Amina Zidani : « Je sens au bout de mes poings que je rivalise avec les meilleures »

IBA

Médaillée de bronze lors des championnats du monde féminins de boxe, Amina Zidani a le sourire. L’athlète de la Team SPORTMAG a pris confiance à quelques semaines des Jeux européens, décisifs pour Paris 2024.

Amina, vous décrochez une médaille de bronze au terme des Mondiaux. Avec quel sentiment accueillez-vous cette médaille ?

Quand j’ai remporté mon quart de finale face à l’Indienne, j’étais très contente de m’assurer une médaille. J’étais heureuse de ne pas repartir les mains vides de cette compétition. Mais je ne visais absolument pas le bronze. Je voulais continuer cette aventure et remporter la médaille d’or. Il y a donc évidemment de la déception, mais je préfère voir le verre à moitié plein. Les Jeux, c’est à peine dans un an. Ces Mondiaux représentent ma plus grosse performance, c’est très encourageant en vue des Jeux olympiques. Je vais continuer à travailler avec cet objectif en tête.

On a senti une vraie montée en puissance lors de cette compétition. Est-ce également votre analyse ?

Au fil des combats, j’ai surtout pris confiance. Au premier tour, je sors la Russe qui est vice-championne du monde en 2019. Je savais qu’elle allait être l’adversaire la plus dure de mon tableau. Quand je l’affronte et que je la bats de très belle manière, ça m’a très bien lancé dans la compétition. Je me suis alors dit que je visais vraiment le top. Même si on n’arrête pas de me le dire, quand je sens au bout de mes poings que je rivalise vraiment avec les meilleures, c’est une sensation incroyable.

« Je sors grandie de ces championnats du monde »

En quart de finale, vous affrontiez une boxeuse indienne. Défier une combattante locale, était-ce une inquiétude particulière ?

Elle était énormément soutenue par le public, mais c’est surtout l’une des trois stars parmi les athlètes indiennes. Mais je ne me suis absolument pas pollué l’esprit avec ça. Le fait qu’elle soit chez elle et que je me fasse potentiellement voler mon combat, je n’y ai pas du tout pensé. On a mis en place une tactique et j’ai juste fait mon job sur le ring. Au fil des rounds, on a vu que les juges étaient justes.

Et puis il y a cette demi-finale, finalement perdue face à l’Italienne Irma Testa. Comment avez-vous vécu ce combat ?

Je le savais avant que ce serait un combat difficile. Elle a un bon coup d’œil, la moindre erreur se paie cher contre elle. Face à cette contreuse, il fallait un gros travail de préparation d’attaque. Le premier round je le perds, mais je gagne le deuxième. Tout se joue donc sur le troisième, et physiquement, je sais qu’il lui arrive d’avoir un passage à vide dans les fins de combats. J’ai fait l’erreur de me dire que j’allais lui mettre la pression dans le troisième round. Je me suis éloignée de la tactique qu’on a mise en place et je me suis trop jetée. J’ai mis trop d’envie et je lui ai facilité le travail. Elle a pu me contrer facilement et donner aux juges l’impression qu’elle dominait.

Après ces Mondiaux, dans quel état d’esprit êtes-vous pour la suite ?

Je sors grandie de ces championnats du monde et très motivée pour la suite. Je vais poursuivre la préparation après mon retour en France. Je vais avoir un stage avec l’équipe de France au CREPS de Nancy. Les Italiennes et les Coréennes seront présentes, ça va permettre de se mesurer à des adversaires de haut niveau. Le stage se soldera par rencontre France / Italie. Début mai, je participerai à un tournoi en République Tchèque. On verra alors si j’ai besoin de faire un autre tournoi ou si je poursuis une préparation classique avant les Jeux européens.

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