Nouvelle venue dans la Team SPORTMAG, Amina Zidani est en course pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris 2024. La boxeuse havraise de 28 ans, déterminée, ne vise qu’une chose : la médaille d’or chez les moins de 57 kg.
Mains dans les gants, regard déterminé et des rêves olympiques plein la tête. Dans un peu plus d’un an, Amina Zidani se voit avec une médaille d’or autour du cou aux Jeux de Paris. Un rêve pourtant inaccessible il y a encore une dizaine d’années alors que la native de Villepinte découvrait le noble art. « Plus jeune, j’avais fait du karaté. Quand j’ai eu 18 ans, j’ai voulu reprendre. Le karaté était le seul sport de combat que je connaissais. Je vivais une période difficile. J’étais en échec scolaire. J’avais donc besoin de me défouler, confie Amina Zidani. Je suis allée dans un club au Havre. L’entraîneur m’a dit qu’il fallait deux ans de licence pour pouvoir participer aux compétitions. Ça m’a tout de suite refroidie. Il était hors de question d’attendre encore deux ans. J’avais envie d’entrer dans le vif du sujet. Je suis rentrée chez moi assez déçue. » Et soudain, le déclic. « Durant cette même période, je tombe sur des vidéos de la fille de Mohamed Ali. Elle était belle, elle était charismatique. Cela a été un élément déclencheur. Ça m’a vraiment donné envie d’essayer son sport pour devenir cette femme sûre d’elle. Quand j’ai testé la boxe, ça a été un coup de cœur, se souvient la boxeuse, émue. Très rapidement, j’ai demandé à l’entraîneur quand je pouvais commencer la compétition ! » Le point de départ d’une ascension vers le plus haut niveau pour celle qui, au fil des années, a varié les catégories, des moins de 64 kg aux moins de 60 kg en passant par les moins de 57 kg. Entre 2016 et 2022, elle décroche cinq titres de championne de France Elite, un titre de championne de France chez les professionnelles, une médaille d’argent lors des championnats du monde universitaires, mais aussi du bronze à l’occasion des Jeux méditerranéens.
« Paris c’est le Graal. C’est chez nous »
Une progression qu’elle espérait matérialiser encore un peu plus à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo… Sans succès. « Ce que je visais, je ne l’ai pas réalisé dans le timing souhaité. Je visais vraiment ces Jeux olympiques de Tokyo. Malheureusement, le Covid a fait que ça ne s’est pas passé comme je le souhaitais, évoque la jeune femme. C’est comme ça, c’est le destin. Je me focalise désormais sur Paris 2024. Tokyo était mon premier objectif, mais Paris c’est le Graal. C’est chez nous. » Sa course vers les Jeux de Paris est bien entamée. Début janvier, Amina Zidani a participé au tournoi de préqualification France 2024 organisé par la Fédération française de boxe. Favorite chez les moins de 57 kg, la représentante du “Don’t Panik Team” a dominé la concurrence, avec puissance et confiance. « Je l’ai abordé de façon très sereine. Je suis la numéro 1 de la catégorie mais je n’ai sous-estimé personne. J’ai effectué une très grosse préparation qui allait servir pour le tournoi de préqualification, mais aussi pour les championnats du monde et les Jeux européens. C’est un rendez-vous que j’ai pris très au sérieux. J’étais très contente de ce que j’ai mis en place et évidemment de m’être imposée », assure la boxeuse havraise. Grâce à ce succès lors du tournoi de préqualification France 2024, Amina Zidani a obtenu son ticket pour les Jeux européens, première étape qualificative pour les Jeux de Paris 2024. « Les Jeux, c’est déjà demain ! (Rires.), glisse la jeune femme. C’est évidemment l’objectif principal. Je me prépare pour ça depuis des années. On s’en rapproche progressivement, il est donc nécessaire de continuer à progresser en vue de ce rendez-vous. »
« Je ne suis pas du tout à 100% de mes capacités »
Progresser, c’est une obsession dans l’esprit d’Amina Zidani. « Je ne suis pas du tout à 100% de mes capacités mais je progresse sans cesse ! sourit l’intéressée. Si je compare la préparation effectuée en janvier aux États-Unis et ce que je produis aujourd’hui, je me rends compte de la progression que j’ai pu avoir. Je progresse continuellement et j’entends continuer de le faire. » Boxeuse très complète, capable de se montrer rapide mais aussi puissante, sur quels aspects peut-elle encore tendre vers son top ? « J’ai toujours besoin de progresser sur la technique. On a tous de petits défauts. Quand on en corrige certains, d’autres apparaissent. On est donc constamment dans le travail afin de trouver le bon équilibre et s’améliorer sans cesse. C’est quelque chose sur lequel je travaille depuis pas mal de temps. Mais s’il y a un aspect sur lequel je dois évoluer, c’est la confiance et la concentration durant le combat. » Particulièrement exigeante envers elle-même, la Havraise de 29 ans demeure heureuse du chemin accompli depuis une dizaine d’années. « Aujourd’hui, quand je regarde ce que j’ai fait dans la boxe, il y a de la fierté mais pas forcément par rapport au fait d’avoir remporté des titres. Ce qui me rend la plus fière, c’est surtout d’avoir cette discipline, de se lever tous les matins pour aller à l’entraînement, de souffrir, de perdre et de quand même se relever. Tout ça, c’est la partie la plus difficile. Ça montre que j’ai un caractère de fou ! »
« Amina Zidani, ça rime avec Normandie ! »
Un caractère qui lui permet d’éviter les réponses de… Normand ! Pourtant, la Normandie est un territoire ancré dans le cœur d’Amina Zidani. « La Ville du Havre et la Région Normandie me soutiennent depuis mes débuts. Ils m’encouragent. C’est extrêmement positif. Je suis à 100% attachée à ma région et au Havre. Ces deux collectivités ont cru en moi dès le début. En équipe de France, on vient de tout l’Hexagone. Et j’ai pu me rendre compte, notamment en échangeant avec les autres athlètes, que la Région Normandie est celle qui soutient le plus ses athlètes. Elle croit en nous et nous met en avant. Amina Zidani, ça rime avec Normandie ! (Rires.) » Un soutien important, mais suffisant ? Pas vraiment… « Quand on met en place un budget et qu’on a des ambitions élevées, on est obligé d’aller chercher du financement pour évoluer dans les meilleures conditions. Pendant très longtemps, avec mon mari, on a cherché des partenaires et des sponsors pour nous aider et nous soutenir. Aujourd’hui, des entreprises viennent vers moi. C’est donc beaucoup moins difficile qu’au début. Mais ça reste compliqué… Il y a des mois où le budget n’est pas bouclé. Si on prévoit un stage de cinq semaines, on est obligé de le réduire à trois semaines car financièrement, c’est trop juste, confie la boxeuse. Quand on fait des résultats et qu’on participe aux Jeux olympiques, on attire encore plus de sponsors et d’entreprises. Mais ce soutien, j’en ai besoin tout de suite ! Qu’on me sollicite une fois championne olympique, si je le deviens, ce sera super, mais c’est aujourd’hui que j’ai le plus besoin de soutien. » Avis aux amateurs…