A 19 ans, Bakary Samaké dispute son 10e combat professionnel. Boxeur au parcours atypique, déjà professionnel, il s’avance comme la future star du noble art tricolore.
Sur le ring et en dehors, Bakary Samaké a toujours un coup d’avance. A 19 ans, le natif d’Aubervilliers s’apprête à disputer ce qui est déjà son 10e combat. Avec 9 victoires à son actif, dont 5 par KO, il n’a jamais connu la défaite chez les professionnels. La preuve que malgré sa trajectoire éclaire, le boxeur arrive à suivre la cadence. Passé pro à 17 ans, il s’en est allé en Belgique et au Luxembourg, où il est possible de combattre avant d’être majeur. « Pendant la période covid, on s’est vraiment concentré sur la préparation physique. Mon corps a commencé à changer, et je me sentais prêt. », raconte le boxeur. Deux ans après, le voilà toujours invaincu en pro, avec une première ceinture internationale (IBO Méditerranée) en poche.
Une ascension fulgurante
Même avec des qualités extraordinaires pour son âge, l’entourage de Bakary Samaké veut avancer à son rythme, sans griller les étapes, comme l’explique son père et entraîneur, Issa : « J’ai toujours préparé mon fils à la boxe professionnelle. On a décidé de prendre ce chemin-là, car cela correspond à sa boxe et à sa maturité. On a enchaîné beaucoup de sparring-partners, et c’était clair qu’à 16 ans, il était prêt ». Le clan Samaké n’a pas peur de le dire : l’objectif est d’être champion du monde, dans les trois ou quatre ans à venir. Pas à pas, mais au rythme des foulées de géant de Bakary : « si ça vient avant, alors c’est que ce sera le bon moment. L’objectif d’ici-là, c’est d’abord de prendre de l’expérience » explique le boxeur. « En quelques années, tout peut aller très vite, surtout avec lui… » ajoute son père, dans un sourire.
« Chez les boxeurs, l’instinct est naturel »
Le poids de ses ambitions élevées ne fait pas peur à Bakary Samaké : « le plus important pour moi, c’est de rendre fier ma famille, mes proches. Être champion du monde, c’est plus qu’un rêve…». Une fois sur le ring, le Francilien entre « dans sa bulle ». Quand la cloche résonne, il n’y a plus que le combat qui compte : « C’est un univers à part. On ne pense qu’à faire le boulot, et la concentration est au maximum. On agit presque machinalement, sans réfléchir. Je pense que chez les boxeurs, cet instinct est naturel. ». Le dimanche 15 août prochain, au Palais des Festivals de Cannes, le Français retrouvera un adversaire thaïlandais, au profil comparable au sien. Également âgé de 19 ans, Apisit Sangmuang compte 9 victoires (dont 6 KO) en 11 combats. « Pour gagner ce combat, il faudra être patient et gérer ses émotions », analyse son père. Comme à son habitude, Bakary ne masque pas sa confiance : « Je vais essayer de l’éteindre le plus vite possible. En deux rounds ça serait bien… ».
Etienne Le Van Ky