Membre de l’équipe de France Jeunes, Chadi Baraia, dix-sept ans, est l’une des plus belles promesses de la boxe anglaise tricolore. Le boxeur essonnien, champion de France Cadets des -57 kg en 2018, fonce droit vers les JO de Paris.
Dix-sept ans et déjà tout d’un grand. Biberonné à la boxe anglaise, cette discipline olympique où ne sont utilisés que les poings, Chadi Baraia est l’un des meilleurs de sa génération, celle des 2002. Le Franco-égyptien, champion de France Cadets des moins de 57 kg, est né en Essonne dans une famille de six enfants où il a été poussé vers le ring par ses parents. « Mes deux grands frères pratiquaient la boxe, ce sont eux et mon père qui m’ont transmis le virus. C’est une histoire de famille. » Ce grand gaillard de 1,90 m démontre rapidement qu’il peut marcher dans les pas de la fratrie et s’impose dans le lot grâce à des qualités physiques évidentes. « J’ai commencé à boxer à huit ans. D’une simple activité, c’est devenu quelque chose d’essentiel dans ma vie, plus qu’un simple sport. Je voulais réussir. »
« Je connais l’adrénaline, la pression, je maîtrise tout ça »
Après plusieurs années passées à s’entraîner dans le club à côté de chez lui, le Boxing Club Vigneux où il perfectionne sa technique, Chadi Baraia quitte son cocon à cause de « petits conflits internes avec le club. » Il est aujourd’hui licencié au Noble Art Boxing Association de Montgeron (Essonne), à quelques kilomètres de là, où il est suivi par son coach de toujours, Riad Kherbach. Conscient du talent qu’il détient dans ses gants, le Vigneusien fait tout ce qu’il peut pour l’exploiter au maximum. « Tout s’est enchaîné très vite. Parce que je suis sérieux dans ce que je fais. » Bourreau de travail, le boxeur s’inflige en parallèle des préparations intenses au Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS) de Nancy (Meurthe-et-Moselle), où il met en place durant deux ans un rythme d’entraînement qu’il conserve encore aujourd’hui : cinq jours d’efforts par semaine, mélangeant oppositions, musculation ou encore courses sur piste. « On m’a également beaucoup suggéré de voir une psychologue pour ma préparation mentale. Mais honnêtement, je n’en ressens pas le besoin », assure-t-il. « Je sais m’arracher et quand je dois combattre, je suis concentré à 100 %. Je connais l’adrénaline, la pression, je maîtrise tout ça. »
Être performant sur le ring… et séduire
Désormais, Chadi Baraia boxe chez les moins de 64 kg. « C’est la catégorie du milieu qui réunit toutes les caractéristiques : puissance, endurance, vitesse… Je manque encore un peu de la dernière d’ailleurs, je travaille là-dessus. » Celui qui voulait faire carrière dans l’aéronautique est désormais nourri par un désir plus pratique : mieux apprendre à connaître son corps, afin d’être toujours plus performant dans sa boxe. « J’ai eu mon bac, et là, je suis en première année de Licence STAPS à l’Université Paris-Est Créteil. Mon but, désormais, c’est de devenir coach sportif. » Car vivre uniquement de la boxe anglaise n’est pas chose aisée et seule une infime partie de boxeurs renommés parvient à générer suffisamment de revenus pour ne pas avoir à travailler à côté. « Pour ça, il faut être performant sur le ring, mais aussi avoir un profil qui intéresse les annonceurs. J’en ai quelques-uns en tête : Sofiane Oumiha, Tony Yoka, Souleymane Cissokho… Après, il existe aussi la possibilité de s’exporter à l’étranger, aux États-Unis par exemple, où les contrats sont bien plus importants qu’en France. » Est-ce sa volonté dans un futur plus ou moins proche ? « Tout dépend de l’évolution de ma carrière », rétorque-t-il. « Si je vois qu’elle décolle encore plus, que j’obtiens une médaille olympique par exemple et qu’on me propose de beaux contrats, je resterai. Mais si on veut plus de moi ailleurs, je partirai. Certains boxeurs qui ont fait des médailles aux Jeux n’ont même jamais eu de contrats suffisants pour en vivre… »
« Je représente aussi l’Égypte par le cœur »
Ce désir de reconnaissance, à seulement dix-sept ans, paraît déjà légitime tant le boxeur de Montgeron connaît une progression fulgurante. Il est membre de l’équipe de France Jeunes depuis trois ans, intégrée en Cadets : le début de son aventure au haut niveau, national ou international. « Mon titre de champion de France Cadets en 2018, c’est ma plus grande fierté. Il y a également celui de vice-champion de France Juniors l’année dernière (-64 kg). » D’ailleurs, n’a-t-il jamais pensé à représenter l’Egypte, lui qui est né de parents égyptiens ? « Honnêtement, j’y pense parfois, mais c’est plus pour la blague avec mes frères. La France me donne déjà ma chance et je n’irai donc jamais contre l’avis de ma sélection. Mais je représente aussi l’Égypte par le cœur. » Lui revient également en tête sa sélection récente pour les Championnats d’Europe, en septembre dernier à Sofia (Bulgarie). « Je me souviendrai toujours du moment où j’ai appris ma convocation. J’étais au CREPS, et notre entraîneur est venu nous annoncer les retenus. Il donne tous les noms, par ordre de catégorie… mais il saute la mienne ! Je me suis dit : « Mince, pas pour moi… ». Mais après avoir annoncé la dernière catégorie, il voit son erreur et appelle les moins de 64 kg. Là, la pression est retombée ! (Rires) Une fierté incroyable, surtout que j’étais le seul Junior de première année. » Malgré sa jeunesse, il passera un tour lors de ces Championnats, démontrant encore une fois tout son potentiel. Chadi Baraia est désormais tourné vers ses prochains objectifs, les Championnats de France Juniors en mars, puis les Europe, en mai, qui seront pour la deuxième fois qualificatifs pour les Championnats du monde, en septembre prochain. « Les atteindre, ce sera mon objectif principal l’année prochaine. Je veux arriver à briller sur la scène internationale. » Rien n’est trop haut pour celui qui, s’il continue sur un tel rythme, aura de grandes chances de faire partie de la délégation française aux JO de Paris 2024.
Paris 2024 serait « un accomplissement incroyable »
S’il sera encore un peu jeune pour prétendre aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, Chadi Baraia a fait des olympiades suivantes un but à atteindre. « Avant de penser à des médailles ou des titres, mon premier rêve a toujours été de participer à des Jeux olympiques. Boxer à Paris 2024, ce serait un accomplissement incroyable. » Au vu de sa mentalité de gagneur, on se doute que le membre de l’équipe de France Juniors n’irait pas pour y faire de la figuration. « Si je me qualifie, forcément, je serai programmé pour l’or. Un tel tournoi, à la maison, tu veux le gagner. Mais je ne veux pas griller les étapes. À chaque fois que j’en franchirai une, ça me rapprochera toujours un peu plus de Paris. »
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La bio express de Chadi Baraia :
- 17 ans – Né le 6 mars 2002 à Vigneux-sur-Seine (Essonne).
- Clubs : Noble Art Boxing Association de Montgeron (depuis 2019), Boxing Club Vigneux (2008-2018), CREPS de Nancy (2017-2019)
- Palmarès : vice-champion de France Juniors en -64 kg (2019), champion de France Cadets en -57 kg (2018), vice-champion de France Cadets en -52 kg (2017)
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