Président du Comité départemental de judo des Bouches-du-Rhône, Alain Julien se confie sur la dynamique de la discipline au sein de son territoire.
Quelle est la dynamique actuelle du judo dans les Bouches-du-Rhône ?
Le Comité des Bouches-du-Rhône est le plus important de la Ligue PACA. Il compte pas moins de 12500 licences et 150 clubs. Comme tous, nous avons subi des années 2021 et 2022 difficiles compte tenu de la pandémie. Cette période difficile est maintenant derrière nous. Nous avons recouvré notre niveau d’avant crise et nous pouvons depuis un an impulser une politique enthousiaste et dynamique qui nous conduira à développer et proposer à chacun des activités adaptées. La force du Comité réside en sa capacité d’offrir à chacun, du poussin au vétéran des animations, des formations et des compétitions auxquelles chacun s’inscrit selon son désir ou son besoin.
Quels ont été les leviers de la relance de la pratique post-Covid ?
Le judo a des valeurs à nul autre pareil. Il développe notre capacité d’adaptation transposable dans la vie de tous les jours. Il apprend la résilience dans le fait de se relever après avoir été projeté.
Durant la pandémie, nous avons souffert, bien sûr, mais nous avons gardé le contact avec nos clubs. Nous les avons conseillés et encouragés à organiser des séances de sport adaptées. Nous les avons guidés pour qu’ils perçoivent des aides financières. Pour que les salaires continuent à être versés. Nous avons ensuite adhéré au plan de relance fédéral minimisant le prix de la licence et de la cotisation départementale. Nous avons incité les clubs à développer leurs moyens de communication (spots ciblés, vidéos de promotion, e-mailings …)
Puis, au sortir de cette période, nous avons lancé une vaste campagne de communication, nous avons aménagé notre calendrier de telle sorte que la reprise soit progressive. Nous avons aidé les enseignants à développer des modèles novateurs tels que l’apprentissage du geste sans partenaire (le Tendoku Renshu) comme disent les japonais et nous sommes parvenus, sans trop de dégâts, à la situation d’aujourd’hui.
Comment le Comité départemental aide-t-il et soutient-il les clubs au quotidien ?
Au-delà de la détection des jeunes minimes, des stages et des tournois auxquels nous les accompagnons, le Comité 13 se veut proche de ses clubs. Tout d’abord, nous mettons à leur disposition deux calendriers : L’un pour les compétitions et manifestations fédérales, l’autre pour les animations, stages, préparations aux grades, découverte ou perfectionnement dans des domaines aussi variés que le Ne Waza dit Brésilien, le Ju-Jitsu ou encore le Taïso.
Par ailleurs, nous tentons de les visiter le plus possible. Au plan technique, notre CTF ne manque pas d’endosser son judogi pour intervenir aux côtés des enseignants et apporter sa touche d’expert. Puis, au plan administratif, moi-même ou plus souvent notre trésorier l’accompagne pour aider à réaliser un dossier de subvention ou leur montrer comment approcher tel ou tel élu.
Enfin, ce soutien est complété par des assises ou réunions d’informations sur des sujets très variés tels que la nutrition du sportif, la professionnalisation des enseignants ou encore des thèmes de réflexion sur la transmission des connaissances techniques, administratives ou historiques.
Pour être tout à fait complet sur ce sujet, il faut savoir que notre comité encourage les interclubs. Nous demandons aux organisateurs de nous transmettre le règlement de leur manifestation et si ce dernier est conforme aux préconisations fédérales, nous leur remettons un certain nombre de médailles et nous leur déléguons des arbitres et des commissaires sportifs pour les aider dans l’encadrement.
« Le sport santé est un vecteur important de nos activités »
Quelles sont les actions et les projets forts du Comité départemental en 2024 ?
À n’en pas douter, le point fort au plan sportif de chaque année est la Coupe de France par équipes minimes de départements. Comme je le disais précédemment, cette tranche d’âge nous est confiée. Nous lui attachons donc une place prépondérante. Cette manifestation nationale est extrêmement enrichissante car les enfants, garçons et filles, se mesurent en combats, en technique (kata), en arbitrage et même en communication puisque nous devons fournir un « attaché de presse » capable de rendre un compte rendu de la manifestation. Cette initiative est très enrichissante. Nous préparons déjà l’équipe qui représentera le comité en mai prochain.
Au-delà, nous avons obtenu le label « excellence » pour notre Master Vétérans. Né il y a à peine quelques années, la particularité de notre Master est d’associer le sport et la santé. Cette tranche d’âge est, plus que toute autre, exposée à des traumatismes ou aux maladies qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Cette thématique rejoint d’ailleurs le Plan Départemental « Sport Santé Bien-être » que le Conseil Départemental a lancé en 2020. Cette année, la partie santé se concrétisera par deux stands où des conseils pourront être donnés dans les domaines Cardio-Vasculaire et Respiratoire.
Enfin, 2024, année olympique, va voir tous les bureaux depuis le niveau fédéral jusqu’à celui des clubs, renouvelés. Là encore, le Comité 13 se mobilise pour trouver les meilleures compétences pour gérer notre Comité mais aussi se met au service des clubs pour les aider à construire leurs Assemblées Générales Electives.
Les nouvelles formes de pratique, à l’image du judo santé, sont-elles devenues incontournables ?
Comme je l’ai dit plus haut, le sport santé est un vecteur important de nos activités. Les moments de sensibilisations, pour les plus jeunes, pendant les stages sportifs sont complétés par l’association de la santé lors de notre Master Vétérans. Et, depuis quelques années, le « Taïso », gymnastique Japonaise souple, est enseignée dans les clubs et dans un EPHAD de Marseille par notre CTF. Nous avons investi dans des formations nationales pour ce dernier et des enseignants volontaires capables de former à leur tour des professeurs de judo. Le but est de transmettre une capacité à se mouvoir, à tomber sans se blesser … et donc de mieux vieillir. Nous savons que tous les clubs ont une population de vétérans qui, après leur période de compétiteurs, arrêteraient de pratiquer si nous n’avions cette solution pour les conserver au club en bonne santé.
Les Jeux de Paris 2024 approchent, quel impact en attendez-vous pour la dynamique du judo dans votre département ?
Après chaque événement mondial tel que les Jeux Olympiques le nombre de licences croit de manière significative. Nous avons la chance d’avoir une équipe de France régulière dans la collecte des médailles ! Tout le monde connaît Teddy Riner qui est le meilleur ambassadeur de notre discipline. Les clubs des Bouches-du-Rhône connaîtront encore cette retombée en septembre. Mais cette image, si magnifique soit elle,, doit être accompagnée par des actions Avant, Pendant et Après les Jeux.
Nous cultivons ce message depuis trois ans maintenant : La « Tournée des champions » sillonne la France avec ses médaillés et vont à la rencontre des clubs au travers de grands rassemblements confiés aux départements. Notre fédération nous a confié le soin d’attribuer 100 places aux clubs du 13 pour voir à Paris les épreuves de judo. Enfin, les médaillés ne manqueront pas de se montrer sur les plateaux de télévision pour parfaire cette image du judo sportif qui gagne !