David Rey, arbitre international de lutte avec une carrière irréprochable, voit son rêve olympique s’envoler. Une décision surprenante.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit à devenir arbitre de lutte ?
J’ai commencé la lutte au club de l’Amical laïque du Palais sur Vienne, c’est un petit club au niveau de la Haute-Vienne. J’ai franchi quelques étapes, j’ai fait 4 ans au sport-étude de Font-Romeu, qui m’ont bien formé, j’ai fait des podiums puis je suis monté à l’insep pour la préparation des Jeux Olympiques de Sydney. J’y suis resté 2 ans à et à ma sortie de l’insep
j’ai commencé ma carrière d’arbitre international. En fait, j’avais la double-casquette, je l’ai toujours un peu, car je suis entraîneur de mon club. Ça me permet d’atteindre le niveau international, d’avoir des retours sur les compétitions et de former des athlètes. L’arbitrage me permet aussi d’avoir toujours ces émotions qu’on a ressenties en tant qu’athlète. De monter sur le tapis toujours avec une pression et d’essayer de faire le meilleur arbitrage.
Vous parlez de double-casquette, qu’est-ce que vous leur apportez de plus à vos athlètes ?
Mes athlètes connaissent le règlement sur le bout des doigts, je leur fais la formation de l’arbitrage en plus. Tout ce que je vois de technique à haut niveau, je leur transmets dès que je reviens d’un championnat.
Comment expliquez-vous votre non-sélection ?
J’ai fait le tournoi de qualification africain, il n’y a que 5 arbitres hors Afrique qui y étaient. Puis j’ai enchaîné sur le tournoi de qualification européen sur lequel, directement, dès le premier jour, j’ai arbitré une demi-finale et sur laquelle j’ai fait une erreur d’après mes supérieurs. J’ai pris une sanction sévère.
« Je suis très triste, je pleure intérieurement »
Les Jeux Olympique, ça représentait quoi pour vous ?
J’étais en équipe de France avec 2 médaillés olympiques (Christophe Guénot et Yannick Szczepaniak) dans ma chambre. Ce rêve, il est là depuis qu’on est gamin. C’est un Graal, c’est la compétition la plus haute au monde.
C’est un peu le rêve de tout un travail durant 4 ans qui s’écroule, est-ce que cela impacte votre motivation ?
C’est comme un athlète, une fois qu’on n’est pas sélectionné, on a quand même une baisse de motivation. Après, on retrouve son cadre familial, on essaie de reprendre du poil de la bête. Les gens ont de l’empathie avec vous, on essaie de se servir de ça pour pouvoir rebondir. On se donne un peu plus au boulot. C’est comme tout, c’est un deuil à faire.
Propos recueillis par Aurore Quintin