Bertrand Layec : « Inverser la méthode de recrutement des arbitres »

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Le VOR est le nouveau dispositif lancé par la Ligue de Bretagne de Football pour répondre au manque d’arbitre et de bénévoles. L’ancien arbitre international, Bertrand Layec, nous en dit plus.

Comment ce nouveau dispositif est-il né ?
Bertrand Layec : L’objectif est d’inverser la méthode de recrutement des arbitres. L’idée est d’abord de connaître les personnes, leurs envies, leurs possibilités, pour ensuite avoir des propositions ciblées. Partant de ce principe-là, mon réseau m’a permis de rencontrer des professionnels qui utilisaient cette méthode en entreprise. On collabore donc avec Opecom qui développe cet outil qu’est le VOR.


En quoi consiste le VOR ?

BL : Cela consiste en un formulaire avec des questions ouvertes qui vont permettre au club d’identifier chaque profil. En fonction des réponses, un référent pourra ensuite échanger directement avec des personnes susceptibles d’occuper des fonctions d’arbitres ou de bénévoles. Car ces questions permettent également d’identifier d’autres rôles essentiels aux clubs. Lorsque début 2022, l’outil a été mis à disposition de quelques clubs, on a tout de suite vu les résultats. Certains ont même pu recruter des bénévoles à des postes importants. Donc on sait que ça fonctionne. L’objectif est de l’intégrer au millier de clubs de la région en deux ans.

« On sait que ça fonctionne »

Le manque d’arbitres est-il aujourd’hui le principal problème des clubs ?
BL : Oui, chacun a subi le Covid, chaque club subit une baisse du nombre de bénévoles. Ce sont des rouages essentiels qui manquent cruellement. On a trop longtemps été inefficace pour attirer les arbitres. Plusieurs décennies ont passé avec des mesurettes. Aujourd’hui on met réellement en place un vrai programme ambitieux pour permettre aux clubs d’identifier les arbitres.

Quels sont les principaux freins pour attirer vers l’arbitrage ?
BL : Il y a une raison sociétale qui fait que de manière générale, ces fonctions d’ordres sont moins attrayantes. Et puis on a parfois délaissé nos arbitres. Surtout par manque de moyens humains, les arbitres n’étaient pas assez suivis et ont quitté rapidement l’arbitrage. Les cas d’agressions ont également un rôle, mais ils ne représentent qu’un faible pourcentage sur la totalité des matchs joués donc ce n’est pas la seule cause.

Êtes-vous suivis par la fédération ou d’autres ligues sportives intéressées ?
BL : La fédération ne nous suit pas directement pour le moment. Mais le président Le Graët est venu à une assemblée générale et il s’est montré très intéressé par le projet. Pour les autres sports, pas directement non plus. Mais le principe est transposable, donc nul doute que notre collaboration avec Opecom leur permettra de l’étendre à d’autres ligues.

Propos recueillis par Nicolas Derrien

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