Les Metropolitans 92 ont réalisé une excellente première partie de saison, en s’installant rapidement en tête du championnat de France. Désormais entraînée par Vincent Collet, l’équipe compte bien jouer les premiers rôles, même si l’ASVEL et Monaco restent les grands favoris pour le titre de champion en fin d’année.
En début de saison, lors de la présentation de l’exercice 2021-2022, la Ligue nationale de basket-ball (LNB) annonçait la couleur : « deux épouvantails et une meute. » Les Metropolitans 92 faisaient partie de la meute, derrière les deux ogres annoncés du championnat, Monaco et l’ASVEL. Le duo a mis les moyens pour défendre les chances françaises en Euroligue, la plus prestigieuse des compétitions européennes. L’ASVEL, double champion de France en titre, a le plus gros budget de Betclic Elite (15,07 millions d’euros, juste devant le club de la Principauté, dont le budget a doublé (de 7,5 millions d’euros la saison dernière à 14,12 millions d’euros cette année). L’AS Monaco détient en revanche la plus haute masse salariale (6,7 millions d’euros), loin devant l’équipe de Tony Parker (3,9 millions d’euros).
Quatrième budget du championnat (7,4 millions d’euros), Boulogne-Levallois n’a pourtant pas tardé à contester la hiérarchie établie en début de saison, grâce notamment à un recrutement intelligent. Alain Weisz, directeur des opérations sportives du club francilien, a retrouvé Vincent Collet, avec qui il avait travaillé au Mans. Sur le parquet, les Metropolitans 92 ont fait venir des habitués des joutes européennes comme Will Cummings, Keith Hornsby et Vince Hunter. Le club a aussi accueilli Jordan McRae, passé par Phoenix, Cleveland, Washington, Denver et Détroit en NBA.
Vincent Collet, une double casquette qui lui va bien
Tout juste médaillé d’argent avec l’équipe de France aux Jeux olympiques de Tokyo, Vincent Collet a retrouvé un banc dans le championnat de France. La Fédération française de basket-ball ne s’est pas opposée à l’arrivée du coach chez les Mets, à condition « qu’il soit libéré par son club pour l’ensemble des échéances internationales (de l’équipe de France) ». La FFBB a également exigé que Vincent Collet « soit à temps plein à la Fédération et en équipe de France lors de la saison 2023-2024, avant les Jeux olympiques à Paris. »
Des conditions qui n’ont pas freiné le club de Boulogne-Levallois, qui compte sur son coach pour franchir un palier. Et garnir une armoire à trophées qui ne compte qu’une Coupe de France, remportée en 2013. A la mi-saison, l’équipe francilienne peut toujours avoir cette ambition. Après dix-huit journées en Betclic Elite, les Metropolitans 92 occupaient la tête du championnat, avec trois victoires d’avance sur… Monaco et l’ASVEL. Après un match d’ouverture raté contre Le Mans (65-83), ils ont enchaîné douze succès consécutifs pour s’installer bien confortablement dans le fauteuil de leader.
Et si Boulogne-Levallois s’est fait surprendre par Roanne (92-93) et Paris (78-83) lors d’un début de mois de janvier compliqué, l’équipe a ensuite su réagir et repartir de l’avant, en battant Strasbourg (85-80) et l’ogre monégasque (115-106 après prolongation) grâce à un excellent Will Cummings (35 points, 10 passes décisives). « C’était important d’élever notre niveau physique. Mon équipe a fait un très bon match à ce niveau. On a tenu le rebond et la défense. De plus, on a eu la bonne idée d’être très adroit au tir. Les deux équipes ont laissé beaucoup de gomme. Cette équipe de Monaco, celle qui joue en Euroligue depuis un mois, m’impressionne. On n’a pas vu une équipe comme ça en France depuis 20 ans. En championnat de France, bien entendu, elle n’est pas aussi complète. Mais je suis fier de mes joueurs. Je suis fier de l’investissement physique et de l’intelligence de mes joueurs », se félicite Vincent Collet, qui a vu que son équipe pouvait rivaliser avec les mastodontes du championnat.
L’ASVEL et Monaco, deux ogres affamés battus
Boulogne-Levallois s’est imposé après un intense combat à Monaco, et le club a également gagné sur le parquet du second ogre de Betclic Elite, l’ASVEL. Les Metropolitans 92 se sont imposés avec la manière (85-64) chez le champion de France, alors diminué. « On avait bénéficié d’un contexte favorable : l’enchaînement des matchs pour eux cumulé aux absences. Notre préoccupation est de gagner le plus de matchs possibles et de progresser. On sait qu’il faudra être meilleur pour battre Villeurbanne ou Monaco dans un autre contexte. Mais ce qu’on avait fait, il fallait quand même le faire », s’est satisfait Vincent Collet. Le coach de la formation francilienne va tenter avec Boulogne-Levallois de décrocher un troisième titre de champion de France, après ceux remportés avec Le Mans (en 2006) et l’ASVEL (en 2009). Un plaisir qu’il n’a pas connu avec Strasbourg, équipe avec laquelle il a échoué à cinq reprises consécutives en finale (de 2013 à 2017).
Les joueurs sont prêts à livrer de belles batailles sur les parquets de Betclic Elite, et rêvent de faire trembler les deux ogres français. « Les objectifs, c’est de terminer le plus fort possible et de gagner un maximum de matchs. Ce serait bien de terminer au moins dans les quatre premiers en championnat, car l’avantage du terrain est très important en play-offs. Et si on peut garder notre première place, c’est parfait », espère Bandja Sy, arrivé l’été dernier dans l’effectif en provenant de MoraBanc Andorra. L’appétit vient en mangeant, et n’en déplaise aux deux ogres du championnat, Boulogne-Levallois a très faim.