Stéphane Girodat est à la tête du Volley-club Sarrebourg. Un club créé par ses propres moyens en 2014 qui favorise l’inclusion et le vivre ensemble autour de sa passion, le volley-ball.
L’histoire de Stéphane Girodat n’est pas commune. Après une jeunesse passée sur les terrains de volley-ball, elle est surtout, à l’âge de 19 ans, entachée par le décès de son père et par un accident à la main qui ont finalement rendu l’homme meilleur.
Alors qu’il aurait pu sombrer davantage, il s’est relevé. Il a d’abord dû toucher le fond lorsqu’en réaction à la disparition de son père, Stéphane Girodat, volleyeur alors prometteur, réalise « le plus gros smash de sa carrière », selon ses propres termes. Sa main traverse un double-vitrage. L’artère, le nerf et le tendon sont touchés.
Puisqu’une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le Mosellan se retrouve sans domicile fixe à l’âge de 21 ans. Le début de la rédemption. « Deux petites mamies du Secours catholique m’ont recueilli et ont façonné mon esprit en me répétant qu’on peut s’en sortir si on se donne les moyens d’y arriver. »
Quelques années plus tard, à 32 ans, Stéphane Girodat reprend ses études. Un chemin qui l’amène jusqu’à devenir infirmer scolaire. « Tout a pris son sens quand j’ai compris qu’on pouvait prendre soin des autres. »
Le volley-assis pour favoriser l’inclusion et s’adresser aux enfants
En 2014, il crée le Volley-club de Sarrebourg, le club de ses rêves pour adapter le volley-ball pour tous. « J’ai travaillé dans une structure d’accueil où j’ai croisé des gens avec des corps morcelés, des paraplégiques, des hémiplégiques… Ça m’a mis une claque dans la gueule. Ces personnes étaient comme moi et puis un accident, une chute peuvent tout changer. Etant infirmer et éducateur sportif, je suis allé voir le médecin pour faire du sport avec eux. Mon objectif était de faire du volley. J’ai découvert le volley-assis en 2008 et je voulais le proposer à ce public. »
Jamais à court d’idées, Stéphane Girodat crée ENVOLLEYVOUS au sein de son club. « Ma première idée était d’emmener ces personnes handicapées aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016. J’ai dit aux résidents de la structure d’accueil dans laquelle je travaillais : « dans deux ans, on sera à Copacabana » (rires). Tout le monde m’a pris pour un fou. Et j’ai décidé de ramener ma fraise pour trouver les 53 000 euros nécessaires à un départ en groupe pour le Brésil. » A force de détermination, il décroche les fonds nécessaires pour réaliser le projet. « On est partis à 16 dont neuf personnes handicapées. Là-bas, on a assisté à la cérémonie d’ouverture et aux épreuves du volley-assis entre autres. Nous nous sommes même retrouvés à faire des démonstrations de volley-assis dans une favela. Le projet Rio a eu un effet projecteur. »
Dès le départ, Stéphane Girodat veut s’adresser aux enfants pour faire de l’éducation, de la prévention à la santé, de l’inclusion et de la mixité. En les confrontant régulièrement au handicap. « On s’est retrouvés avec pleins de personnes en situation de handicap venues de structures différentes, des mamies, des enfants… Je ne parle pas du volley mais des volleys. C’est important comme nuance. J’utilise le volley-ball comme un moyen thérapeutique, social. Mon objectif final était de transmettre aux enfants. »
En les confrontant aux personnes handicapées autour du volley-ball, Stéphane Girodat transmet des valeurs aux enfants. Favoriser l’estime de soi, le vivre ensemble, transmettre aux nouvelles générations… Un programme à la mesure de l’humaniste Stéphane Girodat qui est loin d’être terminé.
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