Le rackelton est une discipline qui combine les quatre principaux sports de raquette. L’Association Racketlon France compte favoriser son développement sur le territoire. Interview de son président, Jean-Brice Montagnon.
Comment joue-t-on au racketlon ?
Le racketlon est une discipline qui combine les quatre sports de raquette les plus joués au monde, c’est-à-dire le tennis de table, le badminton, le squash et le tennis. Les joueurs disputent un set dans les quatre sports, toujours dans ce même ordre, et c’est le joueur qui a marqué le plus de points à la fin qui gagne le match. On peut jouer en simple, en double ou en double mixte. Chaque set se dispute en 21 points et les joueurs servent deux fois pour une question d’équité.
Connaissez-vous les origines de ce sport ?
Le racketlon est né en Suède. Des sportifs des quatre sports de raquette ont sûrement voulu se confronter pour savoir qui était le meilleur. La discipline est arrivée en France en 2001, mais il n’y avait que quelques joueurs qui participaient à des tournois à l’étranger. Nous avons créé l’Association Racketlon France en 2015, un an après un premier tournoi à Talence, près de Bordeaux, qui a servi de test. Depuis deux ans, nous avons le projet de développer le racketlon en France. Nous comptons 1 000 licenciés qui ont participé à un tournoi minimum. De plus en plus de joueurs des quatre sports de raquette connaissent le racketlon au moins de nom. C’est une première fierté.
Le racketlon va intégrer la Fédération française de badminton (FFBad) en tant que discipline associée. Que cela implique-t-il ?
Je suis badiste de base. C’est le sport qui m’a amené à découvrir le racketlon. La majorité des licenciés sont issus de ce sport. Nous avons discuté avec la FFBad qui s’ouvre aux disciplines associées. Ce n’est qu’une question de temps avant que nous l’intégrions. Nous allons bénéficier d’un cadre et d’un appui de taille. Quand nous avons créé l’Association Racketlon en 2015, nous voulions surtout jouer entre amis et nous n’avions pas pensé qu’elle prendrait cette ampleur. Personne au sein de l’association n’est spécialiste des grandes instances. La FFBad connaît ce milieu et a des contacts dans le Ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Cependant, nous allons rester indépendants. Notre but est de se rapprocher des quatre fédérations des sports du racketlon pour mutualiser les compétences. Après toutes les élections passées, nous pouvons entrer en contact avec chacune d’elle. L’association va aussi profiter de cette année pour repartir sur de nouvelles bases et refaire ses statuts. En mars, quatorze membres seront élus au conseil d’administration.
Quels sont vos projets pour développer la discipline en France ?
Nous allons établir une stratégie pour attirer un public jeune. Actuellement, les pratiquants de racketlon sont d’anciens joueurs d’un des quatre sports qui ont fait le tour et qui veulent aller plus loin. Nous voulons présenter la discipline à des jeunes de 15 à 20 ans pour qu’ils se spécialisent directement dans le racketlon. L’ambition est également de développer les clubs. Il en existe quatre en France, mais ce n’est qu’un début. Enfin, nous voulons agir pour la filière haut niveau. Un stage avec des coachs des quatre disciplines est prévu au CREPS d’Aix-en-Provence cet été. Notre objectif est de rendre le racketlon plus accessible des jeunes au haut niveau. Nous avons quelques années devant nous pour tout mettre en place.
Le développement du racketlon dépend-il des infrastructures ?
Il faut pouvoir jouer au tennis, au tennis de table, au badminton et au squash dans une même unité de lieu. En creusant un peu, nous avons été agréablement surpris de constater qu’on peut pratiquer le racketlon partout en France. Les infrastructures restent quand même un frein, car il n’y a pas de complexe multi-raquette à tous les coins de rue. Nous avons l’habitude de dire qu’il suffit d’un terrain de squash situé à proximité d’un court de tennis pour organiser un tournoi, car nous pouvons installer les tables de tennis de table et les tapis taraflexe pour pratiquer le badminton. Julien Muller, nouveau président de la Fédération française de squash, compte favoriser la création d’infrastructures dédiées à son sport, ce qui sera bénéfique pour nous aussi.