Le 14 janvier, la Ligue d’aviron des Pays de la Loire a lancé l’année 2023 avec son assemblée générale. La diversification des pratiques, les JO 2024, les cyanobactéries : les enjeux sont nombreux. Hubert Braud, président de la Ligue, a accepté de répondre à nos questions.
Avez-vous retrouvé la dynamique d’avant-Covid au niveau des licenciés ?
Hubert Braud : On a même augmenté le nombre de pratiquants. Même si le nombre de licences classiques est stable. La diversification des pratiques fait qu’on a un nombre de licences plus élevé. Les licences indoor et surtout les licences découvertes se sont développées. Alors que le nombre de clubs, lui, n’a pas évolué. Nous sommes toujours à 20 clubs dans la région.
Comment le projet de la Ligue s’articule-t-il entre le haut niveau et l’accessibilité de l’aviron ?
HB : Dans la mesure où on accueille sur Nantes un pôle France et un pôle espoir, le haut niveau est représenté. Mais on doit faire vivre l’aviron sur le territoire. On développe des pratiques comme l’aviron scolaire, l’aviron en mer et l’aviron indoor. L’année dernière, plus de 5 000 élèves ont pratiqué l’aviron dans le cadre scolaire. Le haut niveau nous intéresse tout de même. Car on désire avoir plus d’athlètes de la région dans le pôle France. La fédération nous aide avec le développement de l’Aviron Santé. Elle a mis en place la formation adaptée. Elle a proposé des contenus à destination des ligues pour nous aider à diversifier la pratique. La fédération nous permet financièrement de disposer d’un cadre privé, car nous ne disposons pas de cadre d’Etat.
Quels sont les projets de développement en cours ?
HB : Dans notre région, il n’y a pas de bassins conformes aux normes de compétitions. Par contre, sur la pratique mer, on a une vraie expertise. On a organisé des compétitions nationales à Pornic et à Saint-Nazaire. Il est clair qu’il y aura d’autres épreuves nationales. En Pays de la Loire, on se positionne pour un éventuel pôle national dédié à la mer. Saint-Nazaire est un des seuls sites en France où toute la compétition est visible depuis la terre. Le Beach Rowing se développe également. Ce slalom qui part depuis la plage est plus ludique. Concernant l’indoor, on a fait la neuvième édition de notre compétition dédiée l’année dernière. On a profité de l’ouverture du nouveau CREPS, cette compétition est un vrai succès. Mais la mise en place de l’aviron indoor change le fonctionnement habituel des clubs. Développer cette pratique vers un nouveau public est compliqué structurellement.
À quel point la région est-elle touchée par le problème des cyanobactéries ?
HB : Les cyanobactéries sont un problème dans tout le pays. C’est une vraie difficulté, car on est confronté à une multitude d’acteurs qui fixent les règles. Localement, on a beaucoup d’interlocuteurs différents. Ça touche toutes les pratiques organisées en club. Les individus ne voient pas les arrêtés, personne ne contrôle. Donc rien n’empêche des personnes d’aller se baigner. Alors qu’on ne peut pas pratiquer. C’est un vrai handicap qui a poussé les clubs de sports nautiques à se rassembler pour porter une voix commune. Les décideurs se réfugient derrière le principe de précaution. De plus, on a une structure qui est un centre de préparations aux Jeux 2024. On est donc censé pouvoir accueillir des équipes, mais comment on fait s’ils ne peuvent pas aller sur l’eau ?