Jules Pommery a remporté la première médaille française aux championnats d’Europe. Une médaille attendue dans la nuit de Munich, validée à 23h30.
Quelle différence entre la troisième et la quatrième place ? Parfois seulement quelques millimètres. Et quelques heures de délibération. Voilà le scenario au terme duquel Jules Pommery a remporté sa médaille de bronze en saut en longueur, hier soir à Munich.
“En athlé, il y a des pics d’émotions”
Le détenteur du record de France espoir disputait sa première compétition dans la cour des grands. Une première réussie puisque Jules Pommery décroche le bronze. Il a cependant fallu s’armer de patience avant de pouvoir se réjouir. En effet, sur son dernier essai, le Français a la même marque que le Britannique Jacob Fincham-Dukes et le Suédois Thobias Montler. Le classement se jouait ainsi sur les deuxièmes sauts. Auteur d’une moins bonne marque, le Français hérite de la médaille en chocolat. Les fédérations française et suédoise déposent alors un recours pour réanalyser le saut à 8,06 m du Britannique. La réclamation est validée : Jacob Fincham-Dukes a mordu la planche de quelques millimètres. Mais la décision a dû encore attendre l’examen du contre-appel de la fédération britannique.
Une longue attente pour le Français qui retient surtout avoir beaucoup appris de cette première compétition avec l’élite de l’athlétisme européen. Il espère aussi de belles médailles pour l’athlétisme français, en quête d’un second souffle après les championnats du monde. “Ça va me lancer pour la saison à venir. Ça va, j’espère, lancer l’équipe de France, j’espère qu’il y en aura encore plein d’autres et des plus belles”.
Jouer au handball ou concourir en athlétisme
Plus jeune, Jules Pommery pratiquait l’athlétisme et le handball Ailier, il profite de sa longue détente pour se rapprocher le plus possible de la cage. “Je ne maniais pas forcément bien le ballon mais j’étais athlétique”, résume-t-il. Un talent repéré par les centres de formations de handball comme d’athlétisme. Un choix aux allures de dilemme cornélien pour le sportif qui se tourne finalement vers la piste, et même le bac à sable. Très vite performant, il rencontre Robert Emmiyan, détenteur du record d’Europe, avec qui il s’entraîne toujours aujourd’hui. En 2019, il remporte son premier titre européen en junior. “J’ai ressenti à ce moment-là des sensations que je n’avais jamais eues dans le hand. Même si, en général, le hand c’est mieux car on joue au hand, pas à l’athlé. Mais en athlé, il y a des pics d’émotions”, explique Jules Pommery. Et ce n’est pas la nuit d’hier qui le contredira.
Solenn Ravenel
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