Benjamin Toniutti : « Content d’évoluer à ce niveau »

Benjamin Toniutti during the FIVB Volleyball Men's Club World Championship Poland 2017 match between Kedzierzyn Kozle and Sarmayeh Bank on 12th December 2017 Photo : Rafal Rusek / Newspix / Icon Sport *** Local Caption *** www.newspix.pl mail us: info@newspix.pl call us: 0048 022 23 22 222 --- Polish Picture Agency by Ringier Axel Springer Poland

Après la première défaite de Zaksa en dix-huit matchs, Benjamin Toniutti, capitaine des doubles champions de Pologne et de l’équipe de France de volley, revient sur cette défaite et sa saison avec son club.

 

Comment expliquez-vous ce premier revers de la saison en Championnat ?

On n’a pas fait notre meilleur match de la saison et eux ont très bien joué, ils sont arrivés sans pression avec l’intention de casser notre série comme chaque équipe voulait le faire contre nous. Nous avons bien débuté, avec un bon premier set, ensuite, nous nous sommes un peu effrités au fur et à mesure du match, avec une moins bonne qualité de service que d’habitude, c’est à mon avis ce qui a fait la différence.

Vous étiez jusqu’ici invaincus en Championnat mais aussi en Ligue des champions, commenciez-vous à ressentir un peu de pression pour poursuivre cette série ?

Non, il n’y avait pas de pression particulière, c’est plus les médias qui parlaient de ce record, nous, on y faisait attention parce que c’était quelque chose d’historique, mais ça ne rajoutait pas de la pression et nous abordions chaque match avec l’intention de le gagner, sans penser au record. Et nous savions très bien que la série allait s’arrêter un jour, que nous n’allions pas gagner tous les matchs de la saison, même si ça aurait été beau. Maintenant, cette défaite tombe une semaine avant la Coupe, ça nous fait une petite piqûre de rappel avant d’aborder cette échéance importante pour nous.

Cela fait maintenant votre troisième saison à Zaksa, avez-vous l’impression que l’équipe est encore plus forte cette saison ?

C’est difficile de dire si nous sommes plus forts ou non que les saisons précédentes, mais par rapport aux autres équipes, je pense que nous avons l’avantage d’être très stables au niveau du groupe, nous n’avons pas changé beaucoup de joueurs depuis trois ans, ce qui fait que nous avons l’avantage de nous connaître parfaitement. Nous formons un groupe solide et soudé, nous sommes une équipe dure à jouer. C’est forcément plus facile de jouer avec des joueurs que l’on côtoie depuis longtemps. Et pour les adversaires, ça crée un peu le doute.

Cette stabilité explique-t-elle le fait que vous ayez d’ores et déjà prolongé d’un an votre contrat vous liant à Zaksa ?

Oui, ça joue forcément. Je me sens bien ici, je considère que depuis trois ans, Zaksa fait partie des meilleurs clubs en Europe : cela fait deux ans de suite que nous gagnons le Championnat de Pologne ; la saison dernière, nous avons terminé en tête de notre poule de Ligue des champions, nous sommes encore premiers cette saison, les résultats parlent d’eux-mêmes. C’est en plus un club très bien structuré qui m’a montré qu’il voulait tout faire pour me garder, c’est un ensemble de choses qui a fait que j’ai décidé rapidement cette saison de prolonger ici.

Vous n’avez pas encore atteint le Final Four de la Ligue des champions, est-ce un objectif devenu important pour le club ?

Pour l’instant, notre parcours est plus que positif, puisque nous avons gagné nos trois premiers matchs dans un groupe assez difficile avec Izmir, Trento et Maaseik. Après, ce serait prétentieux de dire que nous allons gagner la Ligue des champions car il y a des équipes plus fortes que nous, comme Kazan, Macerata et Perugia, mais c’est sûr que nous avons envie d’aller le plus loin possible. On sait très bien qu’en Ligue des champions, il y a toujours une part de chance au tirage au sort lorsque l’on sort de la poule. Si on sort de notre poule cette année, on espère avoir un tirage un peu plus clément que l’année dernière, car on a eu le pire tirage qu’on pouvait avoir : on avait terminé premiers de notre poule en battant Moscou et on s’est retrouvés à jouer Belgorod avec derrière Kazan si on passait.

Vous avez joué en décembre le Championnat du monde des clubs en Pologne, Zaksa y a d’ailleurs subi ses premières défaites de la saison, comment avez-vous vécu cette compétition ?

