La 9e édition du Vendée Globe s’élance le 8 novembre au large des Sables d’Olonne. Une édition menacée en raison du contexte sanitaire, mais qui aura finalement bien lieu… en battant des records.
Une « Coupe du monde de la voile ». Voilà ce qu’est le Vendée Globe, organisé tous les quatre ans, qui réunit l’élite du monde de la voile. Une édition qui aurait pu ne pas avoir lieu en raison du contexte sanitaire lié au Covid-19. Mais l’organisation a finalement réussi à maintenir cette 9e édition. « Nous sommes fiers d’avoir su maintenir l’épreuve sportive et le départ de la neuvième édition le 8 novembre. La course aura lieu, elle sera sans doute une des plus haletantes de l’histoire des tours du monde en solitaire », se réjouit Yves Auvinet, président de la SAEM Vendée et organisateur de l’événement. Une épreuve autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. Un parcours de 40 075 kilomètres, ou 21 638 milles, qui correspond à un tour du monde d’ouest en est. Le départ est donné de la baie des Sables d’Olonne puis les concurrents descendent l’Océan Atlantique du nord au sud en laissant, à bâbord, le Cap de Bonne Espérance, le Cap Leeuwin, le Cap Horn, et, à tribord, le continent Antarctique. Ensuite, les participants remontent l’Atlantique du sud au nord et l’arrivée est jugée, elle aussi, dans la baie des Sables d’Olonne. Une révolution effectuée en 74 jours, 3 heures et 35 minutes lors de la dernière édition du Vendée Globe. « La course autour du monde à la voile fait face à un afflux de candidatures. C’est pourquoi, nous avons augmenté la capacité d’accueil du départ de la course à 33 bateaux », confie Yves Auvinet. Le 8 novembre, ils seront donc 33 skippers en quête de victoire au départ des Sables d’Olonne. Un nouveau record de participation qui pourrait être accompagné d’un nouveau record de vitesse. Plusieurs monocoques foilers de dernière génération seront en effet sur la ligne de départ de ce Vendée Globe version 2020. Les bateaux continuent de s’améliorer pour être plus performants, légers et innovants. Aile immergée dans l’eau permettant aux skippers d’augmenter leur vitesse, le foil est aujourd’hui devenu la norme. Les 74 jours, 3 heures et 35 minutes réalisés par Armel Le Cleac’h lors de son succès lors de la dernière édition devraient donc tomber.
Un Village révolutionnaire
Bien avant ce fameux départ du 8 novembre, le public, malgré la crise sanitaire actuelle, peut profiter du Village Vendée Globe. L’organisation de l’événement a décidé de maintenir les nombreuses animations, ouvertes au public à partir du 17 octobre. Ce village entièrement réinventé et installé sur l’esplanade du port Olona, a été relooké et offrira aux visiteurs une exploration des différents univers proposés. Avec son positionnement central, à cheval entre le quartier de la Chaume et Les Sables d’Olonne, le village du Vendée Globe dispose d’une proximité immédiate avec le cœur de ville. Exposants, partenaires et sponsors seront de la partie sur près de 6 000m² de site d’exposition, avec un accès totalement gratuit. Au lendemain du départ, le Village se métamorphosera pour changer complètement de visage, offrant aux visiteurs et aux Vendéens une configuration nouvelle et unique durant toute la durée de la course et même au-delà. Durant l’événement, le public pourra découvrir l’espace du département de la Vendée, mais aussi les espaces consacrés aux partenaires, sponsors, sans oublier un plateau télé/conférence d’environ 500 places. À partir de mi-janvier à l’arrivée du vainqueur, un écran géant sera installé sur l’esplanade du Vendée Globe afin d’accueillir les différents concurrents… parmi lesquels six femmes à l’occasion de cette édition 2020. Pour sa 9e édition, le Vendée Globe fait la part belle aux « novices » et donc aux skippeuses désireuses de profiter pleinement de cette aventure extraordinaire.
Jérémie Beyou en favori
Côté concurrents, qui pour succéder à Armel Le Cleac’h à l’occasion de cette édition 2020 ? Jérémie Beyou et Alex Thomson, qui ont déjà participé à l’épreuve à plusieurs reprises, font figure de favoris chez les IMOCA. Le Français a remporté la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne durant l’été, faisant forte impression lors de cette épreuve de préparation au Vendée Globe. « Un jour, j’aimerais bien gagner cette course. Si ce n’est pas cette fois-ci, ce sera une autre fois, mais j’aimerais bien que cela arrive cette année. Je crois savoir ce qu’il en coûte pour arriver à la victoire. Il faut conjuguer une super préparation, la maîtrise sur l’eau… et un gros brin de réussite », avoue le skipper de la baie de Morlaix. « Ces trois éléments-là ne sont pas faciles à réunir en même temps. Même si c’est mon ambition, statistiquement, il n’y a pas tant de chances que je l’emporte. Ce n’est pas une approche négative, parce que je crois fort en mes chances, mais il y a de la concurrence. Et il va se passer mille choses pendant la course. » De son côté, Jean Le Cam ne battra pas le record de vitesse, mais il fait figure de marin le plus expérimenté, lui qui a déjà pris part au Vendée Globe à cinq reprises. Avec, à la clé, une sixième place en 2017 lors de la précédente édition. « Toute une communauté s’était mobilisée autour de mon projet, des centaines de personnes qui ont embarqué dans l’aventure. C’est forcément très motivant de se dire qu’on est en train de partager cette histoire avec tous ces gens qui ont cru dans l’idée. Au final, j’ai bouclé le tour en une semaine de moins que lors de l’édition précédente », se souvient le natif de Quimper. L’édition 2020 s’annonce aussi excitante pour Jean Le Cam. « Je me dis que je suis très content de naviguer sur mon bateau. Il va y avoir une vraie bagarre entre les IMOCA. On sera une quinzaine avec quelques bons clients. Je n’ai qu’un objectif : finir en tête des bateaux à dérives droites. »
Une évolution technologique impressionnante
L’évolution technologique des différents bateaux sera d’ailleurs au cœur de cette édition 2020 du Vendée Globe. « Les écarts avec les foilers sont devenus tellement énormes : c’est clair que l’on aura maintenant deux courses dans la course. Pendant la Transat Jacques Vabre, les foilers les plus aboutis nous rendaient près de six nœuds. On ne peut pas lutter », confie d’ailleurs Jean Le Cam. « L’évolution est fulgurante. Ça va vite et loin. En 2016, les foils ont été utilisés en moyenne 15% du temps. Ils pouvaient être rentrés si besoin. Là, les appendices ont pris une dimension phénoménale. Ce qui veut dire aussi des risques de rencontre avec des OFNI (Objet flottant non identifié) multipliés. Avec nos dérives droites, on n’offre pas beaucoup de surface. Un foil déployé dans l’eau, c’est une manière de ratisser la mer. 2020 va permettre de tirer les enseignements : là, on part quand même dans l’inconnu, on a franchi un palier. Et n’oublions pas que plus on innove, plus on prend de risques. » Du sang, de la sueur et des larmes : voilà le quotidien qui attend les 33 concurrents du Vendée Globe 2020 durant plus de deux mois.
TOP départ !