Elue à la présidence du CNOSF à la fin du mois de juin, Brigitte Henriques est déjà au travail avec pour objectif de faire briller le sport français. Après des Jeux de Tokyo vécus de l’intérieur, elle dresse le bilan de l’aventure nippone et évoque ses axes de travail à trois ans des Jeux olympiques de Paris 2024.
Peu de temps après votre élection à la tête du CNOSF, vous êtes partie pour Tokyo. Quels souvenirs garderezvous de ces Jeux ?
Cela a été le grand bain olympique, avec toute la joie que ça peut procurer. J’avais déjà participé aux Jeux olympiques à Londres, avec la sélection féminine de football, en 2012. Mais là, très sincèrement, ça n’avait rien à voir, puisque en tant que présidente du CNOSF, j’étais responsable de toute la délégation française. 31 disciplines étaient représentées dans un contexte sanitaire particulier, puisque l’on était dans une bulle sanitaire en permanence. Ce que je retiens de cette expérience, c’est que le sport fait toujours vibrer et rassemble les foules. On a pu le voir sur le live des Jeux au Trocadéro, à Paris. On a aussi vu des audiences extraordinaires sur France Télévisions, mais au-delà de ça, on a eu des exploits sportifs fabuleux. Je ne regrette absolument pas cette campagne, ce choix d’avoir voulu être présidente du Comité national olympique et sportif français, parce que c’était fabuleux. Et pourtant, c’était difficile, le Japon n’était pas sûr de pouvoir organiser l’événement, le CIO non plus.
Ensuite, il y a eu des déceptions. On projetait plutôt d’avoir 40 médailles, et pas 33. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’on a eu des belles surprises comme Romain Cannone en escrime, de très belles confirmations avec Clarisse (Agbégnénou), avec Jean Quiquampoix, notre tireur. On a eu aussi l’état d’esprit exemplaire de Teddy (Riner). Beaucoup de gens parlaient de Jeux ratés sans sa troisième médaille d’or, mais il va quand même chercher la médaille de bronze. Et en plus, il embarque tout le monde avec lui lors de l’épreuve par équipe mixte, qui a été très attractive, très intéressante. La France repart avec l’or, et on termine avec cette dynamique des sports collectifs avec six équipes médaillées. Il faut surfer sur cet esprit d’équipe, sur cette cohésion qui a été montrée. C’est ce que j’ai envie d’insuffler ici, au CNOSF, et c’est ce que j’ai aussi fait à Tokyo, quand j’ai rencontré le président de la République, Jean-Michel Blanquer, Roxana Maracineanu, et tous les présidents de fédérations qui étaient là. On sait qu’avec tous ces acteurslà, mais aussi avec l’Agence nationale du sport, Claude Onesta, Michel Cadot, le COJO avec Tony Estanguet, nous allons être main dans la main pour réussir les Jeux à Paris en 2024. J’ai donc envie de dire que le bilan de Tokyo est mitigé. Personnellement, cela a été une expérience accélératrice pour cette prise de fonction, d’autant que je serai la seule présidente à avoir deux Jeux olympiques (d’été) dans une même mandature. Et puis, nous avons la pression, évidemment, pour réussir les Jeux de Paris 2024. Il faut qu’on soit en ordre de bataille, parce que 33 médailles, ça ne suffira absolument pas. Les Jeux ne seront réussis que si l’on performe sportivement. Cela a été une expérience très enrichissante, qui nous met tout de suite dans le bain pour 2024.
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