Née au XIXe siècle puis développée au XXe siècle, la boule nantaise est toujours en vie. Ce sport est pratiqué par une dizaine d’amicales et dispose même d’une fédération attitrée.
Si la majorité des sports ont des origines précises, inscrites dans le marbre, l’histoire de la boule nantaise est elle plus floue. Selon la « légende », véhiculée par les joueurs, c’est au XIXe siècle qu’est née la discipline. Les ouvriers de la construction navale se seraient alors amusés à lancer des boules dans l’aire de stockage des bateaux, durant les heures de pause. Née comme un simple divertissement, la boule nantaise a depuis fait son chemin. Elle est devenue un sport, avec des règles bien précises. Une partie rassemble deux équipes de trois joueurs chacune. Chaque équipe dispose ainsi de six boules, l’ordre des joueurs ne pouvant être modifié dès lors que la partie a démarré. Le but d’une partie est simple : placer le maximum de boules à proximité du « petit », sorte de cochonnet.
Un terrain incurvé qui fait son originalité
On pourrait donc croire que la boule nantaise se rapproche fortement de la pétanque. Il existe pourtant une différence majeure. Ici, il faut faire rouler les boules et non les lancer. Le terrain de jeu, rectangulaire et bitumé, est incurvé sur les côtés. La boule nantaise est donc un sport d’adresse et de précision, puisque tout repose sur la façon de jouer par rapport à cette incurvation. Le système de comptage des points se rapproche fortement de la pétanque, les parties se déroulant en effet sous forme de mènes. À la fin d’une mène, l’équipe gagnante remporte autant de points que de boules les plus proches du « petit ». Mais ici, le vainqueur est le premier à atteindre neuf points et non treize.
Une fédération qui lutte pour préserver ce sport
Durant le XXe siècle, cette discipline a continué à se développer dans le territoire nantais, franchissant très peu ses frontières d’origine. Aujourd’hui, la boule nantaise existe encore, même si, en termes de nombre de pratiquants, elle demeure très loin de la pétanque, du jeu provençal ou de la boule lyonnaise. Une dizaine d’amicales pratiquent la discipline sur le territoire nantais. Il existe un boulodrome municipal à Nantes, au quartier de la Noé-Lambert. Sinon, le jeu se pratique dans les arrière-salles des cafés. Les amicales font toutes parties de la Fédération des Amicales de la Boule Nantaise. Cette dernière lutte pour que la boule nantaise continue à exister et fait même partie de la Fédération des jeux et des sports traditionnels de Bretagne.