Basketteur, star de télé-réalité, animateur TV puis comédien : Xavier Delarue raconte ses 1000 vies dans son spectacle « Origine ». Le 20 novembre, il sera de retour chez lui, à Stains (Seine-Saint-Denis), pour une représentation spéciale.
Xavier, qu’est-ce qui vous a convaincu de monter sur scène ?
Cela fait plus de 10 ans qu’on en parle ! Deux personnes m’ont poussé à le faire, deux gars du métier. Le premier, c’est Jacky Ido, avec qui j’ai grandi à Stains, qui est devenu comédien et qui a tourné pour Luc Besson et Quentin Tarantino. Le deuxième, c’est le Comte de Bouderbala, avec qui j’ai joué au basket quand j’étais jeune. Ils me disent : « Xavier, il faut que tu écrives, tu as un vécu de ouf, tu as 1000 vies ». On a organisé les premières et les rodages au Théâtre de la République, à Paris, qui appartient au Comte de Bouderbala. Et puis voilà, je me suis lancé dans le truc.
Dans ce spectacle, baptisé « Origine », de quoi parlez-vous ?
J’ai fait une synthèse de ce que les gens connaissent de moi. Ce n’est pas très compliqué, ce que les gens connaissent de moi, c’est ce qu’on connaît publiquement, c’est-à-dire à partir du moment où je participe à Secret Story. Il y a toute cette partie médiatique : les magazines à rumeurs, les soirées people, etc. Ensuite, je suis devenu animateur, j’ai fait de l’animation à la télévision, entre autres pour TF1 ou NRJ12. Après, j’ai atterri dans les Mystères de l’Amour, sur TMC pendant cinq ans. Je me suis dit qu’il y a des choses, des zones d’ombre que les gens ne connaissent pas forcément de moi. Je me suis dit qu’il fallait que je raconte toute cette histoire. Il a fallu sélectionner des moments, je pense que je suis à 10% de ce que je peux raconter de ma vie, mais sur un spectacle d’une heure et quart, c’est bien rempli.
Vous avez aussi été basketteur professionnel. À quel point le sport est-il présent dans le spectacle, mais aussi dans votre vie d’aujourd’hui ?
Le sport, il est en moi depuis le départ. Je régule ma vie à travers des règles sportives. Le sport a une place importante dans ma vie : je m’entretiens, je vais à la salle, j’ai toujours un rapport très proche avec le sport. Dans le spectacle, j’explique comment je suis arrivé dans le basket. Je n’ai pas un parcours conventionnel. Je ne suis passé par les pôles espoirs, j’ai commencé dans la rue. Puis j’ai joué à tous les niveaux français, que ce soit à l’époque la Nationale 4, la Nationale 3, la N2, la N1, la Pro B et la Pro A, avant de terminer ma carrière au Canada. Je raconte un petit peu tout ça. Je ne m’adresse pas forcément à un public qui connaît le sport, donc j’agrémente le tout avec des drôleries et des blagues.
Après coup, quel regard portez-vous sur votre carrière de basketteur ?
J’ai vécu ma carrière à 100%, comme je le sentais. Je ne me suis jamais forcé à faire quoi que ce soit. Quand je ne me plaisais pas dans des clubs, je partais. Quand je m’y sentais bien, je restais. J’ai vécu à fond ce que jamais, peut-être, j’aurais dû vivre. J’ai eu la chance de rencontrer des gars sur mon parcours, avec qui je suis encore en contact, qui m’ont sorti de mon immeuble, du bas de ma tour, en partant à Niort à l’âge de 17 ans. J’ai commencé mon cursus sportif en ne me posant pas de questions. Je suis parti pour la Nationale 4, je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Et puis je suis devenu professionnel. Souvent, on dit que si je devais refaire quelque chose, je le referais différemment. La seule chose que je ferais différemment, c’est peut-être de me concentrer un peu plus, parce que j’aurais pu faire beaucoup plus. Mais j’étais tellement content de me sortir de toute cette merde que j’ai vraiment vécu le truc à fond. C’est le basket qui m’a sauvé la vie.
Vous bouclez la boucle en jouant le spectacle à Stains, le 20 novembre. Que vous inspire ce retour aux sources ?
C’est en effet une boucle de vie qui va se boucler. Ce retour à Stains, c’est le nouveau départ d’un Xavier plus âgé, plus mature, qui revient là où il a atterri avec sa mère il y a plus de 30 ans. J’ai envie que les jeunes qui vont venir nous voir puissent se dire « putain, ah ouais lui, il était là où on est et il a réussi à se barrer pour faire quelque chose qu’il aime ». C’est un message d’espoir, surtout dans ce monde où les banlieues n’ont pas une bonne image. Je sais qu’on aime bien faire du sensationnel aujourd’hui, mais il y a de tellement de belles choses, il y a tellement de potentiel, il y a tellement de petites pépites dans les banlieues, que ça me fait plaisir de revenir. Ma mère, elle habite toujours là-bas, elle n’a jamais voulu partir. Je reviens dans un climat familial avec des amis et plein de gens qui vont venir découvrir ce spectacle.
Et puis c’est aussi l’occasion de proposer une version un peu spéciale du spectacle. Lors de chaque tableau, sur chaque thématique évoquée, il y aura un intervenant. La partie basket va être vraiment très émouvante et très marrante. On est en train de tout mettre en place, j’ai hâte de le jouer. À Stains, on a la chance d’avoir une scène assez grande qui laisse de la place pour un terrain de basket. On va jouer un peu au basket, c’est pour ça que je m’entraîne en ce moment, je n’ai plus les mêmes genoux qu’à l’époque (rires).