Président de la Ligue nationale de volley et du club de Nice, Alain Griguer reste vent debout face aux critiques. Pour lui, le volley français a encore de beaux jours devant lui, à condition d’opérer les changements nécessaires.
Quelle est la situation du volley professionnel français aujourd’hui ?
Nous avons un championnat de France qui progresse et qui est un vrai tremplin pour les joueurs français. La Ligue AM permet ainsi à pas mal de joueurs de progresser, de se développer puis de partir évoluer en Pologne et en Italie qui sont les meilleurs championnats du monde. Sur la scène européenne, Tours et Chaumont sont des équipes qui brillent chaque année et qui sont nos étendards au niveau continental. De notre côté, nous travaillons sur plusieurs axes importants afin de permettre au volley français de se développer. Des difficultés existent, mais nous faisons tout pour faire avancer le volley dans le bon sens.
Justement, par quoi ce développement passe-t-il ?
Par la recherche de partenaires, évidemment. Nous avons lancé une étude de marque concernant le volley français. Je pense évidemment à des partenaires au niveau national. Le recrutement d’un directeur commercial entre d’ailleurs dans cette optique. La LNV souhaite se focaliser sur son développement commercial en créant une activité de prospection qui manquait à l’institution. Avec cette direction commerciale, nous développons un nouveau secteur pour mieux répondre aux attentes de nos partenaires et augmenter les revenus marketing.
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La recherche d’un partenaire titre évoquée
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Peut-on imaginer le volley se doter d’un partenaire titre, comme l’ont fait le handball, le football et le basket ?
C’est en effet une possibilité et quelque chose sur quoi nous travaillons. Mais il ne faut pas se précipiter. Il faut trouver le bon partenaire, fiable et capable de s’engager sur plusieurs saisons. Il faut travailler sur le long terme afin que le volley français soit en mesure de progresser d’année en année, que ce soit concernant son niveau, mais aussi sur le plan du développement des clubs, des affluences et des recettes marketing.
Quel bilan tirez-vous de LNV TV développée depuis le début de saison ?
C’est un procédé qui a eu un peu de mal à démarrer lors des premières semaines du début de saison. Aujourd’hui, LNV TV donne entièrement satisfaction par la qualité des images proposées. Nous avons encore quelques problèmes dans quelques salles en raison de la qualité de la connexion internet, mais tout ceci sera amélioré dès la saison prochaine. LNV TV est en place depuis sept ans et a considérablement été améliorée cette année. Nous avons trois caméras pour les matches de Ligue AM et une caméra pour les matches de Ligue AF et BM. Le nombre de caméras va encore augmenter la saison prochaine, c’est donc une réussite de ce point de vue-là, puisqu’elle permet aux fans de suivre leurs équipes respectives.
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Un nouveau diffuseur la saison prochaine ?
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La Ligue AM sera-t-elle diffusée à la télévision la saison prochaine ?
Une recherche a été faite. Nous sommes en pourparlers avancés avec un diffuseur. Je pense que nous aurons une décision assez rapidement, peut-être avant la fin de la saison. Ce serait évidemment une très bonne nouvelle que le Championnat de France bénéficie à nouveau d’une exposition télévisée.
Quelle est votre stratégie concernant le volley féminin ?
Le volley féminin français dispose d’un fort potentiel de développement. Nous avons d’ailleurs décidé d’intégrer l’équipe France Avenir 2024 en Ligue AF afin de permettre aux volleyeuses françaises prometteuses de progresser au contact de l’élite. Je pense que c’est une réussite qui participe au bel avenir que se prépare le volley féminin français en termes de résultats. Pour le moment, nous avons encore un peu de retard sur la scène européenne, mais plusieurs clubs se renforcent avec l’envie de briller au niveau continental.
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Des infrastructures pointées du doigt
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Le volley français est-il en retard concernant ses infrastructures ?
Il est évident que le développement de nouvelles salles est une priorité, car nous sommes en effet très en retard sur ce point. C’est un sujet sur lequel nous sommes un peu les parents pauvres du sport français. Or un club qui a une nouvelle salle, un nouvel outil, attire plus de public et donc d’éventuels partenaires. Disposer d’une infrastructure de qualité est essentiel au bon développement des clubs. C’est par ce biais-là que nous pouvons sortir de la dépendance aux subventions publiques.
Aujourd’hui, tous les clubs travaillent-ils main dans la main pour développer le volley professionnel français ?
Ce qui est certain, c’est que nous n’arriverons pas à contenter tout le monde. Il y a toujours des personnes qui critiquent, même lorsque des choses positives sont réalisées. Je pense que ces personnes desservent beaucoup plus notre sport qu’elles ne le servent. Que l’on ne soit pas d’accord avec la politique menée par la LNV, c’est une possibilité. Mais il y a des façons de le dire et des façons de faire qui n’ont pas été très déontologiques. En tout cas, on essaye d’avancer dans le même sens, malgré ces trois ou quatre clubs « dissidents ». La majorité des clubs jouent le jeu. Quant aux autres, ils ont peut-être oublié que le volley est un sport collectif…
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Le volley professionnel français en chiffres :
32 ans d’existence pour la LNV
3 championnats
14 clubs de Ligue AM
14 clubs de Ligue BM
12 clubs de Ligue AF
62 % de moyenne de dépendance à l’argent public pour les clubs
1,1 M€ de budget moyen pour les clubs
392 236 spectateurs en 2017/2018
24,99 € l’abonnement annuel à LNV TV
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