Championne de France de cross Elite à 21 ans, Manon Trapp sait qu’elle a changé de statut. Engagée dans la catégorie espoirs aux championnats d’Europe à Dublin, la licenciée de l’AS Aix-les-Bains ne se cache pas et vise le top 5.
Aux championnats d’Europe de cross, Manon Trapp sait qu’elle aura « la pancarte ». En novembre dernier, à Montauban, elle décroche le titre de championne de France à la fois en Espoirs et en Elite. A seulement 21 ans, elle relègue à plus d’une minute ses deux poursuivantes sur le podium. Et on parle de vraies clientes, avec Mekdès Woldu (triple championne de France en semi-marathon, 10km piste et 10km route) en dauphine et Leïla Hadji (championne de France du 5000m) sur la 3e marche. Après ce coup d’éclat, Manon Trapp sait qu’elle a acquis un nouveau statut : « Je le sens déjà c’est vrai. Rien qu’avec toutes les sollicitations médiatiques ! Sur la course, je sais que je serai attendue. »
Objectif top 5
A Dublin, elle est un potentiel espoir de médaille en U23, même si le podium sera très dur à accrocher. « Honnêtement il y a une forte concurrence, avec deux filles qui ont fait le 5000m aux Jeux de Tokyo quand même ! » rappelle la sociétaire de l’AS Aix-les-Bains. « En Juniors, j’avais fait neuvième, alors cette fois j’espère faire mieux. Si je fais top 5, c’est le top. » Avec le reste de la formation tricolore engagée sur la course, est-ce que l’on pourrait voir une course d’équipe ? Elément de réponse : « On est toute conscientes qu’on peut faire un podium et jouer la gagne ensemble. Quand on sera regroupées, on mettra en place une stratégie. »
Seulement quatre ans d’athlétisme
Si elle ne s’est pleinement lancée dans l’athlétisme que depuis quatre ans, Manon Trapp a vite décollé vers le haut niveau. D’abord à fond dans le judo, au point de devenir ceinture noire, elle fait aussi de l’équitation avant de choisir l’athlétisme. « Ça m’a toujours ressourcé de partir faire du footing dans la forêt. Je faisais quelques courses dans ma ville, j’adorais ce genre de défis et d’effort. Et comme en plus ça marchait bien pour moi, je me suis lancé. » Elle prend une licence à Boulogne-Billancourt, puis arrive à Aix-les-Bains cette année, pour suivre ses études. Pas toujours évident de conjuguer master de géographie et sport de haut niveau. « Surtout que mon emploi du temps change tout le temps ! » rigole l’étudiante-sportive.
« Le cross, c’est bien plus excitant que la piste ! »
Ses distances de prédilection, le 5000m et le 10 000m. Mais la piste ce n’est pas ce qu’elle préfère : « le cross c’est bien plus mouvementé, on joue avec le terrain, les parcours sont différents… C’est bien plus excitant que la piste où on tourne en rond… La route en revanche j’aime bien. Mais tant mentalement que physiquement, pour les sensations en course, je préfère le cross. » Avec Paris 2024 dans un coin de la tête, Manon Trapp a encore une longue route dans l’athlétisme. Prochaine halte, Dublin.