jugez-vous la concurrence internationale ?
Les meilleurs seront là. Les Britanniques semblent au-dessus. Côté français, on est dans le match pour la médaille, avec les Allemands, les Etats-Unis ou encore l’Australie. On voit plusieurs nations apparaître, comme la Corée du Sud et le Mexique. C’est l’atmosphère préolympique, c’est très bien. Ce qui est très intéressant, c’est aussi que la France présente au moins un engagé dans chaque catégorie paralympique. C’est la première fois que ça arrive. Avec l’ambition de faire un joli tir groupé pour la qualif’ aux JO.