Vice-champion de France du saut à la perche ce week-end à Albi, Axel Chapelle revient sur le pacte de performance qu’il a signé avec l’entreprise immobilière ATLAND, et sur tout ce que lui apporte cette nouvelle directive du ministère des Sports.
Comment vous êtes vous retrouvé en contact avec une entreprise comme ATLAND ?
Le ministère des Sports a mis en place ce pacte. Il a demandé à toutes les fédérations de choisir des sportifs que les entreprises pourraient aider à s’améliorer. À partir de là, la Fédération d’athlétisme m’a demandé de faire un CV. ATLAND a ensuite sélectionné plusieurs CV et j’ai rencontré le président de l’entreprise dans son bureau aux alentours de février. On a discuté de ma carrière, de mes ambitions, de ce que je voulais faire plus tard. Ça s’est très bien passé, il m’a choisi, et quelques semaines après, on a signé.
En quoi consiste ce pacte de performance ?
Le pacte de performance c’est un peu le nom du ministère, nous ce qu’on a signé c’est un contrat d’image. Pour résumer, l’entreprise peut utiliser ma voix, mon image, mes actions, mes performances pour sa communication, et eux en contre-partie ils m’aident financièrement. Dans un premier temps, il y a une aide pécuniaire, et dans un second temps une aide professionnelle. Là, on ne l’a pas encore fait parce que je suis en pleine saison sportive mais, dès que j’aurai du temps libre, je visiterai l’entreprise, les locaux, et voir quel métier serait susceptible de m’intéresser pour mon après carrière.
Votre attirance pour l’immobilier a-t-il favorisé votre entente avec ATLAND ?
J’ai toujours tout regardé parce que je ne savais pas réellement ce que je voulais faire. L’immobilier, c’est un domaine où je me suis toujours dit que ça pouvait m’intéresser. Quand ils m’ont contacté, je me suis renseigné sur l’entreprise et leurs secteurs d’activités, c’était plutôt intéressant, et pas seulement financièrement. Je n’ai pas fait d’études dans le domaine de l’immobilier, mais disons que c’est un milieu qui m’attire plus que d’autres par exemple.
Est-ce que ce pacte de performance vous permet de vous focaliser uniquement sur l’aspect sportif ?
Bien sur que ça aide. C’est vraiment basé sur la performance. Leur soutien financier me permet d’avoir du meilleur matériel, j’ai également pu engager un kiné qui vient avec moi sur les compétitions. Avant ce contrat, je n’aurais jamais pu me le permettre. Avec eux, je n’ai clairement pas de limites, si j’ai besoin de quelque chose, je le prends, c’est fait pour ça. Et puis, ça me rassure dans le sens où si j’ai une galère, cela m’aidera à rebondir.
Avoir ce type de contrat, comme Tony Yoka ou Estelle Mosselli, qui sont champions olympiques, ça vous motive encore plus ?
Oui, mais j’ai pas eu besoin d’avoir ces contrats pour avoir de l’ambition (rires). Après, je me dis que leur soutien ne peut que m’aider. Ils suivent mes performances attentivement, ils m’aident comme ils peuvent, donc oui, ça ne peut que être bénéfique. Je ne sais pas si j’arriverai à gagner les plus grands titres, mais cela me permet de mettre toutes les chances de mon côté.
Quels sont vos objectifs pour la Coupe du monde d’athlétisme à Londres ce week-end et pour la suite de la saison ?
À Londres, ça va être une découverte parce que c’est la première édition. Le plateau sera très relevé avec le champion du monde, le vice-champion du monde et le quatrième des derniers championnats du monde (Axel a fini 6ème lors des mondiaux, NDLR). C’est des mecs qui sautent tous plus haut que moi pour l’instant. L’objectif c’est de rapporter le plus de points pour la France. Après, à titre personnel, je me suis fixé de me rapprocher le plus possible des 6 mètres, et cela passe par les 5 mètres 90. Malheureusement, je me suis blessé au dos au début de saison, j’ai été arrêté deux mois. Ce week-end, ça va être ma deuxième compétition de l’année, on va voir comment ça se passe. Je vais faire du mieux que je peux.
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Qu’est ce que le pacte de performance ?
Mise en place par le ministère des Sports il y a quelques années, le pacte de performance permet à des sportifs potentiellement médaillables aux JO de se faire accompagner financièrement par des entreprises. Ils sont choisis par leur fédération respective. En échange, les entreprises exploitent l’image de l’athlète. Un contrat gagnant-gagnant dans la carrière du sportif, mais également dans l’après-carrière, puisque l’entreprise s’engage à financer une formation à l’athlète dans un objectif final d’embauche.