Depuis 2013 et la mise en place d’un plan de féminisation, la pratique féminine se développe au sein de l’Union nationale du sport scolaire. Les filles s’ouvrent à un nombre croissant de disciplines, mais aussi aux différents rôles proposés par l’UNSS.
Plus de 400 000 jeunes filles, 42 % de licenciées : des chiffres qui font rêver de nombreuses fédérations sportives. Ce sont ceux de l’Union nationale du sport scolaire, en pointe sur le développement de la pratique féminine. Dès 2013, l’UNSS a mis en place un plan de féminisation. Ce dernier était alors devenu une pièce obligatoire de la convention d’objectifs des fédérations sportives, affirmant ainsi l’engagement ministériel en matière de promotion et de développement du sport féminin. L’UNSS s’est approprié ce plan, avec succès. « C’est une réussite à partir du moment où ce plan est en perpétuelle évolution, qu’il ne reste pas fixe. Forcément, nous n’abordons pas ce plan de la même manière qu’en 2013. À cette époque-là, nous avions vraiment axé notre action sur un développement de la pratique féminine », explique Marie-Ange Daffis, directrice nationale adjointe de l’UNSS en charge du dossier mixité et pratiques sportives au féminin au sein de cette fédération de plus d’un million de licenciés. « Depuis, les choses ont évolué et fort heureusement dans le bon sens pour le développement de la pratique féminine. Ce plan est adaptable et nous permet de formaliser des actions dans le temps. Ce plan de féminisation a été complètement intégré dans notre Plan de développement national du sport scolaire. Désormais, c’est plutôt la mixité qui est un sujet majeur. Favoriser le vivre ensemble, amener les filles vers de nouvelles disciplines sportives… ce sont autant d’orientations sur lesquelles nous travaillons aujourd’hui. »
La mixité au cœur du développement
Aujourd’hui à l’UNSS, la mixité est donc une valeur fondamentale et un principe installé. « Quelle que soit l’activité sportive, hors sports collectifs, chaque équipe participante à une compétition UNSS doit aligner une équipe mixte », confirme Marie-Ange Daffis. « La mixité que nous avons mise en place a eu des effets très positifs sur la pratique féminine. Nous avons par exemple eu de nouvelles pratiquantes sur des disciplines que les jeunes filles n’osaient pas aborder jusque-là. Par des pratiques innovantes et adaptées, nous avons amené des filles à éviter le sentiment d’exclusion. La mixité c’est ça, c’est de permettre à tout le monde de pratiquer l’activité qu’il souhaite, qu’il soit une fille ou un garçon. Ces dernières années, nous retrouvons de plus en plus de garçons dans les disciplines artistiques qui étaient jusque-là plutôt destinées aux filles. Dans le même temps, on retrouve de plus en plus de filles sur des sports considérés comme masculins à la base. Nous avons adapté les formats et les contenus, ce qui a encouragé cette mixité. » Une synergie filles-garçons que l’on retrouve lors de grands événements, à l’image de La Lycéenne MAIF RUN. « Même lors de la Lycéenne, on sollicite aussi beaucoup les garçons pour l’organisation et l’accompagnement, car c’est une manifestation importante qui demande beaucoup d’élèves. À l’UNSS, nous croyons dans les événements par les jeunes et pour les jeunes. Lors de la Lycéenne, les filles participent, mais les garçons sont aussi là pour assurer la bonne marche de l’événement », confie la directrice nationale adjointe de l’UNSS. « La Lycéenne est un événement d’une certaine qualité, qui mobilise, qui informe et qui a incontestablement permis de mettre en lumière le dynamisme de la pratique féminine à l’UNSS. Nous devrions être à quatorze événements en 2020 à l’occasion de cette Lycéenne, c’est donc devenu un rendez-vous très attendu et qui est né de la volonté de promouvoir la pratique féminine. C’est un événement qui permet de montrer que l’UNSS, c’est beaucoup plus de choses que simplement une pratique sportive. C’est aussi de l’engagement. L’UNSS, c’est plus que du sport. »
Des jeunes filles très engagées
L’engagement des jeunes filles à l’UNSS s’inscrit dans le dispositif Jeunes officiels. « Le pourcentage général de Jeunes officiels par rapport au nombre total de licenciés à l’UNSS est de 11 %. Chez les filles, le pourcentage est au-dessus de 12 %. Proportionnellement, les filles s’engagent donc plus dans ces rôles que les garçons. Arbitres, juges, secouristes, reporters, dirigeants… dans tous les rôles, on voit chaque année de plus en plus de filles engagées et déterminées à accompagner la pratique sportive à l’UNSS. Les filles sont très demandeuses de ce genre de rôle », révèle Marie-Ange Daffis. Plusieurs licenciées engagées sont d’ailleurs récompensées chaque année par un trophée à l’occasion du cross national UNSS MGEN. « Nous avons mis en place le Trophée « Filles en or » afin d’encourager et de récompenser l’engagement des jeunes filles. Mais là aussi, il fallait évoluer. Dans ce contexte de mixité que nous mettons en avant, il est devenu le Trophée « Filles et garçons en or ». Il était important d’apporter un focus sur la féminisation pour commencer, mais il était ensuite nécessaire de ne pas exclure, de permettre aussi aux garçons de s’engager et d’être honorés au même titre que les filles. » Une évolution nécessaire qui touche aussi les thématiques traitées. Les jeunes licenciés de l’UNSS souhaitent s’engager sur des thèmes forts, qui contribuent à l’émancipation des filles. « Notre concept n’évolue pas dans l’idée principale, mais plutôt dans le fait qu’il doit s’adapter à la société. Nous mettons ainsi de plus en plus en avant les thématiques liées à l’écologie ou au développement durable. Ce sont des thèmes forts sur lesquels la jeunesse actuelle est fortement engagée. Nous sommes une fédération sportive, mais placée sous l’égide de l’Éducation nationale. Nos événements sont donc éducatifs et porteurs des politiques menées sur des thèmes comme le développement durable, la mixité ou encore la lutte contre les discriminations »
La parité comme objectif à long terme
Désormais, l’UNSS entend continuer de développer la pratique féminine, via le prisme de la mixité. « Nous avons notamment pour projet l’écriture d’un livret des pratiques innovantes en termes de mixité. Il est également important de donner aux jeunes filles un habitus de pratique. C’est aussi un sujet sur lequel nous travaillons avec d’autres acteurs. Dans toutes les conventions que nous avons avec les fédérations sportives, il y a un axe sur la féminisation. C’est l’un des fondamentaux que les fédérations se fixent et nous travaillons main dans la main avec elles sur ce sujet », explique Marie-Ange Daffis. La dynamique est telle que l’objectif d’une parité de licenciés n’est désormais pas impossible. « La parité est un objectif sur le long terme. Aujourd’hui, l’écart entre les filles et les garçons en termes de nombre de licenciés reste sensiblement identique. Nous avons de plus en de plus licenciées chez les filles, mais c’est aussi le cas chez les garçons. Pour le moment, les courbes restent donc stables autour de 58 % de garçons et 42 % de filles. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui aucune fédération n’arrive à atteindre cette parité. L’UNSS est peut-être celle qui s’en approche le plus. »