Depuis 3 ans, le SCO Rugby Club Angers organise l’opération « Un essai transformé pour l’emploi ». Le but : recourir au sport – rugby mais pas seulement – pour révéler des compétences et faciliter l’accès à l’emploi de jeunes des quartiers. Les explications de Patrice Le Ber, ancien joueur et dirigeant du club.
En quoi consiste l’opération « Un essai transformé pour l’emploi » ?
L’idée est de proposer une formation professionnalisante à des jeunes des quartiers angevins ayant des difficultés à entrer dans la vie active. C’est un engagement tripartite entre le SCO Rugby Club Angers, les entreprises que l’on sollicite et les jeunes en formation. Grâce au réseau de nos partenaires économiques et aux valeurs du sport que nous véhiculons, nous parvenons à proposer une quarantaine d’offres d’emploi en sortie de formation aux vingt-huit jeunes que constitue chaque promotion.
Quand et comment est-elle née ?
La troisième édition de l’opération est actuellement en cours. « Un essai transformé pour l’emploi » est née de ma propre expérience professionnelle dans la lutte contre l’exclusion. Jeune retraité et dirigeant bénévole du club, j’ai eu l’envie de monter ce projet : utiliser son environnement économique pour favoriser l’accès à l’emploi de ceux qui en ont besoin.
Pas de prérequis de diplôme
Concrètement, quelle est la procédure ?
Elle se fait en trois temps. Une première phase permet de retenir les candidats des quartiers de la métropole angevine sélectionnés essentiellement sur l’évaluation de leur motivation, sans prérequis de diplôme. La seconde phase est celle de la formation (cofinancé par l’organisme paritaire Opcalia et la Région Pays de la Loire, NDLR) : 400 heures, dont plus de la moitié sur les compétences professionnelles, 120 heures de pratique sportive et 70 heures de stage. Cette POEC (Préparation opérationnelle à l’emploi collective) achevée, la troisième phase consiste en le recrutement des jeunes formés, logiquement dans l’entreprise où il a passé son stage.
Quels sont les premiers résultats ?
Ils sont positifs, avec 80 % de placement en emploi sur les deux premières sessions.
Un socle de valeurs indispensables
En quoi le sport aide-t-il à l’accès à l’emploi ?
Il véhicule des valeurs utiles au quotidien : la sociabilité, la ponctualité et l’acceptation de la hiérarchie. La partie pratique sportive de la formation est appréciée des jeunes comme des futurs employeurs car elle offre ce socle de valeurs indispensables à une insertion professionnelle durable.
Faut-il connaître le rugby pour participer ?
Non, mais il faut un intérêt global pour le sport pour jouer le jeu. Certains jeunes effectuant la formation sont sportifs à la base, d’autres non. Nous ne sommes pas là pour dénicher des futurs talents, mais si certains se découvrent un intérêt pour le rugby, tant mieux ! Nous proposons également d’autres sports : football, basket, handball… Pour que chacun s’y retrouve !