De retour aux commandes du Comité National Olympique et Sportif Français après une pause, la présidente Brigitte Henriques se projette sur cette année 2023, particulièrement riche pour le CNOSF.
Vous venez d’effectuer votre retour à la tête du CNOSF. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je suis en pleine forme ! J’ai retrouvé toutes mes forces et surtout, je savoure le bonheur de revenir au CNOSF, de retrouver les équipes de salariés, même si comme je m’y étais engagée, durant ma période de repos, j’ai continué à présider à distance les temps essentiels que sont les bureaux exécutifs et les conseils d’administration. De très nombreuses actions ont été menées pendant ces derniers mois au service de notre projet politique.
2022 a été une année riche pour le CNOSF, avec de nombreux projets mis en place. Quel bilan tirez-vous de cette année ?
Effectivement… l’activité a été très dense dès le début du mandat et pendant les 18 premiers mois. Est-il besoin de le rappeler qu’aucun de mes prédécesseurs n’avaient eu à conduire deux délégations françaises aux Jeux olympiques en seulement six mois ! Le « grand bain olympique » m’attendait donc à Tokyo, un mois à peine après mon élection, et les Jeux d’hiver débutaient six mois plus tard à Pékin. Cela a constitué un travail considérable pour les élus et les équipes du CNOSF car parallèlement, nous avons déployé notre programme politique, organisé les commissions ad-hoc et lancé nos premières actions. Le premier bilan que nous avons présenté lors de l’assemblée générale, en mai dernier, a été salué de tous. L’année 2022 a été riche, également sur le plan sportif avec notamment les Jeux Méditerranéens et les Jeux Mondiaux.
« 300 postes devraient être occupés par des femmes pour atteindre la parité »
Justement, parmi les nouveautés, on peut citer le lancement du « Club des 300 » femmes dirigeantes. En quoi est-ce une innovation capitale à vos yeux ?
Dès mon accession à la Présidence, nous avons lancé une enquête sur la composition des instances dirigeantes des fédérations. Cette dernière a révélé que 300 postes devraient être occupés par des femmes pour atteindre la parité, rendue obligatoire d’ici 2024 par la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France. Dès lors, nous avons pris l’engagement d’identifier, de valoriser et d’accompagner des candidates qui souhaitent accéder à des postes à responsabilité. C’est ainsi que le « Club des 300 » femmes dirigeantes a été créé par le CNOSF. Je suis très heureuse que 150 candidates se soit lancée officiellement lors de cette première promotion, le 22 octobre dernier. Par la voix de Marie-Françoise Potereau, vice-présidente du CNOSF en charge de la Mixité et de Paris 2024 et qui pilote remarquablement ce Club des 300 , j’ai adressé un vif message d’encouragement à toutes ces femmes qui osent et se lancent.
Les CROS, les CDOS et les CTOS sont très actifs au cœur des territoires. Quelles sont les priorités de la feuille de route que vous souhaitez leur fixer ?
Au-delà des actions nationales déléguées par le CNOSF, autour des quatre thématiques Sport-Education-Citoyenneté, Sport et Professionnalisation, Sport et Santé Bien-Etre, Sport et Politiques publiques et Haut-Niveau, deux axes forts prioritaires ont été définis pour l’olympiade 2022-2025 : l’accompagnement à la structuration et la participation des Territoires à la réussite des Jeux Olympiques de Paris 2024. Tous les CROS,CDOS, CTOS se sont engagés à travers le plan olympique et sportif territorial, feuille de route opérationnelle.
« Une montée en puissance du CNOSF sur l’animation des athlètes »
Quels sont les axes forts que vous souhaitez développer sur cette année 2023 ?
L’action du CNOSF, de ses élus et des salariés va se poursuivre sans discontinuité au service des 109 fédérations et membres associés, des territoires et de nos athlètes. Nous avons évidemment en ligne de mire la préparation des Jeux Olympiques de Paris 2024 et le programme politique sur lequel notre équipe a été élue. Nous allons maintenir l’accompagnement des fédérations sur les modifications statutaires, liées à la Loi Sport ; pour rappel, nous avons réunis plus de 130 participants aux travaux préparatoires et webinaires. Nous poursuivrons aussi les « Mardi des Présidents », ces webinaires mensuels d’information et d’échanges pour les Présidents de Fédérations que nous avons mis en place avec James Blateau, Vice-président du CNOSF en charge du Service aux Membres. Par ailleurs, nous allons continuer à organiser des Week-ends Bleus, ces moments de rencontre et de cohésion pour continuer à bâtir cette équipe de France unifiée, en faisant se rencontrer des athlètes de toutes disciplines et de plusieurs générations. Et bien sûr l’opération « Gagner en France », avec une montée en puissance du CNOSF sur l’animation des athlètes, l’accompagnement et la gestion de leur entourage, la communication autour de l’équipe de France unifiée et la conception d’une application digitale dédiée aux athlètes de l’équipe de France. Cet espace d’échange répondra à leurs problématiques afin de mettre les athlètes dans les meilleures conditions pour « Gagner en France ». La stratégie du CNOSF est fixée.
La notion d’Héritage est majeure dans la politique que vous menez. Cet Héritage post-2024 est-il déjà pleinement engagé ?
Cette notion d’Héritage est au cœur des rendez-vous réguliers et des actions communes que nous menons avec nos partenaires de l’ANS, avec le préfet Michel Cadot, la ministre des Sports et des JOP, le CPSF, le COJOP, avec lesquels, au fil des mois, nous avons tisser des relations constructives et de confiance. Ce n’avait pas toujours été le cas par le passé…
Sous l’impulsion de la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympique, Les ateliers IPCS (Impulsion Politique et Coordination Stratégique) abordent des thèmes majeurs pour le mouvement sportif : le suivi socio-professionnel et la reconversion des athlètes de haut-niveau, la sobriété énergétique, l’inclusion, le bénévolat…
« Non, ce n’est pas le chaos »
Quel message souhaitez-vous faire passer à l’ensemble du mouvement sportif, à moins de deux ans de Paris 2024 ?
Que les équipes du CNOSF sont au travail, que les actions sont conduites et les projets portés par les vice-présidents. Non, ce n’est pas le chaos, comme certains tentent désespérément de le faire croire par voie de presse ! Les dernières séquences institutionnelles (Réunion des 109 membres, bureau exécutif et conseil d’administration) se sont déroulées dans un climat propice à l’échange et témoigne de notre volonté d’ouverture à tous ceux qui veulent s’impliquer, tels Nathalie Pechalat, nommée Présidente déléguée du Club France le 27 octobre dernier, ou Cédric Gosse, président de la Fédération Française Triathlon qui a co-présidée la Commission olympique du 1er décembre où toutes les fédérations olympiques étaient représentées. Nous allons poursuivre cette démarche d’ouverture. Parallèlement, nous continuons à déployer un programme politique ambitieux tourné vers le Service aux Membres, aux Territoires et aux athlètes, ainsi que les enjeux sociétaux et l’accompagnement à transformation du sport français, dans un esprit de transparence et de concertation.
Enfin, une rétrospective vidéo des opérations conduites par le CNOSF sur ce dernier trimestre présenté à nos élus recensait plus de 40 actions à mettre au crédit des équipes et des élus du CNOSF, à Paris, comme dans les Territoires et à l’international. Nous sommes au travail et nous pouvons tous être fiers des actions du CNOSF au service du mouvement sportif français.