En plein développement au sein de l’UNSS, la Danse Hip-Hop attire un nombre croissant de pratiquants. Une discipline dont l’ascension devrait la mener très haut, avec les JO 2024 en ligne de mire.
Un « crew », une playlist et des chorégraphies plus spectaculaires les unes que les autres : le Hip-Hop à l’UNSS, c’est aussi simple que cela. Une recette qui fonctionne, comme l’explique Françoise Barthélémy, directrice adjointe de l’UNSS en charge de la discipline. « Ce qui attire particulièrement les élèves, c’est la notion de collectif, le cadre, l’ambiance des battles, l’idée d’une expression libre, le plaisir de créer avec son corps et de faire partie d’un crew. On peut évoquer également la notion de mixité et le fait de représenter son établissement. Les pratiquants adorent le défi, les figures, le côté impressionnant et le côté souplesse, être libre dans les mouvements, l’apprentissage rapide et l’évolution spectaculaire. » Même son de cloche chez les élèves, à l’image de Rayan Hanine et Jeanne Legros, élèves du Lycée Gustave Monod d’Enghien-les-Bains. « C’est une discipline vraiment géniale. Il y a un esprit de groupe lors des battles, on se serre les coudes, on est ensemble, c’est super motivant », expliquent les élèves, devenus champions de France UNSS en 2019 dans la catégorie établissement. « Il y a une vraie envie de se préparer, de mettre du temps à travailler nos chorégraphies puis de montrer ce qu’on sait faire devant un public. » Discipline jeune, à l’image de ses pratiquants, la Danse Hip-Hop regroupe aujourd’hui 400 associations sportives déclarées à l’UNSS, et pas moins de 6 656 pratiquants, dont plus de 5 000 filles.
Un succès unanime
Plus intéressant encore, la discipline réussit le tour de force de convaincre tous les types d’élèves. « La Danse Hip-Hop s’exprime avec des pratiquants passionnés de tous horizons, de la 6e à la Terminale, intégrant les lycées Professionnels, les ULIS et les établissements d’Outre-mer. Elle offre aux élèves un nouvel espace de rencontres et de création », se réjouit Françoise Barthélémy. « L’évolution se fait tant au niveau de la pratique qu’au niveau des prises de responsabilités. En effet, aux jeunes juges et jeunes coaches nous pouvons également ajouter le jeune « DJ ». Une seule formation est à ce jour assurée au collège Pailleron de Paris, qui va être déclinée dans l’académie de Besançon dans le cadre du prochain championnat de France qui aura lieu à Vesoul en mai 2020. » Cette année, l’UNSS dénombre pas moins de 1 225 Jeunes Officiels Juges certifiés pour l’activité Danse Hip-Hop, dont près de 1 000 filles. Des chiffres qui ne cessent de monter en flèche d’année en année. « Toujours dans l’accompagnement du développement de l’activité, la Commission mixte nationale, composée d’enseignants d’EPS émanant de 4 académies différentes, a constitué des playlists permettant aux AS de télécharger des sons hip-hop. L’ensemble des AS dispose de la playlist UNSS, qui fera foi lors du championnat de France, par style de danse et pourra ainsi s’entraîner dans des conditions équitables. »
L’engouement des professeurs d’EPS
Si l’activité prend un tel essor, elle le doit aussi beaucoup aux professeurs d’EPS. « L’engouement de la profession vers des activités nouvelles et la prise en compte des motivations des élèves restent incontestables », confirme Françoise Barthélémy. La sortie du livre aux Éditions EPS « De l’école aux associations » a également joué un rôle fondamental en matière pédagogique. Écrit par deux enseignants d’EPS membres de la Commission mixte nationale, David Bérillon et Thomas Ramires, cet ouvrage de 2014 a permis de répondre à la forte demande des élèves et des enseignants dans ce domaine. « Par exemple, chaque année à Paris 30 professeurs d’EPS sont formés, sans compter de nombreuses formations de qualité également proposées dans les territoires. » L’engouement pour cette discipline en milieu scolaire a bien évidemment attiré l’attention de la Fédération Française de Danse, qui travaille main dans la main avec l’UNSS. « Depuis trois ans, la Commission mixte nationale a accueilli en son sein la vice-présidente de la Fédération Française de Danse en charge du développement, afin de partager l’ensemble de nos pratiques. Les échanges sont fructueux et la signature prochaine d’une convention UNSS-FFDanse annonce un futur partenariat sous le signe du développement de l’activité. » L’occasion, notamment, de plancher sur le développement de la discipline en vue des prochaines années.
Paris 2024 dans le viseur
« L’accélération vers une plus large médiatisation du sport scolaire et la multiplication des passerelles deviennent désormais inévitables », confie la directrice adjointe de l’UNSS. « Il reste aussi encore beaucoup à faire en matière de formation et de production d’outils à destination des enseignants. Il reste à multiplier les échanges avec le ministère des Sports, mais aussi avec le ministère de la Culture, les infrastructures étant souvent peu accessibles. Les liens à ce jour existent avec la culture, mais en nombre très insuffisant sur l’ensemble des territoires. En revanche, quand ces relations sont opérationnelles, elles sont souvent exemplaires, représentant alors un accélérateur de développement mais aussi une ouverture du champ des possibles pour nos jeunes danseurs, par ailleurs spectateurs avertis et responsables. » En cette année 2020, un premier pas important a été accompli : la section du lycée Turgot développe désormais un partenariat privilégié avec le ministère de la Culture et des structures artistiques d’excellence. La fin de l’été 2020 verra la sortie au cinéma d’un documentaire réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai, qui ont suivi durant une année cette section innovante. « L’occasion de mettre en lumière une année scolaire au lycée, les championnats de France UNSS et le talent des élèves bénéficiant d’un dispositif d’excellence scolaire et artistique, unique en France et en Europe », assure Françoise Barthélémy, qui a également dans son viseur les Jeux olympiques de Paris 2024. Une échéance lors de laquelle le breaking, appellation « professionnelle » de la Danse Hip-Hop, sera au programme olympique. « Le sport scolaire est précurseur du nouveau format et du concept de pratiques avec dix ans d’avance. D’anciens élèves licenciés UNSS ont déjà obtenu de brillants résultats lors de manifestations comme la « Juste Debout School », ou encore les stages de sélection pour les Jeux olympiques de la Jeunesse qui ont eu lieu à Buenos Aires en 2018. L’actualité de la Danse Hip-Hop scolaire est aussi à l’international, puisque la discipline est au programme des Gymnasiades 2022 qui auront lieu en Normandie. » Si les danseurs tricolores décrochent l’or en 2024, cette breloque aura un sacré parfum d’UNSS.
La Danse Hip-Hop à l’UNSS en chiffres :
- 400 Associations Sportives déclarées
- 6 656 pratiquants (5 059 filles et 1 597 garçons)
- 8 sections sportives scolaires (dont 1 Lycée professionnel)
- 1 section expérimentale « Ambition scolaire Danse Hip Hop » au Lycée Turgot de Paris (auditions nationales)
- 100 rencontres scolaires enregistrées
- 1 225 Jeunes Officiels Juges certifiés (940 filles et 285 garçons)
- 16 académies différentes participant chaque année au championnat de France