Benjamin Thomas : « Un titre à défendre et deux autres à chercher »

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Sélectionné pour les Mondiaux UCI sur piste de Glasgow (3-13 août), Benjamin Thomas évoque ses ambitions à quelques jours de son entrée en lice.

Cette préparation était-elle celle que vous aviez prévu pour les championnats du monde ?

« Pas vraiment. J’aurais dû arriver depuis le Tour de France. J’ai connu quelques problèmes physiques, notamment sur le Dauphiné où j’ai été malade. Ça a perturbé un peu mon approche du Tour de France et en accord avec mon équipe, on a décidé de ne pas s’aligner sur la Grande Boucle car y participer en étant à 80% n’était pas la bonne solution. Quand on voit à quel point la compétition a été dure dès la première semaine, je considère que s’y présenter à 80% aurait été un échec. Cela ne m’aurait pas servi dans la préparation du Mondial ou dans ma saison. Je prendrai part à la Vuelta, notamment à la fin de l’été. Cela a été plus raisonnable. On va dire que j’ai pu préparer ces championnats du monde différemment, avec un stage en altitude et un bon stage de préparation depuis hier (le 24 juillet, l’interview a été réalisée le 25 juillet, ndlr).

Avez-vous envisagé de participer au Tour de Wallonie ?

Cela a été évoqué. On a fait le choix d’un long stage en altitude. C’est quelque chose qu’on met en place en vue des JO. C’était l’occasion de faire ce stage d’altitude. La participation à la Wallonie a été évaluée en fonction de ça. Un stage en altitude allait m’apporter plus pour le futur, notamment sur des courses sur route. On verra notamment sur la Vuelta ou l’an prochain. Par rapport à une participation en Wallonie, ça a été vite pesé et au final, je pense que je ne regrette pas. J’espère avoir fait le bon choix pour la suite de la saison.

« Une médaille en poursuite nous assurerait 90% de la qualification aux JO »

Le Tour et les Mondiaux étant rapprochés, était-ce bénéfique de ne pas participer à la Grande Boucle ?

Je savais déjà que ça allait être tendu pour arriver à Glasgow en bonne condition. On sait qu’en sortant du Tour de France, il y a beaucoup de fatigue accumulée. C’était un pari. On ne saura pas s’il s’est révélé fructueux ou non. On va dire que cette non-participation au Tour a facilité la préparation pour Glasgow. Ce n’était pas le plan initial. Je le répète : entre faire le Tour de France à 80 % ou ne pas le faire, le choix ne se posait pas.

Vous allez prendre part à l’américaine avec Thomas Boudat. Est-ce un essai ?

On a fait l’américaine ensemble à Hamilton en Coupe des nations. Ce n’est pas vraiment un essai parce qu’on fonctionne vraiment à trois sur cette discipline de l’américaine, un peu comme ce qu’on avait fait aux Jeux de Tokyo avec Donavan Grondin (médaille de bronze). Il n’y a pas vraiment d’équipe d’américaine définie. On travaille vraiment à trois et les choses sont claires entre nous. Là, sur les Mondiaux, c’est avec ça, avec Thomas, pour voir notre association sur un championnat du monde, chose qu’on n’a pas faite encore. Avec Donavan Grondin, j’ai pu le faire l’an dernier. L’ambition ne change pas. C’est de toujours remporter la course et accrocher le podium. On est habitués à travailler ensemble. Quand on fait des séances d’américaine, on est tout le temps tous les trois donc on n’a pas vraiment de difficultés à changer de partenaire. C’est juste des petits automatismes qui changent.

Vous jouez la qualification pour les JO en poursuite par équipes. La préparation est-elle la même que l’année dernière ?

C’est un peu pareil si je dois comparer par rapport à l’an dernier où il y avait les championnats d’Europe dans la même période que Glasgow. Tous les coureurs avaient pris part à un stage en altitude, sauf moi qui avais participé au Tour de France. Cela s’était très bien passé à Munich où on avait vraiment eu des bonnes performances. On a un peu reproduit le même schéma cette année en changeant un petit peu nos méthodes de travail, en essayant d’aller plus vite. L’an dernier, on a mis des stratégies en place, notamment une stratégie avec un relais. On a testé des choses. C’était l’année où on pouvait se permettre de tester des choses. Cette année, on est revenus à des choses plus traditionnelles. On travaille vraiment cette discipline de la poursuite cette année pour s’assurer notre qualification. Le résultat en poursuite qualifie également pour l’omnium et l’américaine. C’est la poursuite la course la plus importante de cette année. Entrer dans le carré final serait vraiment une grosse performance et nous assurerait quasiment 90 % du billet pour Paris.

« Je ne me rends pas aux Mondiaux pour y participer »

Est ce qu’il y a une pression supplémentaire sur ces Mondiaux, sachant qu’il y a beaucoup de points distribués pour les quotas olympiques ?

La pression, on l’a sur tous les championnats. On prend ce tournoi de poursuite comme si c’était un championnat d’Europe ou une Coupe du monde. La pression est la même avant de monter sur la piste. Il ne faut pas ajouter de pression supplémentaire en se disant qu’on joue la qualification. Si on est capable de rouler en 3’45 sur les entraînements ou la veille, pourquoi ça ne marcherait pas le jour de la course ? Il faut faire ce qu’on sait faire et le jour de la course, tout donner et ne pas se poser de questions. On verra les performances des autres équipes. De notre côté, il faut être irréprochable. C’est ce qu’on s’applique à faire en stage, à chaque entraînement, à être vraiment concentré, comme si c’était la compétition. On prend ces Mondiaux comme une compétition et pas comme une préparation pour les Jeux.

Pensez-vous à votre titre à défendre sur l’américaine aux Mondiaux ?

Etant un compétiteur, je ne me rends pas aux championnats du monde seulement pour y participer. Chaque année, j’essaie de ramener des médailles. On essaie de performer dans les épreuves par équipes. On ne part pas dans une stratégie de se cacher avant les Jeux. On part vraiment dans l’optique de performer, de faire nos courses. Le titre est à défendre sur l’américaine mais il est à chercher dans les deux autres disciplines et dans toutes les autres disciplines pour tous les athlètes. »

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