Anduze – Nîmes Olympique : Gard aux surprises…

Dimanche 3 décembre, les pensionnaires de Régional 2 du SC Anduze accueilleront leurs voisins du Nîmes Olympique pour le huitième tour de la Coupe de France. Une incroyable affiche entre deux équipes si proches et pourtant si éloignées. Reportage…

 
Des moments uniques, historiques et qui marquent à jamais un club. Dimanche après-midi, le SC Anduze accueillera le Nîmes Olympique au Stade Pibarot d’Alès pour le huitième tour de la Coupe de France. Une affiche exceptionnelle pour un club et toute une région. « C’était le tirage préféré des dirigeants et des joueurs. Ce derby face à Nîmes sera juste magnifique pour le club et notre public », explique d’emblée Stéphane Saurat, le coach gardois. Il faut dire que pour un club comme le SC Anduze, qui occupe la sixième place de sa poule de Régional 2, une affiche comme celle-là n’arrive qu’une ou deux fois dans son histoire. « On essaye d’alterner le championnat et la coupe de la meilleure des manières, ce n’est pas simple. Après, cela permet au moins de garder tout le groupe concentré et à l’écoute. Tous les joueurs veulent jouer ce match de coupe, ils sont tous très impliqués ».

Un coach habitué aux exploits…

Stéphane Saurat sait parfaitement de quoi il parle. Il y a quelques années, le technicien amenait l’Avenir Foot Lozère en seizième de finale de la Coupe de France. Défaits face au Havre de Ryad Mahrez ou encore Benjamin Mendy après avoir éliminé Arles-Avignon, qui évoluait alors en Ligue 2, les Lozériens avaient écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de la compétition. « Cela fait partie des plus gros exploits de la Coupe de France, je crois que nous sommes quatre ou cinq clubs à l’avoir réussi. J’ai eu la chance de le faire avec un groupe extraordinaire, j’ai d’ailleurs une grosse pensée pour le club, la ville. Mon équipe à Anduze est différente, l’adversaire le sera également puisque Arles luttait pour ne pas descendre. Cette année, Nîmes se rapproche de la Ligue 1, et je lui souhaite d’ailleurs de tout mon cœur une belle surprise en fin de saison », raconte l’entraîneur du SC Anduze, avec beaucoup de lucidité et de modestie. Un caractère qui lui a sûrement été précieux dans la quête de ses nombreux exploits. « C’est marrant car on retient beaucoup ces parcours dans ma carrière. La Coupe de France, c’est une compétition à part, extraordinaire, même si j’ai également fait de beaux parcours dans les autres coupes. Je n’ai pas de secret, mais je crois que c’est la preuve d’un groupe qui vit bien. En Coupe de France, tu as besoin d’une équipe solidaire, qui donne le maximum, qui se dépasse individuellement et collectivement. Si je dois avoir un secret, c’est celui du bien vivre ensemble. »

Car si la Coupe de France apparaît comme une compétition banale dans le monde professionnel, c’est en légende qu’elle est considérée par tous les footballeurs amateurs. Un monde que Bernard Blaquart, l’entraîneur du Nîmes Olympique, a vu de très près pendant de nombreuses années à Lunel, Vergèze ou encore à l’Entente Nord Lozère. « C’est plus difficile d’entraîner en R2 que dans le monde professionnel, même si la pression n’est pas la même. Je suis passé par là, je sais ce que c’est », commence d’emblée le coach nîmois. Une expérience qui incite le technicien des Crocos à la plus grande prudence à quelques heures de ce rendez-vous historique. « Ce sont des matchs qui ne sont pas simples à aborder, surtout que l’on vient de jouer deux rencontres importantes face à Bourg-Peronnas et Lorient. Il faudra trouver la motivation, c’est essentiel en Coupe de France, même si le championnat est forcément dans nos têtes ». Portés par une dynamique impressionnante, les Crocos sont en effet très performants en championnat depuis le début de saison. De nouveau victorieux cette semaine à Lorient, les Gardois sont deuxièmes de Ligue 2 et impressionnent par leur qualité de jeu et leur puissance offensive. Une réussite qui ne surprend pas le technicien du SC Anduze, Stéphane Saurat. « Bernard est quelqu’un que j’apprécie beaucoup humainement et sportivement. J’ai beaucoup de respect pour le travail qu’il a fait tout au long de sa carrière. » Symbole de l’esprit positif de la Coupe de France, et notamment dans ce derby 100% gardois, c’est également par des louanges que le coach nîmois décrit son homologue anduzien. « Stéphane est un bon gars, il faut qu’il me donne la recette pour briller en Coupe de France (rires). Je sais qu’il a souvent fait de gros exploits en coupe, c’est un très bon entraîneur qui mérite beaucoup de réussite ». 

Le SC Anduze devra tout donner…

Loin de l’image négative qui entoure parfois le football, la Coupe de France entretient cette dimension fédératrice depuis des décennies. Une dimension qui tient également son origine des exploits passés et futurs, que le SC Anduze compte bien épouser et rééditer. « On fera tout pour être à la hauteur du rendez-vous, le stade sera plein, tout un club et une partie des Cévennes seront derrière nous. Il ne faudra pas les décevoir et éviter de prendre une grosse gifle, car c’est une éventualité avec un tel écart entre les deux équipes. Mais je crois en mes joueurs, si on peut les embêter avec nos armes, notre cœur et notre volonté, on ne s’en privera pas. » Bernard Blaquart et ses joueurs sont prévenus, ils devront être à la hauteur pour ne pas tomber dans le piège et être les acteurs principaux d’une surprise dont seule la Coupe de France a le secret. L’enjeu est énorme, le suspense le sera tout autant dimanche à Pibarot. Mais au moins, il y aura un club gardois en 32èmes de finale dimanche soir…

Bérenger Tournier

 

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