Athlète de notre Team SPORTMAG, Mattéo Baud laisse cette fois la parole à Arnaud Durand, son entraîneur de ski de fond au sein de l’Equipe de France de combiné nordique.
Tout d’abord, après tout un été de travail et de stages, comment a évolué Mattéo ?
Pour ma part, c’est la deuxième saison que je le suis au sein du groupe de l’Equipe de France A. Mattéo est en progression, et il continue de s’améliorer. Pendant l’été, on a enchaîné différents cycles. Parfois plus pour la caisse, parfois sur des aspects plus techniques du tremplin. Mattéo a toujours été assez complet, et cette année, il a beaucoup progressé sur le ski de fond. Cela s’est ressenti sur les Grands Prix d’été, où il était parmi les meilleurs. Le niveau y est très dense, et ce n’est pas facile de se faire sa place.
« Mattéo a toujours été un bosseur »
Comment se passe votre accompagnement auprès des membres de l’Equipe de France ? En stage, mais aussi à distance ?
Tout l’été, on suit leurs entraînements à distance, oui. Concernant le travail et la nutrition, ils sont assez « pros » pour s’adapter et aller jusqu’au bout du programme. Chacun s’organise comme il peut selon ses contraintes, travail ou études, comme cela a été le cas pour Mattéo à une période. Pendant ces examens, ce n’était plus possible de travailler à 100% comme d’habitude. Il fallait s’adapter avant qu’il retrouve le groupe. Avoir des rassemblements en présentiel, c’est important pour échanger avec les sportifs. Et Mattéo a progressé aussi à ce niveau-là.
Justement, quels changements avez-vous pu observer pour Mattéo, au fil de ces deux ans avec les Bleus ? En quoi cette expérience olympique à Tokyo lui a servi ?
Ça a toujours été un bosseur, il encaisse beaucoup de charge de travail. Désormais, il arrive bien mieux à communiquer ses besoins ou ses problèmes. Il est de mieux en mieux organisé dans son emploi du temps et pour anticiper les choses. Mattéo est assez demandeur pour son entraînement, et c’est une bonne chose pour nous, pour essayer de l’accompagner au mieux. En tant qu’entraîneurs, nous avons besoin de cette communication. Il a mûri, et cela se ressent dans nos échanges.
« Il est jeune, donc encore fougueux et impatient ! »
Désormais, comment estimez-vous le potentiel de Mattéo ? Comment peut-il encore progresser ?
Il est encore très jeune, et il progresse de jour en jour, d’année en année. A l’entraînement, son niveau augmente en permanence. Forcément, il faudra encore un peu de temps avant qu’il ne gravisse aussi vite les échelons en compétition. L’objectif de Mattéo, la priorité, c’est qu’il arrive au top sur les prochains JO, en 2026. C’est à ce moment-là qu’il arrivera à maturité, ou quasiment. Je pense qu’il lui faut encore quelques saisons pour s’installer régulièrement dans l’élite mondiale. Il a déjà montré qu’il avait les moyens d’être aux avant-postes sur certains week-ends. Pour être encore mieux sur les grands rendez-vous, il doit gagner en régularité. Mattéo est jeune, donc encore fougueux et impatient ! Il veut que les choses arrivent plus vite, mais c’est justement avec le temps et le nombre d’années qu’il va progresser. Il se remet en question très vite : ce peut être une force, mais à une certaine dose.
Vous êtes en ce moment dans les derniers réglages avant l’hiver Quelles sont vos attentes autour de l’entièreté du groupe France cette saison ?
Actuellement, nous sommes en stage à Oberhof, en Allemagne. Nous avons avec nous six, sept athlètes qui peuvent être performants. Pour la Coupe du Monde, il nous faut en choisir quatre, le choix n’est pas si facile. Il y a une émulation très saine entre le groupe A et le groupe B de l’Equipe de France. Quoi qu’il en soit, on part avec les meilleurs. Cette saison, l’objectif est de continuer à progresser dans le classement mondial. C’est le premier palier de notre plan sur quatre ans, en direction de notre objectif olympique. Evidemment, les étapes de Coupe du Monde disputées en France et les championnats du monde sont particulièrement importants. Toutes les dates sont primordiales, mais celles-là ressortent encore plus !