La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg ont de grandes ambitions en vue des Jeux olympiques de 2024 organisés à Paris : changer la vision du sport sur le territoire. Sa politique publique sportive, appelée « Ambition 2024 », est structurée sur trois axes : un sport « vivre mieux », un sport « vivre ensemble » et un sport « performance ».
Les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ne vont pas uniquement concerner Paris, mais auront un impact sur toute la France. La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg l’ont bien compris. Ces deux collectivités souhaitent utiliser ces Jeux pour développer le sport sur leur territoire. Pour utiliser l’effet levier des JOP à fond et mobiliser autant qu’elles le voudraient, la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg vont aller au-delà de la candidature au label « Terre de jeux », en mettant en place le plan « Ambition 2024 » et en s’appuyant sur trois axes d’un sport « vivre mieux », « vivre ensemble » et « performance ». Les Jeux olympiques ne sont pas utilisés à Strasbourg comme un objectif, mais comme un accélérateur dans une perspective sur le long terme, afin de construire dès maintenant l’héritage d’après 2024. Pour cela, la Ville de Strasbourg va s’appuyer sur les clubs de son territoire communal, 220 sont affiliés à une fédération représentant 134 disciplines, pour être un vrai relais et couvrir tous les quartiers, en plus de la vingtaine d’agents éducateurs sportifs. L’Eurométropole veut quant à elle mobiliser les 33 communes du territoire autour de cet objectif commun, dont le label « Terre de Jeux » peut jouer le rôle de catalyseur. Des partenariats ont été noués avec l’Office des sports et l’Université de Strasbourg, afin d’évaluer l’impact des actions entreprises et mieux connaître la réalité de la pratique sportive amateure et professionnelle sur le terrain. L’Allemagne, pays frontalier du territoire des communes de l’Eurométropole de Strasbourg, où le sport se « consomme » différemment, est souvent citée en exemple. Les collectivités vont ainsi créer un observatoire international du sport, en prenant aussi appui sur des exemples vus au Japon dans le cadre d’un échange d’expériences effectué dans l’archipel l’an passé sur la préparation et l’héritage des Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Les deux collectivités restent également attentives aux différents dispositifs du Département du Bas-Rhin, de la Région Grand Est et de l’État, autour du handisport ou de la reconversion des sportifs de haut niveau par exemple, mais choisissent volontairement de ne pas se positionner sur certaines thématiques pour éviter les doublons. L’expérimentation des parlements régionaux, en déclinaison de l’Agence nationale du sport en Grand Est, est un autre sujet suivi de près.
« Vivre mieux »
Les Jeux olympiques sont une vitrine des pratiques accessibles à tous et ainsi un moyen de sensibiliser le plus grand nombre. À Strasbourg et en Alsace en général, des problèmes de santé peuvent intervenir à cause du manque d’activités physiques, ainsi les JOP seront donc utilisés comme moteur pour fédérer autour de la pratique sportive. Le développement du sport santé – et le projet de création de Maisons Sport Santé sous forme de groupement d’intérêt public – est l’un des piliers de cet axe « vivre mieux ». Le dispositif « sport sur ordonnance » crée en 2012 à Strasbourg, avant d’être repris dans un décret national, a déjà permis de développer la confiance en soi. Des personnes qui ne se sentaient pas capables de se mettre à une activité physique ont constaté qu’elles y étaient parfaitement aptes après avoir mis une première fois leurs baskets. Ce dispositif fait partie de l’existant sur lequel la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg vont s’appuyer pour cet axe, avec « Vitaboucle », un concept de circuits d’activité physique en milieu urbain adapté au plus grand nombre, l’ouverture de créneaux d’activités physiques en libre accès et gratuits et les animations lors de la Journée olympique, entre autres. Cette sensibilisation au sport, dans un cadre de santé mais aussi pour lancer la dynamique sportive dès le plus jeune âge, va débuter dès le parcours scolaire en encourageant les actions type « Génération 2024 », en donnant une ambition nouvelle au « savoir nager », en organisant des rencontres avec des athlètes de haut niveau ou encore en participant pleinement à la Semaine olympique et paralympique.
« Vivre ensemble »
Afin de changer durablement le rapport des gens à l’activité physique et maximiser ses effets positifs individuels, mais aussi collectifs, il faut montrer l’impact du sport sur l’inclusion, le développement d’un quartier ou encore la fierté d’un territoire. C’est pour cela que la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg développent l’axe « vivre ensemble », qui s’adresse notamment aux personnes éloignées de la pratique ou dans les quartiers, et diffuse les valeurs éducatives et citoyennes ainsi que le respect des règles républicaines. La Ville de Strasbourg donne l’impulsion avec les dispositifs « sport inclusion », « sport citoyen » et « sport éducation », et elle subventionne les actions sociales des clubs qui vont déjà dans ce sens, ainsi qu’elle organise des formations destinées aux intervenants dans les clubs pour accueillir ces publics spécifiques. Mettre en place des temps où le sport et la culture sont associés, où le haut niveau et le sport amateur se retrouvent, sont des pistes envisagées. De plus, Strasbourg renforce ses liens à l’international grâce à des partenariats passés avec la cité de Kagoshima, au sud du Japon, pays où se dérouleront les JO de 2020, et avec San Diego, ville proche de Los Angeles qui accueillera les Jeux en 2028.
« Performance »
Parmi les actions envisagées dans cet axe « performance » qui vise, entre autres, à favoriser les bons résultats des sportifs de haut niveau, la création d’une Team JOP 2024 est bien avancée. Dix-sept athlètes étaient déjà suivis par la Ville de Strasbourg pour la saison 2018-2019, mais la collectivité a décidé d’aller plus loin. Un travail a été effectué avec les cadres des fédérations pour déterminer quels sportifs étaient capables d’aller au Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo en 2020 et de gagner des médailles, ainsi que les espoirs pour les JOP 2024, avec 25 athlètes identifiés pour la saison en cours. Jusqu’en 2016, l’Eurométropole donnait une prime au podium, mais préfère désormais aider à y parvenir. Les collectivités soutiennent déjà les clubs de haut niveau, mais souhaitent encore mieux structurer la filière sport d’excellence, notamment en se rapprochant du CREPS ou en développant des zones sportives comme la Rotonde, le Parc des Sports de Hautepierre, l’île des sports du Wacken ou la zone du Baggersee, dans l’optique de favoriser l’éclosion des talents et les garder sur le territoire. Afin d’organiser des événements dont le rayonnement dépasse la métropole, un autre facteur de développement de la performance : des rénovations ont été ou vont être entreprises au Stade de la Meinau, dans certains gymnases comme la Canardière et Albert Le Grand. Quant au Rhenus Sport, il doit être transformé pour être en adéquation avec l’ambition de son club de basket résidant et pour correspondre à la candidature « centre de préparation des Jeux ».
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L’Eurométropole de Strasbourg en chiffres :
- 500 000 personnes vivent dans les 33 communes du territoire de l’Eurométropole, dont 280 000 à Strasbourg même
- L’Eurométropole couvre une surface 340 km², Strasbourg représentant 79 km²
- Le budget de l’Eurométropole de la Direction des sports est de 14,8 millions d’euros (8 millions en dépenses de fonctionnement et 6,8 millions en dépenses d’investissement). Pour la Ville de Strasbourg, il s’élève à 11,5 millions d’euros (7 millions en dépenses de fonctionnement et 4,5 millions en dépenses d’investissement)