Nous avons perdu contre Macerata dans un magnifique match au couteau, nous avons des regrets par rapport à ce match, ensuite nous avons perdu contre Sada Cruzeiro qui avait gagné les trois dernières éditions, donc ce sont deux défaites contre des équipes qui étaient vraiment au top niveau mondial. Bien sûr qu’il y a de la déception, mais je pense que nous avons montré un beau visage sur ce Championnat du monde des clubs et nous avons vu ce qu’il nous manquait pour arriver au niveau des meilleures équipes du monde.

Place ce week-end au Final Four de la Coupe de Pologne, avec une demi-finale samedi contre Gdansk, quel regard portez-vous sur cette équipe ?

C’est une équipe qui a des résultats assez irréguliers. En début de saison, je les voyais largement aller en demi-finales du Championnat et/ou de la Coupe, ça ne me surprend donc pas de les voir en demi-finales de la Coupe, car c’est une formation qui a été très bien construite, très physique. Quand ils sont bien, ils sont vraiment très dangereux, je pense que ça va être une grosse demi-finale et un match très dur à gagner.

L’autre demi-finale met aux prises Belchatow à Varsovie, l’équipe surprise de la saison, emmenée notamment par Antoine Brizard, comment jugez-vous son parcours ?

C’est vrai que c’est l’équipe surprise, troisième du Championnat derrière nous et Belchatow. C’est un club porté par un nouveau sponsor qui veut créer quelque chose de grand. Cette année, ils sont en phase de construction mais ils ont déjà construit une très belle équipe et une de leurs forces, c’est qu’ils jouent sans pression, et ce sera encore le cas le week-end en Coupe. Leur demi-finale contre Skra sera donc très intéressante, d’autant qu’ils jouent très bien en ce moment, ils arrivent avec beaucoup de confiance. Quant à Antoine, il joue lui aussi très bien, cela a été un point très positif pour lui d’avoir un entraîneur français avec Stéphane Antiga pour sa première expérience à l’étranger, ça l’a beaucoup aidé. Si Varsovie est troisième, ça veut dire que le passeur joue bien, donc je suis content pour lui parce que c’est un gars qui travaille beaucoup et mérite de jouer au plus haut niveau.

Comme lui, vous enchaînez les bons matchs avec Zaksa, on a l’impression que vous n’avez pas eu de coup de mou après la longue saison internationale en équipe de France…

Et pourtant, après la World Grand Champions Cup au Japon, je suis venu directement en Pologne sans même passer par la France, parce que cinq jours après, j’avais la Super Coupe à jouer. Je n’ai pas revu la France depuis début septembre, je n’ai eu aucun break. Mais ça va, je tiens le coup. Physiquement, ce n’est pas toujours facile, mais le fait de jouer dans un grand club joue beaucoup sur la motivation, je suis content d’évoluer à ce niveau, avec beaucoup de responsabilités. Et c’est positif pour l’équipe de France de voir autant de joueurs dans des grands clubs où ils ont la possibilité de gagner des titres, ce qui leur donne un maximum de confiance au moment de retrouver l’équipe nationale.

Parlons justement de l’équipe de France, que vous a inspiré le tirage au sort du Championnat du monde ?

C’est une poule assez équilibrée, avec trois équipes très fortes, le Brésil, le Canada et nous, et trois équipes un peu moins cotées mais qui jouent bien. On avait vu la Chine au TQO au Japon (en mai 2016), ils nous avaient posé beaucoup de problèmes, même chose pour les Pays-Bas lors du dernier Championnat d’Europe, et l’Egypte est une équipe assez souvent championne de son continent, il faudra s’en méfier. C’est donc un groupe assez homogène dans lequel on sait, avec la formule du Championnat du monde, qu’il faudra gagner le maximum de matchs, parce que sinon, la mission deviendra compliquée.

Aurez-vous sur cette compétition un petit sentiment de revanche par rapport au Championnat d’Europe ?

Oui, forcément, c’est comme après les JO, on n’a pas bien joué, on a raté notre compétition, donc bien sûr que nous avons envie de nous rattraper. Après, cet échec de l’Euro a été vu comme une tragédie, ce qui est normal vu que cette équipe doit faire mieux, mais cela a aussi été vu comme ça, parce que nous avions gagné la Ligue Mondiale avant, une compétition que personne ne s’attendait à nous voir gagner avec ce nouveau groupe rajeuni. Or, ça n’empêche que ce groupe est toujours jeune, avec des joueurs encore nouveaux, et que nous avons joué toutes les compétitions de l’année dernière avec un six différent des saisons précédentes, les repères ont pas mal changé. Maintenant, nous aurons cette année d’expérience en plus l’été prochain et nous allons bien sûr tout faire pour continuer à avoir de bons résultats.

La rédaction

 

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