Durant cette période de mercato estival, le cofondateur de Footsider, Rihane Mouhib, revient sur la naissance de l’application et les bienfaits de Footsider pour les clubs et les joueurs.
Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas Footsider, qu’est-ce que c’est ?
L’application Footsider est une application qui met relation les joueurs et les clubs. Footsider s’apparente à un LinkedIn du football. L’objectif est de donner de la visibilité pour les clubs et les joueurs, et aussi être aussi facilitateur et accélérateur d’opportunités pour les joueurs et les clubs.
Yacine Brahimi et Ronaldinho sont également cofondateurs de Footsider, de quelle(s) manière(s) cela s’est-il concrétisé ?
Effectivement, c’est une chance et un honneur pour nous d’avoir deux magiciens du football en tant que cofondateurs de l’application Footsider. Le cheminement a été assez simple. Avec mes associés, Malik Chekaoui et Lyes Brahimi, on a créé en fait en 2019 une association qui s’appelle l’Académie Seconde Chance, où on aide les joueurs qui ont été non conservés dans les centres de formation à trouver justement une seconde chance pour trouver des opportunités. Mais, on aide également les jeunes issus du milieu amateur à qui on essaie de donner justement une chance pour essayer d’être repéré par des clubs pros et semi-pro. Yacine Brahimi nous suit depuis le début de cette aventure (ndlr l’Académie Seconde Chance) en 2019. Naturellement quand on a eu l’idée avec Malik Chekaoui et Lyes Brahimi de vouloir développer, de digitaliser le recrutement dans le football, Yacine Brahimi a totalement cru au projet et y à adhérer. Pour l’anecdote, en échangeant avec Yacine (ndlr Yacine Brahimi), on lui a dit qu’on aimerait bien avoir aussi une personne de renom pour que cette personne là soit ambassadeur ou ambassadrice de l’application et puisqu’il joue au Qatar, il n’a pas hésité à user de son réseau afin de nous permettre de rencontrer Ronaldinho et son frère sur Paris, en nous stipulant qu’on aurait seulement une demi-heure avec eux. De de fait, nous on est parti en pensant que Ronaldinho serait simplement ambassadeur du projet et au lieu de passer une demi-heure on a passé plus de 2h30 avec lui et son frère Roberto et on s’est aperçu qu’en fait c’était deux personnes vraiment passionnées par le foot.
Et, le concept Footsider leur a d’abord plu et surtout ça leur a parlé parce qu’ils se sont dit effectivement, on a tous eu des copains peut-être plus forts que nous, ou du moins du même niveau, qui n’ont pas eu la chance d’avoir cette seconde chance ou d’avoir un concept pour accélérer les opportunités. Et finalement, c’est venu naturellement que notre proposition de devenir ambassadeur a été décliné, puisque Ronaldinho et son frère voulaient être associés au projet et être parmi les fondateurs. Et c’est ainsi que Footsider a l’honneur d’avoir Yacine Brahimi et Ronaldinho dans le bord. Surtout qu’avoir deux numéros 10, deux créateurs de cette envergure, dans notre projet, nous a ouvert les portes pour de nombreuses choses, ça a vraiment accéléré l’ascension de Footsider.
Par conséquent, comment faîtes-vous le lien entre les clubs et les joueurs ?
Il y a deux points importants. Le premier point c’est qu’on n’est ni des agents, on ne prend pas de commission, on n’est ni partie prenante dans le recrutement du joueur. Notre objectif chez Footsider, c’est vraiment d’être facilitateur pour le joueur en lui donnant de la visibilité sur l’application devant des clubs et aussi facilitateur et accélérateur d’opportunités pour justement les clubs qui recherchent des joueurs. Ainsi, au niveau des clubs professionnels, c’est très simple. Il y a deux options, le premier cas est qu’on a des clubs et des recruteurs de clubs qui sont sur l’application et qui font entre guillemets de la veille en regardant les profils des joueurs et en mettant des annonces. C’est la première option « digitale ». La seconde option « détection », où Footsider organise justement des détections, ce que nous appelons les Scouting Days, c’est une journée où on ramène les 100 meilleurs joueurs de l’application, via des présélections c’est-à-dire qu’on va dans différentes villes et on observe entre 500 et 1 000 joueurs par villes et on en sélectionne seulement 100. D’ailleurs, cela a été une réelle réussite sur nos trois Scouting Days, parce que les recruteurs des clubs professionnels nous disent simplement que pour obtenir 100 joueurs de qualité cela peut leur prendre une année. Effectivement, on est des accélérateurs pour les recruteurs sur la visibilité des joueurs. C’est pourquoi, sur les trois Scouting Days qu’on a réalisé, on était très satisfait sur le nombre de clubs professionnels présents, en fonction du Scouting Days, on avait entre 35 et 50 clubs venus d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Belgique, du Portugal et bien évidemment des clubs français. Et, à chaque fois, il y a eu des essais pour certains joueurs, et c’est justement notre promesse, qui est que Footsider ne fait pas devenir pro, on donne simplement de la visibilité pour te mettre en avant devant des clubs.
Mais, comment êtes-vous perçu auprès des clubs, des agents ?
