Bernard Lions est l’auteur de l’autobiographie de Jean-François Larios « J’ai joué avec le feu », parue chez Solar Éditions. Entretien avec le journaliste de L’Équipe.
Bernard Lions, comment a germé l’idée d’écrire cet ouvrage ?
J’ai rencontré Jean-François Larios il y a deux ans et demi à l’occasion de la sortie de mon précédent livre, La légende des Verts par ceux qui l’ont écrite. Il m’avait alors demandé d’écrire ses mémoires. Il m’avait dit : “Je ne veux pas partir sans que les gens sachent”. Je lui avais donné ma parole et je l’ai tenue.
Comment s’est déroulé le processus d’écriture ?
Nous avons passé une semaine ensemble, fin mai, à Pau, avant sa dernière opération. Je lui ai envoyé le manuscrit à la fin du mois d’août. Pendant une semaine, je ne l’ai pas lâché. Il habitait dans sa maison, moi je logeais dans un hôtel juste à côté. Nous avons passé des journées, des soirées et des nuits ensemble. C’est un personnage incroyable.
Dans cette autobiographie, nous apprenons qu’il a eu une relation avec la femme de Michel Platini…
Il a brisé le plus lourd tabou du football français. Tout le monde en parlait dans le milieu. Mais Larios n’en avait jamais publiquement fait état. Il a vécu une grande histoire d’amour de deux ans avec la femme de Platini. Cela a brisé sa vie.
Comment a réagi Michel Platini ?
A l’époque, il était au courant de cette relation. Je l’ai prévenu avant la sortie du livre que ce sujet allait être évoqué. Je lui ai expliqué que j’avais donné ma parole. Mais cela m’a posé un cas de conscience car Platini est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de respect. J’aurais pu mettre une clause et apparaître comme un nègre. Mais cela n’aurait pas été courageux.
Larios révèle également qu’il s’est dopé durant sa carrière de joueur. Aujourd’hui, les cas de dopage sont extrêmement rares dans le football. Comment l’expliquer ?
C’est simple. En matière de foot, l’organisateur est également le contrôleur. C’est comme si, sur le Tour de France, ASO (Amaury Sport Organisation) s’occupait des contrôles anti-dopage. Dans l’histoire de la Coupe du monde, on dénombre seulement 3 cas de dopage.
Jean-François Larios a gagné énormément d’argent en tant que footballeur, au jeu, mais aussi en tant qu’agent. Il est aujourd’hui ruiné…
Il dit qu’il est “un clochard de luxe”. C’est quelqu’un de très généreux, qui a pensé à faire le bien autour de lui. Il n’a pas ménagé ses efforts et il s’est fait ruiner. Aujourd’hui, il vit avec une petite retraite, il roule dans une vieille AX. Il est hébergé chez son fils. C’est notre George Best à nous, il a été marié à Miss Suède. C’est le premier people du foot français. Il était beau comme un camion. Il avait été élu parmi les 25 français les plus beaux à l’époque.