Après 26 ans de présidence au RC Cannes, Anny Courtade a souhaité prendre un peu de recul. Restée dirigeante et présidente d’honneur du club qu’elle a amené au plus haut niveau, cette grande figure du sport azuréen espère désormais ramener l’AS Cannes au sommet du football français. Entretien avec une femme admirable, courageuse et profondément altruiste…
Anny Courtade, vous avez récemment décidé de prendre un peu de recul avec le RC Cannes. En 26 ans, vous avez amené le club au sommet du volley-ball français et européen…
Oui, mais je n’en reviens toujours pas. On me demande toujours quelle est ma recette, mais je n’en ai pas. On l’a fait au fil du temps, grâce à des personnes formidables comme Yan Fang ou Victoria Ravva. On a également eu la chance d’avoir des joueuses exceptionnelles, c’était une vraie aventure humaine collective.
Vous attendiez-vous à une telle réussite lorsque vous avez repris le club ?
Jamais de la vie ! Je ne connaissais pas le volley-ball ; nous n’étions que septièmes du championnat et nous jouions dans la salle Carnot où l’on peut faire rentrer à peine cent personnes. Nous avons tout construit, il a fallu se battre pour que ce club ait une place. Tout était fait pour les garçons, les filles étaient plus un poids qu’autre chose. Il a fallu prouver, combattre et s’imposer.
Avec un immense succès…
Nous sommes le club le plus titré dans tous les sports collectifs confondus, filles et garçons. C’est une très grande fierté. Je me souviendrai toujours de notre premier Championnat de France et, bien évidemment, de nos deux titres européens. La première année, tout le monde pensait que c’était un accident. On a prouvé dès l’année suivante que ce n’était pas le cas.
Depuis quelques mois, vous êtes également très investie à l’AS Cannes, dans un club de football en totale déliquescence ces dernières années…
Je ne me suis pas lancée toute seule ; on est venu me chercher. J’ai refusé la présidence, je ne me voyais pas céder le volley pour devenir présidente du club de football. J’ai accepté de composer une équipe autour de personnes très solides et qualifiées. Nous avons une équipe très soudée, chacun a sa mission.
Avez-vous immédiatement accepté ce challenge ?
Non, pas du tout. Même si j’aime beaucoup le football et que je suis admirative de l’histoire de l’AS Cannes, j’étais très fâchée de toutes les péripéties qu’avait connues le club. Mais, après réflexion, j’ai accepté de retrousser mes manches et de repartir sur de nouvelles bases. Au début, c’était un non catégorique. Mais je me suis fait encore avoir. Cela dit, je ne ferai pas autant d’années qu’au volleyball (rires).
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