Boxeur de 22 ans seulement, Lancelot Proton de la Chapelle poursuit sa préparation avec en ligne de mire les qualifications pour les Jeux olympiques. Privé de ce rendez-vous il y a moins d’un an en raison d’un contexte sanitaire, le jeune belge croit fermement en son destin olympique.
Lancelot, ce nouveau confinement perturbe-t-il votre calendrier et votre préparation ?
Je pensais que ce reconfinement allait être terrible. J’ai donc été vraiment soulagé d’apprendre que les sportifs de haut niveau ont encore l’autorisation de s’entraîner. Pour le moment, de changement de ce côté là, d’autant que les compétitions restent maintenues. Nous avons plutôt de la chance par rapport au premier confinement. J’avais été stoppé dans mon élan juste après avoir remporté mon premier tour des qualifications olympiques, à Londres. Il ne me restait plus que deux combats pour me qualifier pour Tokyo et tout a été stoppé net. Ça a été difficile à encaisser, c’était une préparation de trois mois et demi jetée à la poubelle.
Désormais, vous êtes reparti de l’avant. Qu’est-ce qui vous attend dans les semaines et mois à venir ?
Je me suis imposé à Caen au cours du mois d’octobre et je pars aux Pays-Bas le 14 novembre pour une rencontre internationale opposant la Belgique aux Pays-Bas. Le but est de boxer un maximum, de se préparer et d’être dans la meilleure forme possible pour ce qui va arriver ensuite, à savoir les qualifications aux Jeux olympiques qui devraient avoir lieu en mars prochain.
Un an après, aborderez-vous ces qualifications dans le même état d’esprit ?
Je serai même encore plus déterminé. Je me dis que j’ai perdu un an, je devais passer professionnel après les Jeux, or tout a été décalé. Il ne faut pas que j’ai perdu cette année pour rien. Je suis donc à fond et prêt à aller jusqu’au bout de ces qualifications, puis des Jeux.
Cette période d’incertitude, de flou, vous a-t-elle justement rendu plus fort ?
J’ai beaucoup appris, je vois les choses différemment. Au tout début, ça m’a vraiment mis un coup au moral. Je me disais que j’avais perdu un an de ma vie, je ne savais même plus si je devais passer professionnel ou pas… Finalement, tout s’est reconnecté dans mon cerveau (rires). Je vis ça comme une épreuve de la vie qui me fait avancer et me donne de l’espoir pour la suite.
Quelles sont les qualités qui peuvent vous permettre de prétendre au titre olympique ?
Avant tout ma détermination. Depuis que je suis petit, participer aux Jeux olympiques est mon rêve, les JO c’est vraiment le rêve ultime. J’en suis désormais tout prêt, il ne me reste que deux marches à gravir pour y parvenir. Si on m’avait dit ça il y a deux ans, je n’y aurais peut-être pas cru, car je suis encore jeune, je n’ai que 22 ans. J’ai aussi un important bagage technique qui me permet d’en être là aujourd’hui, et je sais que j’ai encore un grand potentiel. Il va désormais falloir que je mette ce qu’il faut en pratique le moment venu et tout se passera bien.
Vous n’avez que 22 ans, comment avez-vous fait pour combiner les études et la boxe ?
Ça a été plutôt simple, puisque j’ai arrêté mes études à 18 ans ! J’ai été pris à la fac pour entrer en STAPS, mais j’avais les championnats du monde en même temps, sans parler de ma préparation en Angleterre. J’ai raté plus d’un mois et demi de cours, j’ai donc du faire un choix et j’ai opté pour la boxe.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans la boxe ?
C’est un sport que je pratique depuis que j’ai 6 ans. La boxe ne m’attirait pas du tout au départ. Ce sont mes parents qui m’ont mis à la boxe parce que j’étais beaucoup trop turbulent, il m’arrivait de taper tout le monde, j’étais un peu une terreur à l’école. Mon père était convaincu que ça allait me défouler. Je n’aimais pas trop aller à la boxe au début, je préférais le foot. J’ai commencé à être bon, j’ai donc pris de plus en plus de plaisir dans la boxe et j’ai continué à progressivement monter les échelons.
Revivez la victoire de Lancelot Proton de la Chapelle au Palais des sports de Caen