Baptiste Thiery, un talent prometteur à la perche

Perchiste de 19 ans déjà médaillé aux Jeux Olympiques de la jeunesse et auteur de la deuxième meilleure performance française juniors en décathlon cette année, Baptiste Thiery vise une participation aux JO 2024. Portrait de ce jeune athlète français.

 
Pouvez-vous présenter votre parcours sportif ?
J’ai commencé l’athlétisme en Martinique à 3 ans, dans le club où mon père était entraîneur, je touchais un peu à toutes les pratiques. J’ai également pratiqué plusieurs disciplines comme le tennis, la natation, la gymnastique ou encore le handball, mais c’est l’athlétisme qui est resté et j’ai commencé la perche à 8 ans. En 2020, je suis venu à Paris, notamment parce que j’avais des affinités avec un entraîneur à l’INSEP et surtout par manque de concurrence et de compétition en Martinique.
 
Comment vous est venue l’envie de faire de la perche ?
J’ai choisi de faire de la perche car c’est la discipline où j’étais le plus fort, où j’ai réalisé le plus de performances. En plus, mon père s’est lancé dans la perche lui aussi en tant qu’entraîneur, du coup j’ai progressé avec lui. C’est une discipline qui nous passionne tous les deux.
 

 
Avez-vous déjà rencontré des difficultés importantes ?
Des blessures, je pense que c’est commun à plein d’athlètes. J’ai aussi eu un problème de piqué, c’est-à-dire je n’arrivais plus à impulser au décollage, cela a duré pendant un an. Grâce à un préparateur mental, j’ai réussi à me débloquer. Heureusement j’ai continué à faire du décathlon et avec ces performances-là, j’ai réussi à m’en sortir.
 
Vous avez remporté une médaille d’or en 2018 aux Jeux olympiques de la Jeunesse, qu’en avez-vous retiré ?
Cette année-là était forte en émotions car pour participer à ces JOJ il faut déjà gagner le championnat d’Europe. J’ai remporté mon premier titre, j’arrivais donc sur une dynamique de favori et de challenger, avec déjà un esprit de vainqueur. Je savais qu’il y avait truc à jouer, il n’y a pas eu un moment où j’ai douté car je savais que j’en étais capable.
 
Cette victoire vous a-t-elle davantage motivé à continuer dans cette voie ?
Après cette victoire, j’ai eu une vision différente de l’athlétisme car je suis entré plus dans le haut niveau et la professionnalisation du saut à la perche. Mais ce sport reste une passion que je partage avec mon père.
 

 
Quels sont vos objectifs de carrière ?
Les JO de Paris en 2024 sont évidemment le fil conducteur, mais depuis que j’évolue dans le haut niveau, j’ai des objectifs à long terme, notamment d’intégrer l’équipe de France 1, de participer aux championnats du monde aux États-Unis en 2022 et surtout de ramener une médaille.
 
Est-ce que cette période difficile a eu des impacts sur vos performances ?
Pendant le premier confinement, je n’étais pas affolé. Avec mon père, nous avons pris le temps de nous poser. Je m’entraînais tous les deux jours pour maintenir un rythme donc le temps ne m’a pas paru long. En plus, j’avais effectué une bonne saison donc ça n’a pas trop eu d’impact sur mes performances. Mon état d’esprit a toujours été le même. Concernant l’annulation des championnats de France jeunes qui devaient avoir lieu en octobre, j’arrivais en bonne forme car la saison a été longue, j’étais complètement favori, mais les conditions en automne ne sont pas très bonnes. C’est toujours un petit coup au moral mais dès l’annonce, je me suis directement focalisé sur l’avenir.

Propos recueillis par Aurore Martin
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