Angélina Lanza : « J’ai été plus à l’écoute de mon corps »

France's Angelina Lanza in action during the T44/47/64 Long Jump Women during day one of the Muller Anniversary Games at The Queen Elizabeth Stadium, London. on 21th July 2018 Photo : Paul Harding / PA Images / Icon Sport

Licenciée au club de Lyon Athlétisme, la jeune athlète handisport de 25 ans a, en l’absence de blessures, vécu une riche année 2018 et entend bien continuer sur sa lancée cette saison avec en point d’orgue les Mondiaux, en novembre.

 

Vous faites partie des onze nommés pour les Lions du sport (le 5 février). Quel pourcentage de chances vous donnez-vous de gagner ?

(sourire) Je ne sais pas du tout, le pourcentage est quand même faible car il y a de bons concurrents également. Je suis honorée de faire partie de la liste des nommés et on verra bien le résultat.

Votre présence est due à vos performances. Quel est votre regard sur votre année ?

Je dirais qu’elle a été presque parfaite. Déjà, c’est la première année depuis longtemps que je n’ai pas de blessure. Donc j’ai pu exprimer mon plein potentiel avec, à la clé, ces 3 médailles dont 2 en or aux championnats d’Europe à Berlin (en catégorie T47, perte ou usage limité des membres supérieurs).

Comment avez-vous vécu ce moment ?

Comme une sorte de summum de ma carrière avec cette première Marseillaise pour moi. Cela a été l’aboutissement d’une saison sans faille et cela a procuré beaucoup d’émotions pour toute l’équipe avec mon coach (Thomas Verro) et mon préparateur physique (Jérôme Simian).

Comment gériez-vous ces blessures jusqu’à maintenant ?

J’en ai eues pas mal depuis 2013, surtout aux ischio-jambiers. C’était surtout en fin de saison : dans ces périodes, on est généralement bien affûté mais les corps sont de plus en plus fragiles, je le vivais mal. En 2018, on a trouvé le bon compromis et un équilibre entre les gros cycles de travail et les études et le projet professionnel à côté. J’ai été plus à l’écoute de mon corps, j’ai su m’accorder du repos à certaines périodes. La mise en place de ces stratégies m’a permis de vivre cette année sans blessure, j’espère que tout ça est derrière moi.

Quels sont vos objectifs pour 2019 ?

La grosse échéance, ce sont les Championnats du monde en novembre à Dubaï. Ce seront mes 3es Mondiaux, j’y vais avec de plus en plus de sérénité, de confiance dans ma préparation, j’ai hâte. Et puis, ce sera la dernière grosse compétition avant les Jeux de 2020 à Tokyo.

Que viserez-vous ?

Mieux que ce que j’ai réalisé jusque-là (5e au 100 m, 6e en longueur) : aller chercher des records, accomplir de meilleures performances et, j’espère, monter sur le podium. Je ne sais pas si je vais pouvoir m’aligner sur toutes les épreuves, on ne connaît pas encore le planning. Si les épreuves se chevauchent, je donnerais ma priorité à la longueur, même si j’ai hâte de voir ma progression sur le sprint.

Comment avez-vous commencé l’athlétisme ?

C’est mon père qui m’a inscrite au club du GUC à Grenoble (où elle est arrivée à 2 ans) quand je devais avoir 10 ans. C’était pour canaliser mon énergie. J’étais un peu touche-à-tout au début puis je me suis spécialisée en longueur puis je me suis mise au sprint. En 2010, Jean-Baptiste Souche, le responsable du haut niveau en équipe de France, m’a contactée. J’ai pris alors connaissance du handisport, c’est comme ça que j’ai commencé la compétition.

Comment vivez-vous votre handicap ?

Je le vis bien dans la mesure où mon handicap est de naissance (séquelles au bras gauche) donc je suis acclimatée de base. Je n’ai pas eu à m’adapter, c’est quelque chose qui ne me pose pas de problème. J’ai terminé en septembre des études de management et communication à l’IAE de Lyon que j’ai conciliées avec l’athlétisme. Aujourd’hui, je suis à la recherche d’un emploi, comme chargée de communication.

Propos recueillis par Alexandre Imbert
Quitter la version mobile