Président du CROS Occitanie, Richard Mailhé tient à alerter sur les contraintes budgétaires qui pourraient mettre le sport régional en péril.
Le sport fait face à un contexte budgétaire très compliqué. Quelle est la position du CROS Occitanie par rapport à cette situation ?
Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont fait rêver la France. Ils ont été un véritable levier de communication, non seulement pour nous, mais aussi pour les pouvoirs publics. Aujourd’hui, l’euphorie des Jeux est très loin. Nous traversons une période particulièrement difficile, notamment sur le plan économique. Les contraintes budgétaires frappent le sport de plein fouet. Non seulement les institutions, mais aussi les associations, les clubs, les Ligues, les comités. Il y a des coupes budgétaires qui risquent d’avoir un impact direct sur nos projets sportifs et sur la qualité de nos équipements. Ce sont aussi des milliers de jeunes qui n’auront plus accès la pratique sportive. Or, c’était aussi l’objectif de ces Jeux, que la France devienne une nation sportive.
« L’héritage, c’est surtout l’héritage de la dette »
Concrètement, au niveau local, à quoi doit s’attendre le CROS Occitanie ?
On sait déjà que l’Etat va réduire le budget alloué au sport. On sait aussi que les collectivités vont être en difficulté, puisque les financements des Régions par l’Etat vont être réduits. Or une institution comme la Région Occitanie est un soutien essentiel au sport au niveau régional. Si nos structures, nos bénévoles et nos encadrants ne disposent pas des ressources nécessaires pour développer des actions, à l’image de la Journée Olympique et de la Semaine Olympique et Paralympique, pour porter la bonne parole dans les lycées, cela va être très compliqué de maintenir tout ce qui a été mis en place. Le sport est encore trop perçu comme une dépense, alors qu’il s’agit d’un investissement.
L’héritage des Jeux de Paris 2024, sur lequel le sport français misait beaucoup, est-il déjà un souvenir ?
L’héritage, c’est surtout l’héritage de la dette. Aujourd’hui, le sport régional est à la merci d’une collectivité qui va décider de réduire sa contribution au sport. Pour moins dépendre de l’argent public, nous avions lancé le Fonds de dotation pour que des entreprises puisque contribuer à l’essor du sport en Occitanie. Or, les entreprises subissent également de plein fouet. Notre rôle est de défendre la place essentielle du sport dans notre société. Mais, sans argent, le sport et son accès sont en danger.