Antoine Dénériaz : « Un gros savoir-faire » 

Antoine Deneriaz during presentation of Team France for Winter Games PyeongChang 2018 on October 4, 2017 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Champion olympique de descente en 2006 à Turin, Antoine Dénériaz a marqué la grande histoire du ski français. Quelques années après sa retraite sportive, le sportif de Bonneville n’a pas abandonné le monde des sports d’hiver, bien au contraire. Entretien…

 

Antoine Dénériaz, David Poisson nous quittait il y a quelques jours. Vous avez été très touché par sa disparition…

C’est un drame, il n’y a pas de mots. Je pense surtout à sa famille, à sa femme, à son petit garçon et à sa maman. Je pense également aux habitants de Peisey, qui doivent être dans la douleur. Ce sont des petits villages où tout le monde se connaît, c’est une tragédie. Et puis connaissant bien le milieu et l’équipe, puisque David est arrivé trois ans avant que j’arrête ma carrière, j’imagine la douleur dans laquelle sont mes anciens collègues.

Vous avez récemment lancé la gamme Dénériaz de skis haut de gamme. Comment vous est venue cette idée ?

J’ai eu l’idée de lancer ma propre marque d’accessoires en arrêtant ma carrière. J’avais arrêté un petit peu du jour au lendemain, sans avoir réellement préparé ma reconversion. Le déclic, je l’ai eu parce que mon sponsor, Cébé, avait arrêté à peu près en même temps que moi. J’avais trouvé cela dommage, et je m’étais dit que je pouvais repartir dans une aventure similaire. C’est là que j’ai créé ma marque et que j’ai commencé à vendre des casques. Les années passant, au hasard de rencontres et d’opportunités, j’ai pu faire une première gamme de skis en série limitée avec un fabricant suisse (Zai), qui vend des produits de haute gamme, faits à la main avec des matériaux très chers. Au même moment, j’ai rencontré Alain Zanco, qui a développé des skis chez Rossignol pendant trente ans. Cela fait une dizaine d’années qu’il fabrique de très beaux skis, faits à la main et personnalisés. On a décidé de mettre nos valeurs en commun et de vivre cette aventure ensemble. On a développé des skis l’hiver dernier, qui arrivent cette année en magasin. C’est une première étape, c’est passionnant.

Avec l’ambition permanente de faire du haut de gamme…

Exactement, nous aimons travailler à la main, avec de beaux matériaux. Nous pouvons même personnaliser les skis, ce qui plaît beaucoup. Nous misons également beaucoup sur le service, les rapports humains. Notre ambition, ce n’est pas de faire des milliers de skis à la chaîne, mais de la petite quantité, de haute qualité. Il y a un gros savoir-faire, et partager cela avec nos clients, c’est un vrai bonheur. Il faut qu’il y ait une histoire derrière le produit, que ce soit fait dans les règles de l’art. Chaque paire qui sort de l’atelier est surveillée, observée. Et s’il y a le moindre défaut, les skis sont repris ou détruits. Notre ambition, c’est de faire du qualitatif. J’ai eu la chance de faire du ski de très haut-niveau, je connais la valeur du matériel, j’en ai toujours pris soin car je sais son importance dans la performance. Si je n’avais pas eu de très bons skis, je n’aurais jamais été champion olympique.

Propos recueillis par Bérenger Tournier

 

> Le site officiel des skis d’Antoine Dénériaz

 

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