Championne du monde juniors, Mariane Beltrando a les yeux tournés vers Paris 2024. A 18 ans, elle nourrit de grandes ambitions sur le circuit Elite.
Vous revenez tout juste de stage avec l’équipe de France, comment ça s’est passé ?
Très bien, c’était à Paris avec l’équipe de France féminine. On a surtout beaucoup roulé, beaucoup pratiqué sur la piste olympique. Le week-end, on a ensuite participé à une compétition. L’idée, c’était surtout de se familiariser avec la piste et de rouler ensemble, découvrir les autres membres de l’équipe de France et souder les liens.
En 2021, vous avez réalié un formidable triplé en devenant championne de France, puis d’Europe, puis du monde en juniors. Vous vous attendiez à une saison si exceptionnelle ?
Alors, déjà au début de la saison, on ne savait même pas si toutes les compétitions allaient pouvoir se tenir, avec la situation sanitaire. Après, c’est vrai que sur beaucoup de courses, j’étais favorite. Mais entre être favorite et gagner, il y a une vraie marge. Ce triplé, je l’ai vécu comme quelque chose d’incroyable, surtout que chaque course était très dure. D’autant que j’ai eu la Covid juste avant les championnats du monde, et que je n’ai pas pu m’entraîner pendant un mois. C’est ce qui a fait que ça avait encore plus de saveur.
Lors de cette finale des Mondiaux (à Papendal, aux Pays-Bas), vous gagnez en restant en tête du début à la fin de la course. Qu’est-ce qui a fait la différence selon vous, qu’est-ce qui a bien marché ?
Déjà, j’ai réussi un très bon départ. Dans cette discipline, c’est là où se joue 90% du résultat de la course. La deuxième revenait sur moi dans les derniers virages, et là je dirais que c’est l’envie et le mental qui ont joué. Physiquement et techniquement, je savais que j’avais les moyens. Mais dans le final, je pensais au maillot arc-en-ciel, à tous les entraînements que j’avais fait pour en arriver là.
« Se familiariser avec le plus haut niveau »
Est-ce que vous avez senti que votre statut a changé ? Vous étiez déjà dans une liste allongée pour les Jeux de Tokyo…
Pour Tokyo, je savais que ça serait trop juste. Après ces trois titres, forcément, je vois un changement. La notoriété déjà, je commence à me faire interviewer et à être plus exposée. Quand j’ai fait quelques courses en France après ce titre, j’ai senti cette émulation autour de nous, mais ce n’est pas pour ça que moi je vais changer. Le BMX en général a plus d’exposition, et les Jeux vont apporter un engouement certain en France.
Les Jeux en 2024 justement, l’objectif d’abord, c’est de réussir à y aller ! D’ici là, quelles sont les étapes de votre progression ?
Exactement, le but, c’est déjà de réussir à se qualifier ! Ça va commencer à partir de l’année prochaine, et il faudra déjà réussir à performer. A court terme, je vais commencer à disputer des manches de Coupe d’Europe en Elite, puis aller vers la Coupe du Monde. En sautant la catégorie U23, l’idée est de se familiariser avec le plus haut niveau, la concurrence, et voir ce que je peux valoir. Il faudra que je garde confiance en moi et que j’arrive à aller chercher des résultats.