Alors au début, on est passé pour des concurrents tant au niveau des clubs professionnels, mais surtout au niveau des agents parce que tout le monde pensait qu’on était là pour prendre les joueurs et que Footsider les place à droite ou à gauche. En fin de compte, on n’est pas des intermédiaires, on prend 0€, on ne veut rien prendre. Et effectivement par la suite, les clubs, les recruteurs et les agents ont compris que finalement on était facilitateur pour eux, qu’on était un accélérateur justement d’opportunités. Et, c’est là où la donne a changé. Désormais, on a aucun mal à avoir des clubs professionnels sur nos évènements, même s’il y a certains clubs qui préfèrent être discrets même sur l’application.
C’est la raison pour laquelle vous pouvez désormais inviter des joueurs lors de vos Scouting Days, à l’image de Presnel Kimpembe ?
Exactement ! Et, Presnel (ndlr : Presnel Kimpembe défenseur du PSG) ça a été super parce qu’il est venu, il a donné de la force aux joueurs et c’est hyper important. Il est venu aussi donner des conseils aux joueurs et il leur a expliqué que rien n’était acquis que même lui dans sa jeunesse c’était compliqué mais qu’il fallait justement redoubler d’efforts, être tenace, être persévérant et savoir se remettre en question afin d’avancer.
Sur la chaîne Youtube Footsider, vous avez publié plusieurs vidéos de tournées à l’étranger, comme en Espagne, au Portugal ou en Turquie, comment organisez-vous cela ?
Alors, c’est compliqué parce que c’est vraiment de l’organisation et ce sont des événements à part entière où on a beaucoup de responsabilité parce qu’on emmène des jeunes avec nous sur des détections, sur des stages. En revanche, c’est très intéressant et c’est hyper formateur pour le joueur. Déjà le joueur avec son profil sur l’application ne voyage pas forcément, par conséquent le fait de voyager lui permet de découvrir un autre football et on a eu la chance de mettre ça en place. Par exemple, on a joué contre la Real Saragosse, la Real Sociedad. On est parti en Turquie, on a fait des matchs amicaux contre des clubs de 2e division turque et comme on était à Antalya, pendant la trêve hivernale, on a pu jouer contre pas mal de clubs d’Europe de l’Est qui profitent aussi de cette trêve, on a pu jouer contre un club allemand de 3e division, des clubs chypriotes. On a pu également envoyer des joueurs sur des matchs au Portugal. Et tout cela est possible grâce à nos Scouting Days, puisqu’en les organisant, les clubs viennent et ensuite ces mêmes clubs invitent Footsider, car ils sont satisfaits d’avoir vu les 100 joueurs, mais ils veulent également qu’on ramène justement aussi une équipe contre qui ils peuvent jouer.
En fin d’année 2023, Footsider a organisé un Scouting Day 100% féminin. Donc, comment Footsider aborde le football féminin ?
On en a fait un Scouting Day en 2023 pour le football féminin, plus un tournoi sur la région parisienne début juin en partenariat avec un club. On est très content parce que le football féminin est très solidaire. Les filles sont très solidaires entre elles et c’est vraiment un microcosme, c’est à dire qu’elles sont en réseau, toutes les filles se connaissent et les clubs connaissent les filles. Tout de suite, il y a eu des filles qui ont signé ou qui ont fait des essais dans des clubs. Notamment le club du Stade Malherbe de Caen qui est venu à notre deuxième Scouting Day, et on a vraiment apprécié la démarche du club, car les personnes du club sont vraiment dans l’objectif de développer le football féminin. Ensuite, il y a eu trois signatures dans un club suédois de 2e division où l’entraîneur du club est directement venu. La plupart des clubs du football féminin ont besoin de joueuses pour compléter leurs effectifs, et à l’image des garçons les filles viennent et les clubs également puisqu’ils sont preneurs.
Quelle est la plus belle histoire d’un joueur passé par Footsider ?
Honnêtement, on en a eu plusieurs, parce qu’on a le même principe pour le milieu professionnel que pour le milieu amateur. On organise, ce qu’on appelle nous des Matching Days pour les clubs amateurs. Mais pour revenir sur des beaux parcours, avec les clubs professionnels, on a eu par exemple un jeune qui s’appelle Benjamin, qui n’avait pas été conservé aux Girondins de Bordeaux il y a quatre ans, et qui jouait dans son club de R1 en U19 (ndlr : Régional 1 meilleur niveau régional avant la Nationale 3). Il est venu à l’une de nos détections et aujourd’hui il a signé un contrat professionnel à Bologne. Néanmoins, il y en a d’autres, comme Matteo qui est également venu à des Scouting Day, il a aussi été supervisé via l’application et maintenant il a intégré le centre de formation du SCO d’Angers. Il y a aussi Djibril, qui jouait dans le milieu amateur en région parisienne qui a intégré intégré le centre de formation du Paris FC. Au niveau amateur, on a un joueur qui nous a remercié, il jouait en R1 et il a signé dans un autre club de R1, mais son nouveau club lui propose un travail à côté et c’est ce dont il avait besoin. De cette manière, on arrive aussi à développer le football amateur.
Quels sont les projets futurs de Footsider ?
Alors très simplement, aujourd’hui on a une forte demande à l’étranger. Pour l’instant, l’application est bloquée exclusivement à la France, donc on fait des phases tests où l’on ouvre l’application. En faisant cela, on observe de nombreux téléchargements à l’étranger, notamment dans le reste de l’Europe, en Afrique et également en Amérique du Sud grâce à Ronaldinho sans doute. Et on a aussi pas mal de demandes et de questions sur nos réseaux sociaux. Notre objectif maintenant c’est justement d’accélérer la croissance de Footsider en Europe et en Afrique, puis en Amérique du Sud.