À l’occasion des Ceintures, Chadi Baraia, grand espoir français de la boxe (22 ans), également champion de France des moins de 75kg en 2023 et membre de l’Équipe de France depuis 2017, témoigne de sa passion pour la boxe.
Vous avez commencé la boxe très jeune à l’âge de cinq ans, pour quelle raison avez-vous commencé la boxe ?
Nader et Ramy, mes deux grands frères sont anciens boxeurs, je les ai suivis, je voulais faire comme eux au départ. Et aujourd’hui, ils ne boxent plus. Il n’y a plus que moi qui suis sur le ring.
Quel est votre rapport à ce sport si particulier ?
Aujourd’hui, pour moi la boxe c’est devenu plus qu’une passion. Je pense que ma vie n’aurait pas été pareille sans la boxe et j’ai besoin de la boxe pour vivre entre guillemets. Ça prend une grosse partie de ma vie. Je dirais même que ma vie tourne autour de ce sport désormais.
Quel type de boxeur êtes-vous ?
Je me définirais comme un boxeur dur, c’est-à-dire que techniquement, je vais avoir des qualités techniques, mais je pense qu’il y a pleins d’autres boxeurs qui ont une meilleure qualité technique que moi. En revanche, je vais avoir des qualités mentales plus développées que les autres. Je suis très solide mentalement et je ne lâche jamais rien. Les personnes autour de moi savent que quand je monte sur le ring, il faut compter sur moi de la première à la dernière seconde.
Qu’est-ce que cela vous a procuré de remporter votre premier titre de champion de France en 2023 ?
Ce titre a une saveur particulière pour moi. Je sors de deux ans de blessures, j’ai été blessé de 2022 à 2024. Une blessure à l’épaule et une blessure au pouce m’ont éloigné des rings pendant 24 mois. Je reviens sur le terrain avec un titre de champion de France. De plus, c’est un titre que j’obtiens avec une main fracturée, j’ai passé tous les tours des championnats de France, avec une main à 100% et l’autre à 10%. Une qui vit et l’autre qui survit.
« Remporter la ceinture m’ouvrirait les portes des Championnats d’Europe »
Les Ceintures démarrent, comment avez-vous préparé une compétition comme celle-ci, sachant que vous avez été éloigné du ring pendant 24 mois ?
Je pars du principe que je suis en train de rattraper un peu le retard que j’ai pris lors des deux ans où je n’ai pas boxé. J’ai pas mal enchaîné avec l’Équipe de France, que ce soit en termes de sparrings ou en termes de combats, j’ai fait des tournois, j’ai fait les Championnats d’Europe U22. Maintenant, on repart sur une nouvelle préparation pour Les Ceintures, puisque cette compétition fait partie de la préparation pour les prochains Championnats d’Europe qui ont lieu en octobre. J’aborde la compétition assez sereinement, même si je tente une nouvelle catégorie, celle des moins de 71kg.
Pourquoi avez-vous changé de catégorie de poids ?
Tout simplement parce que la catégorie moins de 75kg n’est pas olympique. Elle a été retirée du circuit olympique. Par conséquent, si je veux espérer faire les Jeux en 2028, il faut que je me mette soit en moins de 71kg ou en moins 80 kg. Le choix a été vite fait. J’étais un moins de 75kg assez léger déjà en termes de poids. Alors, un petit régime et on est bon pour les moins de 71kg. J’ai la chance d’avoir un corps qui assume totalement les pertes de poids et sans une grosse perte d’énergie. Franchement ça va, je gère assez bien mon corps.
Quel est l’objectif pour Les Ceintures ?
Remporter la ceinture, c’est une certitude. En effet, remporter la ceinture m’ouvrirait les portes de la sélection pour les Championnats d’Europe qui ont lieu en octobre. Je suis déjà sur la liste, mais chaque compétition auquel je vais participer permet de valider le ticket entre guillemets.
« Permettre aux enfants de découvrir ce que c’est le sport »
Au-delà de la boxe, vous êtes également un ambassadeur du sport en Essonne. Concrètement, qu’est-ce que vous faites ?
Mon rôle d’ambassadeur du sport en Essonne est de promouvoir le sport et mon sport en particulier. Mais aussi toutes les valeurs de l’olympisme, toutes les valeurs du sport. On les défend à travers notre présence dans différents événements ou interventions au sein de plusieurs établissements scolaires. L’idée est de permettre aux enfants de découvrir ce que c’est le sport et de redonner le goût de l’effort à la nouvelle génération.
Est-ce que cela vous a aidé dans votre formation BPJEPS ?
C’est sûr ! J’ai passé mes deux BPJEPS quand j’étais à l’INSEP. Le premier mention activité physique pour tous (BPJEPS APT) et le second mention boxe. Être ambassadeur sport en Essonne rentre clairement dans le processus. Lorsque j’ai commencé ces formations, j’avais évidemment des facilités pour animer, m’exprimer ou encore, pour encadrer par rapport aux autres.
Vous faites partie de l’Équipe de France de boxe. Est-ce qu’il y a une chance qu’on puisse vous voir aux Jeux Olympiques de Paris ?
Malheureusement, non. Pour moi, les Jeux Olympiques, si tout va bien, ce sera à Los Angles 2028. On aurait pu espérer Paris 2024, mais avec les blessures et le reste, il y a d’autres boxeurs qui ont pris les devants.
Quels sont vos objectifs pour la suite ?
À court terme, ce seront les Championnats d’Europe en octobre. À moyen terme, je pense que dans la foulée il y aura peut-être les Championnats du Monde, donc pourquoi pas espérer une sélection. À long terme, ce sont les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028.