Présente au Dojo de Paris le 19 décembre dans le cadre de la journée Inclusiv’Judo, Sandrine Martinet, para-judokate notamment médaillée d’or aux Jeux de 2016, est revenue sur l’enjeu de ce type d’événement, et sur l’importance du sport pour l’ensemble de la jeunesse.
Quel était l’objectif de votre présence à la journée Inclusiv’Judo ?
Dans la continuité des Jeux Paralympiques et de leur héritage, j’ai été conviée ainsi que d’autres athlètes à cet événement pour partager la journée avec des enfants qui viennent des IME (Instituts Médico-Éducatifs), de l’INJA (Institut National des Jeunes Aveugles) ou d’écoles classiques. Le but était de leur faire découvrir bien sûr le para judo, mais aussi d’autres parasports comme le volley assis, le cécifoot, ou le tir à la sarbacane.
Qu’est-ce que la pratique de ces activités leur a apporté ?
Pouvoir faire une journée comme celle-ci a pu les sensibiliser au handicap de manière large. Ça leur a permis de tester et de vivre en situation les différents sports, et de côtoyer des grands champions qui à travers leur parcours peuvent inspirer certains de ces enfants, qu’ils soient en situation de handicap ou non. Ils ont aussi pu nous poser toutes leurs questions, et assouvir leur curiosité !
Cette journée peut-elle les motiver à se licencier dans des clubs ?
J’espère d’abord qu’elle leur a donné envie d’être plus autonomes, de gagner en motricité, et de se faire plein de copains ! Et après, s’ils le souhaitent, pourquoi pas se lancer des défis à travers le monde de la compétition, en sachant qu’il y a au bout la possibilité de réaliser un parcours comme le nôtre, de participer aux Jeux paralympiques et d’aller chercher de merveilleuses médailles. Mais ça, c’est la cerise sur le gâteau, le but avant tout est de leur donner envie de pratiquer un sport, pour tout ce que ça nous a apporté de positif et de bénéfique. On leur souhaite de pouvoir vivre ça eux aussi !
À quel point le sport est-il important pour tous ces jeunes ?
Le sport de façon générale est très important pour notre jeunesse. C’est une école de la vie qui transmet plein de belles valeurs, qui permet de se sociabiliser, de sortir de la sédentarité, de se faire des copains et de se lancer des défis au quotidien. Tout sport est bon à pratiquer même si, pour prêcher pour ma paroisse, le para judo est idéal pour un déficient visuel. L’accessibilité et l’intégration sont très simples, il suffit juste de poser ses mains sur le kimono de l’adversaire et on peut faire du judo comme n’importe quel autre enfant.
Sur un plan personnel, que vous apporte ce type d’événements ? Pensez-vous avoir un rôle de transmission ?
Oui, c’est de la transmission, qui se fait en échangeant et en partageant ces moments avec les enfants. J’ai par exemple fait avec une dizaine d’enfants d’IME des petits combats au sol, et quand on les voit souriants, super joyeux de réussir à m’immobiliser, ça donne du soleil dans le cœur de tout le monde. Les voir comme ça, c’est fantastique. Si on leur a apporté un petit peu de joie, de bonheur et d’envie, on a gagné notre pari. Et dans tous les cas, on a passé un super moment avec eux, ainsi qu’avec tous les organisateurs. Il faut les féliciter, parce que sans eux on ne pourrait pas organiser ça et permettre à tous ces enfants de vivre ces moments-là !