Directeur général du Stade Français, Thomas Lombard s’est confié sur le début de saison du club parisien ainsi que sur les objectifs à atteindre à tous points de vue.
Lors de la conférence de presse de présentation de Laurent Labit, vous avez parlé de viser un public beaucoup plus jeune et de multiplier les actions de communication pour les emmener au stade. Comment cela va-t-il se mettre en place au fil des mois ?
On essaie déjà d’intégrer le public jeune à travers la communication digitale et des offres particulières comme une tribune étudiante, qui a considérablement évolué depuis un an et demi. On était à 20 étudiants lorsque nous l’avons lancé. Aujourd’hui, on est à plus de 1500 sur les grosses affiches. A cela s’ajoute une réflexion globale que l’on doit avoir concernant le type de population ciblée sur leurs envies, leurs besoins et sur notre manière de nous adapter à ça sans tomber sur un modèle complètement révolutionnaire où on ne s’adresserait plus qu’à eux parce qu’on a quand même nos supporters historiques que nous devons continuer à satisfaire. Nous devons aussi être en mesure d’aller parler à d’autres types de populations. Ça n’est pas l’enjeu du Stade Français mais du rugby en général.
Comment trouver cet équilibre ?
En regardant ce qui se fait ailleurs. Des ligues et des sports sont extrêmement innovants sur ce sujet. Il faut regarder ce qui se passe aux États-Unis, même si on va me répondre, à juste titre d’ailleurs, qu’ils consomment le sport différemment. Il y a qu’à voir ce qui se fait en Bundesliga sur les contenus qui sont créés. Le digital est aujourd’hui un moyen révolutionnaire. Tout le monde a un téléphone portable. 90 % des smartphones permettent d’aller voir des contenus. C’est l’avenir. Que l’on aime ou non, on ne peut pas faire sans.
« L’arrivée de Laurent et Karim va nous amener un rugby un peu plus complet »
Quel bilan tirez-vous des quatre premières journées de championnat ?
C’est un bilan positif avec trois victoires et une défaite. Même si l’aspect comptable est bon et que le classement te donne un peu de confort, il ne faut pas s’arrêter qu’à ça. On l’a vu le week-end dernier (défaite 16-3 à Bayonne, ndlr.), où on est redescendus sur terre. On a remporté ces trois matches (contre Perpignan, Oyonnax et Montpellier, ndlr.) en étant forts sur certains fondamentaux tels que la conquête et la défense. En ajoutant les buteurs, ce sont ces aspects qui nous ont permis de nous qualifier en play-offs l’année passée. L’arrivée de Laurent (Labit) et Karim (Ghezal) va faire évoluer nos ambitions offensives. Ils vont travailler différemment, avoir plus de recrutement dans ce secteur pour amener cette créativité et un rugby un peu plus complet.
Comment se passe l’intégration de Laurent Labit et Karim Ghezal ?
Leur intégration se passe bien. Ils sont en train de s’installer petit à petit. Ils prennent leurs marques avec le groupe. D’ici 15 jours à trois semaines maximum, ils seront à 100%.
Quels sont les objectifs du Stade Français cette saison ?
L’objectif sportif est d’accrocher a minima les play-offs comme l’an passé, où nous avions terminé 4es de la phase régulière et avions échoué aux portes des barrages. Obtenir la qualification pour les barrages sera le minimum et c’est la place du Stade Français.
Vous êtes directeur général du SF depuis novembre 2019. Quel bilan tirez-vous de vos quatre années à ce poste ?
Je pense qu’on a progressé, même si on a été stoppé de plein fouet par six mois où toute compétition s’est arrêtée trois mois et demi ou quatre mois après ma prise de fonction et une deuxième année où on a fonctionné à 30 % avec les jauges dans les stades. Tout ça n’était pas facile. Je pense qu’on a réussi à recréer une identité autour du Stade Français, en tout cas une image, une culture qui est en adéquation avec ce que les gens attendaient et imaginaient du Stade Français. Au niveau des résultats sportifs, on a alterné le bon et moins bon avec deux qualifications pour les barrages et une non-qualification. Le stade Jean-Bouin a connu trois guichets fermés l’année dernière. Nous voulons faire autant cette saison. La moyenne de spectateurs tourne aux alentours de 11 500 et nous ambitionnons de l’élever dans les mois et années à venir.